Guerre Secrète (TV) - Transcript

 
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<p align="center"><i>Ce transcript est inspiré du site lebunker.org, qui n'existe plus désormais</i></p>
 
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Version actuelle en date du 24 décembre 2011 à 16:29

Ce transcript est inspiré du site lebunker.org, qui n'existe plus désormais

Vue de New York, quartier d'affaires avec les Twin Towers sur fond de ciel encore clair tandis que résonne le chœur joyeux de l'Intel Unit au complet…

L, Si, K (chantant sur l'air de For it's a jolly good fellow) : Car c'est une bonne camaraaaade... personne ne peut le nier !

Largo, Simon, Joy et Kerensky, sur leur trente et un [ou du moins ayant fait un effort dans le choix de leur tenue, ah la chemise violette à pois blancs de Simon !] sortent du Caffe Amelie, resto chic de Manhattan, dans une joyeuse ambiance d'après repas. Largo renfile sa veste, Simon joue avec un cure-dents, l'équipe est visiblement en goguette. Au loin on entend sonner des cloches.

J : Chut ! Chut ! Chut ! Silence, écoutez ! C'est ce que j'aime par dessus tout, les cloches sur Wall Street.
K : Ah, l'argent promu au rang de vraie religion, c'est l'Amérique !
Si : C'est pour ton anniversaire, j'ai demandé qu'elles sonnent rien que pour toi.
J  : Elles n'ont sonné que sept fois, cher ami, ce qui veut dire qu'il est sept heures.

[Je sais qu'aux USA on mange tôt, mais… le doublage aurait peut-être pu adapter un peu là, d'autant que le script original prévoyait huit coups… LOL. Bon puisqu'on est dans les chiffres je profite de l'aparté pour vous dater les événements… vu que la chronologie des faits m'a tracassée dans cet épisode… Début des festivités le 18 août au soir. Ça ne nous donne pas l'âge de Joy mais au moins ça permet de savoir quand lui souhaiter son anniversaire ! ]

Si  : J'ai volontairement baissé ton âge par galanterie.
K : Et combien il devrait y en avoir d'après toi ?
J : C'est un secret défense.
Si : T'es majeure au moins ?
L : Je suis sûr que Joy est très jeune, mais nous le sommes aussi et il nous reste encore de l'énergie. Alors qu'est ce qu'on fait maintenant ?

Simon s'excite et laisse parler son corps…

Si : On va danseeer !
K : Gentlemen ! Laissons l'étoile de cette soirée décider pour la suite.
J : C'est gentil.

Joy feint de réfléchir sérieusement, le regard brillant de plaisir.

L : Alors Joy, qu'est ce que tu décides ?

À son tour Joy se trémousse sur le trottoir.

J : On va danseeer  !

L'équipe rejoint la limousine qui les attend dans la rue.

L : Charlie !

Georgi ouvre la portière arrière et une nuée de ballons rouges enrubannés s'échappe de la voiture tout autour de Joy, radieuse

L : Ça n'a pris que deux minutes pour les gonfler tous. J'ai demandé à tout le monde de s'y mettre.

Mais au milieu des ballons qui s'envolent, Kerensky se fige alors que son regard accroche celui d'un homme d'une cinquantaine d'années qui l'observe, à moitié masqué par un pilier. Chapeau et manteau sombre, l'homme a tout de l'espion qui venait du froid. Le temps semble s'arrêter pour Georgi. La voix de Largo semble soudain venir de très loin…et Kerensky, comme hypnotisé, emboîte le pas à l'inconnu qui s'éloigne.

L : Voilà, y a plus de ballons, c'est le moment de partir vers des lieux exotiques.

Au moment de monter dans la limousine, l'équipe qui n'a rien remarqué, réalise soudain que Kerensky a disparu.

Si : Tiens, Kerensky est déjà parti danser ?
L : Georgi ?!
Si : Il nous rejoindra. Allez ma jolie, vas-y monte ! Allez Charlie, emmène nous danser !

Alors que Joy et Simon s'engouffrent dans la voiture, toujours euphoriques, Largo jette un dernier long regard dans la rue, mais il n'y a plus rien à voir, les deux hommes se sont volatilisés. Il monte donc à son tour dans la limousine qui démarre.

Dans une ruelle, Kerensky a perdu de vue l'inconnu qu'il poursuit. Soudain des coups de feu assourdis pleuvent autour de lui. Aussitôt il s'abrite derrière une rangée de voitures en stationnement et sort son pistolet sur lequel il adapte un silencieux avant de riposter. Inconscient de ce qui se passe, un homme sort d'un porche au beau milieu de la fusillade, sa femme n'est pas loin derrière…

Femme : N'oublie pas que nous devons passer chez ma mère.
Homme : Oui, d'accord...

L'homme n'a pas le temps de maudire sa belle-mère : il s'écroule touché par une balle tirée par l'inconnu au chapeau qui prend immédiatement la fuite. La femme arrive à son tour dans la rue et découvre son mari à terre, elle aperçoit Kerensky, l'arme à la main. Elle panique, alors qu'une voiture de police survient à l'entrée de la rue.

Femme : Oh non ! Bill ! Oh mon Dieu ! Bill, réponds moi ! Vous l'avez tué ! Vous avez tué mon mari !

Kerensky juge préférable de ne pas s'attarder et file à son tour en courant tandis que les deux agents abandonnent leur voiture pour courir à leur devoir.

Femme : Il s'est enfui par là, vite ! Oh, mon Dieu !

L'un des agents s'arrête pour prêter assistance à la victime tandis que l'autre tente de poursuivre Kerensky qui a déjà disparu.

Policier : Central  ? Voiture 2219, il nous faut une ambulance de toute urgence au coin de la 3e et 4e rue.

GÉNÉRIQUE

Appartement de Largo, le lendemain matin [donc 19 août, c'est mathématique !]. Simon, vautré dans le canapé plonge un comprimé effervescent dans un verre pour soigner sa magnifique gueule de bois. En attendant de pouvoir ingurgiter la mixture, il feuillette le journal alors que Largo, debout à son bureau, trempe un biscuit dans son verre de lait tout en discutant âprement avec Sullivan au téléphone.

L : Non., non, non, non, non, John c'est ridicule ! Regardez l'agenda, je ne peux pas être à cinq rendez-vous à la fois !
Su : Largo, faites un effort, essayez d'être plus conciliant, plus flexible…

Simon s'arrête soudain sur une page du journal. Il essaie d'avoir un instant l'attention de Largo pour lui montrer ce qu'il vient de découvrir, mais Largo est rivé à son téléphone, la bouche pleine.

Si : Largo !
L : Non, non, non, j'ai déjà le sentiment de l'avoir été…
Si : Largo !
L : Et franchement c'est à vous d'essayer…
Si : Largo !
L : Quoi ?
Si : Regarde ça !

Simon tend le journal sur lequel s'étale un portrait robot qui ressemble fort à Kerensky. Il rejoint Largo.

Su : Quoi, il y a un problème ?
L : Non !
Su : J'ai dit quelque chose…
L : Non, non, non, je parlais à Simon. Écoutez, je vous rappelle dans cinq minutes, à tout à l'heure.
Su : Largo !

Mais Largo a déjà raccroché, il attrape le journal : Wall Street Murder. Have you seen this man ? et le lit à voix haute, Simon lisant lui aussi par dessus son épaule.

L : Voici le portrait robot que la police a dressé avec l'épouse de Jackson Lurry, l'homme qui été tué hier dans une allée près de Wall Street. La victime était âgée de 44 ans et père de deux enfants. Le suspect est un homme de type caucasien, d'1m85 environ, il a les cheveux blonds…

[Bon, en avant les boulettes, dans la rue, elle l'appelait Bill, son homme, la brave dame… L'émotion sans doute !]

Si : Ça lui ressemble.
L : Oui… Ça peut pas être lui.

A ce moment Joy, radieuse, entre dans la pièce.

J : Salut les gars ! Encore merci pour la soirée, c'était…

Mais Largo l'interrompt et lui colle le journal entre les mains sans prêter la moindre attention à sa bonne humeur qui du coup s'efface net.

L : Regarde ça  !
J : Très amusant !

Largo attrape son verre sur le bureau et boit une grande gorgée de lait pendant que Joy découvre le portrait.

Si : Alors qu'est ce que t'en dis ?
J : C'est Kerensky.
L : On dirait, mais c'est impossible, c'est juste un dessin n'est-ce pas ? J'admets qu'il y a une petite ressemblance mais…

On toque à la porte et Kerensky fait son entrée, tout sourire, une mallette à la main.

K : Salut !

Les trois autres le regardent en attendant des explications mais Kerensky joue la décontraction et esquive les questions. Personne n'est dupe mais tout le monde feint d'accepter les apparences.

Si : Tiens, salut ! T'étais où cette nuit ? T'aurais pas descendu un pauvre gars des fois ?
K : Oh ! Vous avez vu ce dessin ? C'est bizarre, non ?
J : Mmmouais, où étais-tu caché hier soir ?
K : J'ai cru voir un vieil ami de Moscou, j'ai couru dans sa direction et il n'y avait personne, j'ai dû rêver. Quand je suis revenu, vous étiez déjà partis. Excuse-moi Joy, je ne voulais pas t'abandonner pour ton anniversaire.
J : Je comprends. Tu as dû faire un choix.
K : En parlant de Moscou, je dois retourner là-bas, seulement pour quelques jours, j'ai reçu un appel, j'ai certaines affaires à régler.
L : Des problèmes ?
K : Non, non, non, c'est… des affaires de famille, rien de grave mais je dois m'en occuper.
L : Prends un jet de la compagnie si tu veux.
K : Oh, j'ai déjà réservé mon billet ce matin et mon avion décolle dans à peine une heure. Il y a un taxi qui m'attend devant la tour.
L : Bon, ben dans ce cas je te souhaite un bon voyage.
Si : Et embrasse Mamushka !
J : A bientôt.
K : Merci ! Un conseil allez dormir un peu !

Le trio groupé regarde sans broncher Kerensky sortir, mais la porte à peine refermée, les expressions changent. Ils n'ont pas cru un mot de ce que leur a dit Georgi.

J : Kerensky n'a plus de famille en Russie !

Dans une rue tranquille de banlieue résidentielle, un taxi s'arrête. Kerensky en sort, cheveux attachés et mallette à la main. Après avoir réglé la course, il se dirige vers une maison et sonne à la porte d'entrée. Comme il n'obtient pas de réponse, il teste la poignée, sans succès. Il contourne alors le pavillon et s'avance vers une autre porte donnant sur l'arrière. Au même moment, une voiture ralentit et s'arrête devant la même maison, Joy est au volant, Largo occupe le siège passager.

L : J'ai honte tu sais Joy. C'est moche d'espionner un ami.
J : Sauf si ton ami a des ennuis.
L : Tu crois quand même pas que c'est un meurtrier ?

Joy ouvre un ordinateur portable.

J : Je pense pas non. Mais pourquoi nous a-t-il menti sur sa famille en Russie, hein ? C'est quel numéro ?
L : 1105. Il récupère peut-être quelque chose avant de prendre l'avion.
J : Oui peut-être…

Joy est tout sauf convaincue, il faut dire que Largo non plus ne croit pas à son hypothèse ! Elle pianote sur le portable et le résultat de sa recherche ne tarde pas à s'afficher : Match found : Real Estate Tax Division. Real Estate Company : Goldin Realty Corporation Civic Adress : 1105 West 76th [Et une faute d'orthographe, une ! « Address » prend deux ‘d' en anglais !] Owner : Michael White Realties Leasee : Russian Consultate Occupant(s) : Viktor Larinov. Joy résume les infos pour Largo.

J : Voilà, la maison est louée par un certain Viktor Larinov.
L : Un Russe ?
J : Hm hm ! Et sûrement un officier. L'ambassade de Russie a payé les loyers jusqu'ici.

À cet instant, une alarme se déclenche dans le pavillon. Largo et Joy sortent de la voiture et se hâtent vers l'arrière de la maison tout en se tenant sur leurs gardes et en surveillant les alentours. La porte arrière est ouverte. Ils entrent et se retrouvent dans une cuisine mise à sac. Un homme gît sur le sol et il n'y pas trace de Kerensky.

L : Viktor Larinov ?

Joy palpe le cou de la victime.

J : Surtout ne touche à rien ! Il a été tué à bout portant, il y a peu de temps.

Largo enjambe le corps pour chercher Georgi.

L : Kerensky ?!

Mais Joy le rappelle, elle a attrapé un chiffon et s'essuie les mains avant de nettoyer le chambranle de la porte contre laquelle Largo avait instinctivement pris appui en découvrant le corps à leur entrée.

J : Largo, il s'est probablement enfui par l'arrière et on devrait faire pareil avant que le voisinage ne débarque.

Largo repasse au-dessus du corps pour rejoindre Joy lorsque son regard est attiré par un détail. Il écarte les doigts du mort pour mieux voir une inscription imprimée en miroir dans sa paume droite, comme si l'homme avait serré dans sa main un papier avant que l'encre n'ait séché.

L : Attends ! Regarde, il y quelque chose d'écrit sur sa main, E.N.D.G.A, «endga».
J : Oui. Tu y réfléchiras en route ! D'accord ? Viens !

[Encore un détail, mais j'adooore les détails ;oP : La pendule au mur de la cuisine indique 3h10. Comme elle est arrêtée on peut supposer une intention délibérée du tournage... Vu que c'est en plein jour on doit pouvoir considérer que c'est 15h10, mais alors… Soit Largo a pris son petit-déjeuner très tard après leurs folies de la nuit, soit Kerensky a dû régler une belle note de taxi ! Bref, là on en est à l'après-midi du 2e jour, soit le 19 août qui file à toute vitesse !]

Assis sur un banc public dans la rue, Kerensky pianote sur son ordinateur portable relié à son mobile tout en surveillant d'un œil les alentours. Sur l'écran, une page d'accueil en cyrillique et… apparition d'un message en cyrillique. À voir la mine agacée de Georgi, il vient de se voir refuser l'accès aux données qu'il cherche. Il s'apprête à faire une nouvelle tentative quand un gros 4X4 sombre s'attarde au carrefour. Le chauffeur observe Georgi avec insistance et Kerensky croise son regard… Les deux hommes semblent se connaître. Kerensky range alors son matériel dans la mallette et commence à s'éloigner en prenant soin de ne pas attirer l'attention de deux policiers qui traversent l'avenue en discutant. Le 4X4 le suit.

New York, à l'approche du soir. Au Bunker, Largo, Simon et Joy sont plongés dans leurs recherches. Joy finit une conversation téléphonique.

J : Oui, merci Dan, à plus tard.

Simon, capuchon de stylo rouge entre les lèvres, consulte le dictionnaire.

Si : E.N.D.G.A.

Joy raccroche et dresse le bilan de son coup de fil devant Largo qui réfléchit.

J : Eh bien Viktor Larinov était un agent du FSB, c'est le nom de l'ex-KGB et il a pris son poste à New York au consulat en tant qu'attaché commercial au mois de novembre de l'année passée. Un agent sorti tout droit des rangs du KGB, il a survécu à la glasnost, ce qui implique qu'il était soit excellent, soit très flexible.
L : Kerensky et lui se connaissaient sûrement.
J : Oui, je pense.
Si : Ouais, c'est pas lui qui l'a descendu.
L : Non. D'abord il aurait débranché l'alarme, Kerensky est loin d'être un amateur. Non, non, il a crocheté la serrure parce qu'il savait qu'il y avait un problème, il a vu ce que nous avons vu.
J : Oui, deux morts en seulement deux jours. Quoi qu'il en soit, je crois qu'il est dedans jusqu'à la chapka notre Kerensky.

Simon a enfin trouvé ce qu'il cherchait.

Si : Il n'y a qu'un seul mot qui ait l'air de correspondre à quelque chose et c'est «endgame», fin de partie en français. C'est un terme qui est utilisé aux échecs après un pat ou un mat, ou l'abandon d'un des joueurs.

[En fait, c'est bien la fin d'une partie, mais c'est la phase finale du jeu, lorsque seules quelques pièces restent sur l'échiquier… donc juste AVANT le pat, le mat ou l'abandon…vous me suivez ? C'est beaucoup plus logique par rapport à l'histoire, notez… Après élimination de pas mal de pions, il ne reste plus que quelques pièces maîtresses, l'Intel, Anya et… Grishenko ! Alors ? Encore une erreur de traduction de la VF ou… une mauvaise lecture du dictionnaire par les scénaristes ?]

J : J'ai du mal à croire que deux personnes aient été tuées à cause d'un jeu !
L : Non, à mon avis c'est une sorte de code.
Si : Posons la question à Kerensky.

Largo jette un regard à Simon… la naïveté de son ami l'étonnera toujours.

J : Il faudrait d'abord le trouver.
Si : Bon on sait qu'il est à New York, fouillons d'abord tous les endroits où on boit de la vodka.

Quitte à jouer les naïfs, pourquoi s'arrêter en chemin…

L : Et chez lui alors ?

Simon sourit. Une fois encore ils sont d'accord.

Si : Hum, excellent !

Il prend son téléphone et commence à composer un numéro mais Joy l'arrête

J : Je regrette de vous le dire les gars, mais il faudrait garder l'effet de surprise…

Le trio échange des regards réalistes, Largo hoche la tête, une fois de plus Joy a raison. Il se lève, suivi de Simon…

J : Allez-y sans moi, je vais un peu regarder ce que je peux trouver ici…

Largo et Simon sont déjà devant la porte du Bunker, veste sous le bras quand Joy les rappelle. :

J : Oh les gars ! Je ne l'ai pas accusé, ni mis à l'index.

Nouvel échange de regards, personne n'a envie de commenter. Largo et Simon sortent, laissant Joy pensive.

Vestibule d'une maison, le soir. [Je poursuis ma datation, vous permettez ? 19 août 2001 à la tombée de la nuit.] Simon vient de crocheter la serrure. Il pousse la porte qui s'ouvre sans difficulté, faisant tinter un carillon suspendu juste au-dessus. Derrière lui, Largo bloque aussitôt les tubes de la main et referme soigneusement la porte avant de les lâcher. Puis ils avancent précautionneusement dans le couloir seulement éclairé par les lumières extérieures. Soudain, au détour d'un mur, Simon se retrouve avec une arme braquée sur la tempe :

K : Un pas de plus et tu meurs ! Qu'est-ce que vous fichez ici ?

En reconnaissant ses visiteurs, Kerensky baisse son arme.

Si : Qu'est-ce que TOI tu fais ici ? Tu ne devais pas partir à Moscou ? Et pourquoi t'as pas ouvert quand on a sonné ?
L : Qu'est ce que tu nous caches Georgi ?
K : C'est une longue histoire. La version courte c'est que quelqu'un cherche à me liquider et ce quelqu'un a mis son projet à exécution sur deux autres types.
L : Un des ces hommes étant Viktor Larinov n'est-ce pas ?

Georgi est surpris.

K : Oui, et comment tu l'as appris ?
L : J'ai eu l'occasion de voir son corps.

Kerensky enregistre, il se reprend.

K : Euh, les gars, je suis très touché par votre sollicitude mais ce coup-ci je dois faire face tout seul alors sortez d'ici avant qu'il ne soit trop tard.
L : C'est quoi cette histoire ?

Le russe s'impatiente.

K : Je vous le dirai plus tard !

A cet instant, La porte d'entrée s'ouvre violemment et deux hommes armés font irruption dans la pièce. Kerensky les met en joue, mais lui-même se retrouve avec une arme braquée sur la tête : deux autres hommes sont entrés par l'arrière et l'un d'eux le tient en joue. Le commando, dont l'homme du 4X4 fait partie, semble maîtriser parfaitement la situation, à la grande consternation du trio cerné.

Homme avec l'accent russe : Restez où vous êtes s'il vous plaît ou je liquide Kerensky !

Kerensky baisse doucement son arme, que le 2e homme dans son dos s'empresse de récupérer. Puis les Russes poussent sans ménagement tout ce petit monde vers la sortie.

Lever de soleil sur les docks [Ce qui nous mène donc au 20 août au matin]. Dans un bureau miteux, une belle femme à l'air autoritaire essaie de contrôler sa colère, plantée devant une fenêtre au store fatigué.

Femme, en russe : Pourquoi les avoir emmenés ici ?
Homme, en russe : Je n'avais pas le choix.

Les trois captifs sont assis, ligotés sur des chaises, la tête couverte d'un sac de toile. Sur un signe de la femme, les sacs sont enlevés et les prisonniers se retrouvent éblouis par le soleil naissant qui entre dans la pièce.

Femme : M. Winch, M. Ovronnaz, veuillez excuser ce léger désagrément mais nous voulions discuter avec Georgi et ainsi qu'à son habitude il nous a créé des difficultés.
K : Les gars, voici le colonel Anya Koplova, des services secrets. Elle appartient au FSB, l'ex-KGB.

Kerensky tourne la tête pour saluer le reste du commando derrière eux tandis que Simon et Largo jettent un œil critique sur ses « amis ».

K : Sergei, Vassili, Ivan, Yuri ! Tout le gang est réuni, c'est très touchant !

Entre Anya et Georgi, la tension est palpable. Bras croisés et bouche amère, la jeune femme qui écoutait les sarcasmes de Kerensky sans broncher réagit enfin.

A : Non, le gang est incomplet, il y a une personne manquante !

Les regards glacés s'affrontent.

Si : Alors comme ça vous êtes tous de vieux copains.
K : Oh oui ! On est copains comme cochons !

L'un des hommes entreprend de détacher les chaînes des prisonniers, sans douceur.

Si : Drôles de fréquentations !

Kerensky abandonne tout à coup sarcasme et ironie pour entrer dans le vif du sujet, tout en surveillant la réaction d'Anya.

K : Grishenko est à New York.

Mais celle-ci n'apprend rien.

A : Il est arrivé il y a cinq jours.
K : Et il a assassiné Viktor.

Cette fois, Kerensky marque un point. Anya congédie ses hommes d'un hochement de tête. Ils passent sans un mot dans la pièce d'à-côté mais restent dans l'entrée, ils ne perdent pas une miette de l'échange.

A : Quand ça ?
K : Hier. Je suis allé lui rendre une visite de courtoisie mais Grishenko avait de l'avance sur moi.
A : Ah oui ! Encore !

Anya jette un regard éloquent à Kerensky alors que Largo essaie de suivre[Moi aussi, on est donc bien à l'aube du lendemain du jour où Kerensky a trouvé Larinov mort chez lui ! Il faut tant de temps que ça pour aller de chez Georgi à ces docks ? À quoi ils ont joué, toute la nuit ?]

L : Qui est ce Grishenko ?
K : Piotr Grishenko était un camarade du KGB.
A : Georgi ! Inutile de les mêler à tout ça !

Mais Kerensky ignore Anya, il se tourne vers Largo et Simon pour satisfaire leur curiosité.

K : Il sont ici de force, ils sont déjà mêlés à tout ça. Grishenko fait partie de l'aile réactionnaire, une relique de l'ancienne URSS. Quand l'Union Soviétique s'est effondrée il a fait activement partie du complot qui visait à assassiner Elstine. Nous nous sommes lancés à sa poursuite…
A : Mais l'un des nôtres l'a autorisé à s'échapper !

Kerensky bondit de sa chaise, comme s'il avait reçu une gifle. Immédiatement les hommes d'Anya sont prêts à intervenir. Largo et Simon se lèvent aussi prêts à défendre Kerensky si besoin.

Si : Oh oh oh on se calme là !
K : Sache que je ne l'ai en aucun cas autorisé à s'échapper ! C'est de la pure calomnie !

Dans un hangar, une voiture se gare. Grishenko en descend, fusil lance-grenade en main. Il charge l'arme avec autant de plaisir que d'efficacité, alors que dans le bureau, Anya et Kerensky continuent de régler leurs comptes devant un public prudemment coi.

K : Je commandais le groupe qui le poursuivait. Nous l'avons retrouvé mais c'était un piège.
A : Trois hommes ont perdu la vie, tous des gens de valeur.
K : Oui et j'ai accepté d'endosser toute la responsabilité. J'en ai payé le prix.
A : Ah oui ? Quel est le prix que tu as payé Georgi Kerensky ? Tu es en vie, tu es là et eux, où sont-ils ?

Une fois encore Anya se tourne vers la fenêtre, se maîtrisant à grand peine. Largo et Simon absorbent les infos et les implications dans un silence tendu alors que Kerensky vérifie d'un coup d'œil comment ils prennent la chose. Il se rapproche d'Anya et revient au sujet qui le préoccupe, avec un calme extrême.

K : Si Grishenko est ici aux Etats-Unis, c'est qu'il doit préparer quelque chose et cela n'augure rien de bon.

Du bâtiment d'en face, Grishenko observe la fenêtre derrière laquelle se tiennent Anya et Georgi.

A : Grishenko est un homme imprévisible, tu as une idée sur ce qu'il projette ?
K : Non, mais je pensais que tu le saurais.

Largo et Simon suivent toujours la discussion. Ils sont retournés vers le fond de la pièce, laissant un peu d'intimité illusoire à Georgi et Anya.

L : Peut-être que ça a à voir avec le mot Endgame ?

Anya et Kerensky se retournent d'un bloc.

A : Que savez-vous exactement sur Endgame ?
L : Nous avons trouvé Viktor Larinov, j'ai regardé sa main et il y avait écrit « ENDGA » dessus. On a cherché, on a trouvé.

Anya et Kerensky se regardent, entre consternation, alors qu'en face Grishenko pointe son lance-grenade et vise soigneusement leur fenêtre. Soudain Kerensky aperçoit l'arme… au moment précis ou Grishenko tire. Il plaque Anya au sol alors que le projectile brise la fenêtre.

K : À terre !

Immédiatement, une épaisse fumée envahit la pièce.

K : C'est du gaz sarin ! Ne respirez surtout pas !

Largo et Simon se ruent dehors en toussant, le nez plongé dans leur veste. Kerensky les précède de peu en poussant Anya devant lui. Mais arrivée dehors, celle-ci se dégage et fait brusquement demi-tour.

A : Sergei !
Sergei : Anya !

Kerensky la rattrape de justesse avant qu'elle ne rentre. Il la ceinture alors qu'elle se débat. Dans le bâtiment, une alarme s'est déclenchée.

K : Non ! N'y vas pas, ils sont déjà morts !
A : Laisse-moi ! Laisse-moi !

Kerensky l'entraîne de force loin du bâtiment.

Sergei faiblement : Anya !

Kerensky lâche enfin Anya. Elle lui fait face, hors d'elle.

A : Mais pourquoi tu m'as empêchée d'aller les sauver ?
K : Tu as eu une chance Anya, eux non !
A : Et qui crois-tu être pour juger de ça ? Tu te rends compte, tu les as condamnés !

Kerensky la secoue.

K : Avec le sarin, c'est déjà trop tard. Anya laisse tomber !

Dans l'entrée du bâtiment, quelque chose s'effondre, noyé dans la fumée. C'est fini.

A : Traître ! Je te hais Georgi !

La gifle est partie, mais Kerensky a bloqué le bras d'Anya. L'alarme sonne toujours, des sirènes commencent à hululer dans le lointain. Les quatre rescapés jugent que le moment est venu de filer s'ils ne veulent pas passer des heures à s'expliquer….

New York, Groupe W de nuit. [Bon si vous me suivez bien l'équipe a quitté les docks le matin… il leur a fallu la journée pour rentrer au Groupe W ? Ça a dû leur laisser du temps pour papoter en route, non ? Bon bon, je ne dis plus rien, mais notez que désormais nous sommes le 20 août au soir, mon Dieu que les journées passent vite !] Ambiance Big Board au penthouse : Largo est debout sur la gauche un verre à la main [contenu non visible, comme le dit si bien Joy, Largo a de grandes mains !], Anya est debout au centre bras croisés, Simon est assis sur le bureau, côté visiteur, Joy est appuyée contre le côté droit de ce même bureau, et Kerensky est assis sur les marches qui séparent l'espace travail de l'espace privé, un verre d'eau à la main.

L : Donc vous et votre équipe vous aviez pour mission d'arrêter Grishenko et de le ramener.
A : Il y a quelques semaines, nous avons appris qu'il était à Istanbul, seulement il nous a échappé mais on a vite retrouvé sa trace à New York.
J : Quelqu'un a dû lui dire pour l'entrepôt.
K : C'est le Consulat qui a fourni le lieu.
A : J'ai eu besoin d'autorisations.
K : Bien qu'il soit fugitif, Grishenko a encore des amis bien placés qui partagent sa politique. Ce serait judicieux d'éviter de trop parler au Consulat.
A : Et qu'est-ce que ça va changer ? Toute mon équipe a été détruite.

Kerensky boit une gorgée d'eau, il pose son verre sur la marche, se lève et vient en face d'Anya

K : Alors laisse moi t'aider. Grishenko m'a échappé une fois mais je te promets que ce coup-ci ça ne se reproduira pas.
A : Georgi ça n'est pas…

Anya et Kerensky sont les yeux dans les yeux. Largo, Simon et Joy observent sans mot dire. L'atmosphère est tendue. Kerensky s'énerve.

K : La question n'est pas entre toi et moi !

Puis il se reprend et poursuit avec un calme exemplaire, d'un ton pressant

K : Il y a un meurtrier, là, dehors. Empêchons-le de tuer d'autres gens.
A : Alors imaginons que je suive ton point de vue, dis-moi comment on va l'arrêter, rien que toi et moi ?

Largo juge le moment venu de mettre son grain de sel.

L : Oh il n'y a pas que vous deux sur ce coup.
A : Pourquoi vous prendriez tous ces risques ? Grishenko ne signifie rien pour vous.

Simon se lève du bureau et se rapproche à son tour.

Si : Si Kerensky monte au créneau, alors nous aussi !

Déterminé, il boit une gorgée d'eau directement au goulot de sa petite bouteille en plastique. [Ah l'alimentation de Simon, il faudra qu'on en parle un jour !]

L : Mais il faut que nous sachions ce que Endgame signifie.

Le regard incandescent qu'Anya lance à Georgi suffirait à porter à ébullition l'eau d'un aquarium de 200 litres, mais après réflexion, Kerensky se lance tout de même, posément.

K : C'est le nom d'une opération organisée par le KGB lors des derniers jours de l'Union Soviétique avant l'effondrement. Elle était dirigée par Grishenko. Elle consistait à implanter des agents du KGB aux États-Unis sous une couverture à l'abri de tout soupçon et je ne sais rien d'autre là-dessus.

Puisque le mal est fait, Anya complète ses explications.

A : Il n'y a que deux hommes au monde qui connaissent les vrais objectifs de l'opération, Grishenko et celui qui commandait notre unité, le major Larinov.

Simon, toujours judicieux…

Si : Ce sera dur de l'interroger.
L : Si je comprends bien, Endgame était une sorte d'opération militaire, destinée à agresser les États-Unis.
A : Elle devait être activée seulement s'il y avait une guerre.
L : Est-ce que Grishenko avait les moyens de le faire seul ?

Nouveau regard Anya-Kerensky. A : Oui, peut-être, c'est possible.

K : Grishenko déteste l'Amérique, il tient ce pays responsable de l'effondrement de l'Union Soviétique et du bouleversement que sa vie a connu ensuite. Et en fait il a toujours été complètement cinglé. Ce fou dangereux est en liberté et personne ne peut dire ce qu'il est capable de faire.
J : Et ces agents en couverture, vous avez leurs noms quelque part ?
A : Oui, sûrement dans les archives du KGB, mais il faut absolument obtenir des permissions officielles pour y accéder, ça peut prendre des semaines.
K : Pas si je m'en charge !

Echange de regards amusés en Largo et Simon, qui commentent en chœur…

L/Si : Il peut le faire !

Kerensky se laisse aller à un petit sourire de triomphe modeste.

Plan « ascenseur » sur la façade du Groupe W, de nuit. Dans le Bunker : Kerensky pianote sur son clavier. Anya debout derrière lui observe, bras croisés, dubitative. Largo, Joy et Simon, assis chacun devant un des trois autres postes de travail attendent sereinement. Ils ont raison…

A : Et comment tu as eu l'accès ?
K : J'ai réussi, c'est tout !

Largo et Simon se regardent en réprimant un sourire. Sur l'écran de Kerensky le site russe sur lequel il travaillait dans la rue, la veille, seulement cette fois, la page n'est plus en cyrillique mais en anglais. Georgi entre le nom Endgame dans la fenêtre « Dossier », une nouvelle fenêtre s'affiche : « Access Denied »

K : …Accès refusé…

Kerensky se tourne vers Anya.

K : Et voilà, je ne peux pas aller plus loin que le niveau 4. Est-ce que par hasard tu connaîtrais le code d'entrée ?

Anya regarde les trois autres, elle se décide.

A : Pousse-toi !

Simon glousse, Largo se retient de justesse alors qu'Anya s'assoit à la place de Kerensky qui se retrouve debout derrière elle. Simon fait rouler sa chaise pour aller chuchoter à l'oreille de Joy pendant qu'Anya commence à taper sur le clavier, Kerensky penché par dessus son épaule. Anya s'arrête, agacée et jette un regard de reproche à Kerensky, qui comprend et se retourne. Ayant obtenu un minimum de confidentialité, Anya reprend, alors que Simon s'amuse comme un petit fou, imitant l'accent russe en aparté avec Joy.

Si : Voici version soviétique des préliminaires amoureux. Il pirate son propre gouvernement, elle aussi, c'est comme ça que ça commence et dans 9 mois un petit Spoutnik voit le jour !

Joy sourit alors que Simon regagne sa place.

A : Endgame, j'ai trouvé. Il est écrit que quatre agents ont été entraînés pour vivre en Amérique et se fondre totalement dans la société.
L : Est-ce que vous avez leurs noms d'emprunt ?
A : Non, il n'y a que leurs noms d'origine et pas d'indication sur leurs noms américains. Le secret est gardé.
J : Et leur situation géographique ? Est-ce qu'ils sont installés sur tout le territoire ?
A : Et bien, on dirait qu'ils vivent dans le même secteur mais la boîte aux lettres se trouve à New York. Les agents sont ailleurs peut-être.

La machine émet un bip.

A : Georgi ?

Kerensky, qui attendait sagement l'autorisation de se retourner regarde l'écran.

K : Sinitsine, Tupolev, Popovitch, Kamarov, je les connais bien, j'ai dirigé leur entraînement.
Si : On dirait que tu nous parles d'une équipe de foot là !
K : C'était une partie de mon travail. J'entraînais des agents afin qu'ils deviennent des Américains de souche.
J : Tu ne te souviendrais pas d'un moyen qui permettrait de découvrir leur identité ici ?
K : Nous n'avons jamais parlé de leur mission, mais je me souviens pourtant d'une chose. Tous ces gars étaient des ouvriers formés aux meilleures écoles du pays. Sinitsine était mécanicien, Tupolev était plombier, mais Popovitch…Lui alors, je ne me souviens pas. Et Kamarov ? Ah oui, c'était un soudeur ! Leurs aptitudes techniques devaient les aider à s'intégrer aux USA, ça faisait partie de leur couverture.
L : Avec des renseignements sur leur physique et ce que tu viens de nous dire on arriverait peut-être à des résultats. Il nous faut leur taille, leur poids et puis leur âge, la couleur de leurs cheveux.
Si : On croise toutes ces informations et on consulte les annuaires des syndicats professionnels.
J : Pour commencer, c'est l'idéal.

[Hm, l'annuaire des syndicats, Ok pour la profession… mais les détails physiques… à part les syndicats d'acteurs ou de mannequins j'ai du mal à croire qu'on trouve ça dans leurs dossiers… Rendons à César ce qui est à César, le scénario était un peu plus précis à l'origine : l'équipe devait croiser les recherches entre syndicats, impôts, dossiers médicaux… reconnaissez que c'est déjà plus crédible !]

Si. : On oublie le plus important !

Regard mi-inquiet, mi-consterné de Kerensky qui ne voit vraiment pas ce qui a pu leur échapper…

Si : Qui s'occupe des sandwiches ?

Une banlieue, les phares d'une camionnette trouent la nuit. Le véhicule s'arrête devant un pavillon encore éclairé par des lumières tamisées. Ambiance fin de soirée. Grishenko sort de la camionnette et frappe à la porte. L'homme qui vient ouvrir est méfiant. Il entrebâille la porte sans retirer la chaîne qui la bloque.

Lasker : Qu'est ce que vous voulez ?
G : M. Lasker ? Vous ne vous rappelez pas de moi ?

L'homme détaille Grishenko. Finalement, il ôte la chaîne et laisse rentrer son visiteur mais cette visite ne semble pas lui faire plaisir.

Lasker : J'aurai jamais cru que vous viendriez.

Grishenko le suit à l'intérieur sans répondre. La porte claque derrière lui.

Building Groupe W de nuit. Pendant ce temps au Bunker, l'équipe s'active.

J : J'ai un certain nombre de soudeurs qui correspondent à la description de Kamarov.
A : Oui, combien ?
J : Au moins 211.
Si : Et moi j'ai encore plus de plombiers qui pourraient correspondre à ce Tupolev.

Kerensky boit une gorgée dans sa tasse fétiche. Il a repris sa place devant son PC et Anya est de nouveau debout derrière lui, bras croisés.

K : Ca va nous prendre des semaines de recherche, impossible !
J : Tu as une meilleure idée ?

Pendant ce temps, Lasker et Grishenko rejoignent la cave du pavillon. Lasker déplace quelques meubles pour dégager un mur, puis il s'empare d'une masse et commence à défoncer ce qui finalement ne semble être qu'une cloison. Grishenko a un petit sourire glacial en découvrant la cavité secrète à l'intérieur de laquelle il peut apercevoir une caisse portant le pictogramme du nucléaire.

Dans le Bunker, Simon se sert une large part de pizza [la caméra est dans la boîte de pizza !]. Sur l'écran du PC de Kerensky, une série de noms défilent.

Roberts, Ivan
Rodmann, Loretta
Rohlicek, Karel
Siwik, Marek
Snagg, Ben Musician (musicien)
Stabile, Antonina Steward (hôtesse)
Stefov, Olga Salesman (vendeuse)
Steinitz, William Mechanic (mécanicien)
Trocka, Jadwiga Lawyer (avocat)
Tutari, Umberto Accountant (comptable)
Tzekov, Boris Retired (retraité)

Georgi arrête le curseur sur Steinitz William.

K : Attendez une minute ! Steinitz, William Steinitz,… William est la traduction anglaise de Wilhelm. Wilhelm Steinitz, 1886, c'est le premier champion du monde d'échecs.

Tous les regards sont braqués sur Kerensky.

L : On reste dans le domaine des échecs avec endgame.
A : Grishenko est un fanatique des échecs. Il voulait toujours défier les autres agents.
K : Il les battait facilement.
A : Mais il ne t'a jamais battu !
J : Il y en a beaucoup des champions du monde ?

Kerensky enlève ses lunettes, il se concentre, yeux fermés.

K : 13, mais on doit éliminer les Russes, il n'utiliserait jamais un nom russe…
J : … ni celui d'un joueur encore en vie.
K : Cela nous donne donc 3, Wilhelm Steinitz, Emmanuel Lasker et Jose Capablanca.

[Glumps ! Et ce cher Max Euwe (1901-1981), digne champion du monde en 1935, originaire des Pays-Bas, il sent le poisson pas frais ou quoi ? Pas assez décomposé ? Imprononçable ? Quant au nombre de champions du monde, en 99 il atteignait 14 avec Khalifman, et fin 2000 16 avec Kramnick et Anand…] Kerensky rechausse ses lunettes et recommence à taper sur son PC, alors que Joy fait à son tour défiler une liste de noms sur son écran…

Blaides, Vilma
Blaxos, Henry
Bouali, Sahnoun Computer tech. (technicien informatique)
Brydges, Mark Seaman (marin)
Bujold, Emilien Student (étudiant)
Capablanca, Joseph Plumber (plombier)
Clusiau, Victor Trucker (chauffeur poids lourd)
Collia, Charlotte Musician (musicienne)
J : Coïncidence, j'ai un plombier qui s'appelle Joseph Capablanca.

Simon se lance à son tour.

Laberge, Bertrand Editor (éditeur)
Laboneville, Colombe Nurse (infirmière)
Labrie, Ginette Construction worker (ouvrière du bâtiment)
Lasker, Manny Welder (soudeur)
Magoon, Roy Policeman (policier)
Malhowski, Itamar Investor (Investisseur)
Si : Et moi j'ai un Lasker, Manny Lasker, le roi de la soudure !

[Gloups, juste avant, c'était Joy qui étudiait la liste des soudeurs et Simon celle des plombiers, C'est pas grave, on va dire qu'ils ont échangé !]

J : Bon, tu disais qu'il restait 3 champions, il nous en faut un de plus.

Kerensky a le regard au loin…

K : Paul Morphy, c'est le premier grand joueur américain, mais il est mort avant d'avoir pu obtenir le titre de champion.
J : Alors tu n'es pas le seul génie non reconnu.

C'est le tour de Largo, avec Anya qui jette un regard sur l'écran.

Kedziora, Waldeman
Lovell, Roberta
Lyczko, Angela
Morawski, Pawel
Morin, Hugo
Morphy, Paul
Muldeen, Sameer
L et A : Paul Morphy !

[Bon, je continue de vous embêter, les 2 dernières listes se chevauchent d'un point de vue alphabétique et pourtant on n'a pas les mêmes noms… un coup de bol que chacun ait trouvé celui qu'il cherchait juste dans sa liste s'ils utilisent des annuaires différents… et puis pourquoi ces activités différentes dans les listes ? Cela aurait beaucoup réduit les possibilités s'ils avaient effectué un tri en fonction des professions recherchées !, D'ailleurs il me semble bien que c'était comme ça qu'ils avaient décidé de procéder au départ ! Joy n'avait-elle pas isolé 211 soudeurs ? Le seul pour lequel Kerensky n'avait plus la profession en tête est le dernier... et là ,juste quand une liste pluri-professionnelle serait logique… on ne voit pas les professions sur l'écran ! Conclusion ? Là je crois que pour cette recherche on a une belle salade !] Largo s'étire sur sa chaise, bras derrière la tête.

L : Il ne nous reste qu'à contacter ces hommes.

À ce moment, le mobile de Kerensky posé sur le bureau se met à sonner. Kerensky le regarde d'un air étrange, sans réagir.

Si : Oh, c'est bizarre cette sonnerie ! C'est peut-être un coup de téléphone ?

D'un regard glacé, Kerensky rend Simon muet.

K : Les seules personnes qui connaissent ce numéro sont ici, sans exception.

Il finit par prendre l'appel, dans un silence de mort. Comme il a basculé la ligne sur le PC tout le monde peut entendre Grishenko.

K : Oui ?
G : Cela fait tant d'années n'est-ce-pas Georgi ? Et pourtant la partie d'échecs continue. Il me semble que la boucle soit bouclée [sic !]. Tu n'as pas oublié ce qui s'est passé il y a quelques années. Je te souhaite une mort heureuse, Georgi !

À l'évocation du passé Georgi a regardé Anya, qui a détourné les yeux. Grishenko raccroche sur ces bonnes paroles. Kerensky coupe la communication, dans la consternation générale.

K : C'est Grishenko.
A : Il veut jouer avec tes nerfs.
K : En rappelant le passé, il essaie de nous dresser l'un contre l'autre. Divise tes sujets, tu régneras.

Une fois encore, le regard d'Anya décroche.

Grishenko, qui est toujours dans la cave du pavillon de banlieue, récupère la boite qui semble lourde. Il part, laissant derrière lui le cadavre de Lasker, allongé face contre terre, devant le mur éventré.

Retour au Bunker : Anya a pris un siège près de Kerensky. Devant chaque poste de travail, des barquettes de nourriture à emporter. Devant Georgi, sa tasse fétiche, devant Largo un verre de lait (format taille basse pour une fois), deux tasses blanches à droite de Joy et une canette de jus de fruit devant elle, un verre d'eau devant Simon et un reste de part de pizza à sa droite… L'ambiance est studieuse, l'équipe n'a visiblement pas pris le temps de faire une pause pour manger.

K : Le rapport de police dit que Steinitz a été abattu dans son jardin d'une balle dans la tête, il y a 6 heures de cela.

Largo se lève et commence à faire les cent pas derrière Kerensky.

L : Ces gars avaient sûrement un travail à faire. Apparemment ils l'ont fait, vu qu'ils sont morts. Tu n'as rien sur Capablanca, Lasker ou Morphy ?

Simon pioche dans sa barquette avec des baguettes… Après la pizza, les chinoiseries… Il ne faudrait pas se laisser abattre !

J : Les deux premiers j'ai eu des répondeurs et l'autre aucune réponse.
L : Grishenko a fait allusion au passé, que voulait-il dire ? Quand êtes-vous devenus ennemis ?
A : C'était en août 91, lors de l'échec du coup d'état contre Eltsine, la fin de l'empire soviétique.
L : Et quel jour en août ?
K : Le 21.
L : Et aujourd'hui nous sommes le 20.
A : C'est demain le jour anniversaire.
L : Les gars, le temps va nous manquer. Nous devons savoir à tout prix si Lasker, Capablanca et Morphy sont toujours en vie. Nous devons le savoir maintenant ! On va former deux équipes.
J : OK, je prends Morphy, je connais le coin où il habite, puisqu'on est 5, je vais travailler en solo.
Si : C'est tout naturel !
L : Manny Lasker est celui qui habite le plus loin à Long Island, Simon et moi on s'en occupe. Kerensky et Anya vous vous chargez de Capablanca.

Anya se lève.

A : Excusez-moi, mais il vaut mieux que je choisisse un autre coéquipier. Si nous ne sommes pas ensemble, Grishenko ne pourra pas nous diviser.

Kerensky laisse filtrer son amertume.

K : C'est le colonel qui commande…
L : Très bien, Anya vient avec moi et Simon va avec Kerensky. Faites très attention, il est possible qu'on rencontre Grishenko.

La camionnette s'arrête devant un autre pavillon, Grishenko en descend et va frapper à la porte, pendant que deux berlines roulent dans la nuit. On passe continuellement de l'une à l'autre Largo est au volant de la première, gris sombre, Anya à ses côtés.

L : Alors, quel est le contentieux entre vous et Kerensky ?
A : Il n'a rien dit ?
L : Ce n'est pas exactement un garçon très ouvert comme vous devez le savoir.

A : Non, c'est juste. Dans l'autre voiture, gris clair, c'est Simon qui conduit et Kerensky est plongé dans ses pensées.

Si : Ah ! Sacré bonne femme cette Anya !Vous faisiez du patinage artistique ensemble au KGB ?
K : Hum !…
Si : Plus que ça alors ?
K : Oui.
Si : Laisse moi deviner, vous vous êtes fâchés à cause du Mur de Berlin, ou un désaccord sur la politique chinoise.

Kerensky, d'abord glacé, finit par être touché par l'intérêt que Simon lui porte. Il se confie, avec plus d'émotion qu'il ne l'aurait voulu, sans doute.

K : Je lui ai demandé il y a quelques années de se marier avec moi. Elle m'a répondu qu'il était trop tôt pour s'engager, qu'elle n'était pas prête. Nous nous sommes quittés assez vite… Et un beau jour, alors que je revenais d'une longue mission sans l'avoir prévenue – histoire classique – j'ai surpris Anya et mon meilleur ami au fond du lit.
Si : Oups !
K : Ouais… Oups !

Retour à la première voiture. Anya elle aussi semble avoir besoin de s'épancher. Largo écoute en silence.

A : Georgi est un homme bien. Je l'aimais. Il voulait qu'on se marie mais j'ai refusé, je ne me sentais pas prête. Alors, il m'a dit que si c'était comme ça, tout était fini entre nous. J'ai trouvé ça injuste. Sa réaction m'a fait souffrir et Dimitri était là. C'était stupide de coucher avec lui, je sais bien, mais j'étais si en colère.

Dans la deuxième voiture…

K : J'avais sauvé la vie de Dimitri quand on était en Afghanistan. J'ai eu du mal à croire que celui qui était comme un frère pour moi me trahisse comme ça et Anya…

Première…

A :… Georgi est devenu fou, il s'est tout de suite jeté sur Dimitri. Il était furieux. J'étais certaine qu'il allait le tuer. Jamais je ne l'avais vu aussi en colère. Et puis la police est arrivée et a mis fin au combat.

Deuxième…

K : Elle m'avait blessé, je l'ai détestée, et lui aussi. Peu de temps après, Viktor m'a confié la tête d'une équipe chargée d'arrêter Grishenko. Dimitri faisait partie de cette équipe et là, tout est allé de travers. Quelqu'un avait dit à Grishenko qu'on allait venir.

Première…

A : Georgi a laissé Dimitri mourir. Ou pire encore… Très vite ensuite, il a donné sa démission au KGB. Il savait ce qu'il avait fait. Et il a quitté la Russie.

Deuxième…

K : J'étais devenu le bouc émissaire, ils disaient que j'étais un traître et que j'avais aidé Grishenko. Et Anya les soutenait.

Première…

A : Il n'y aura pas d'oubli, il n'y aura pas de pardon… Pourquoi je vous raconte cette histoire ?

Anya étudie Largo qui la regarde brièvement avant de reporter son attention sur la conduite, se gardant bien de répondre.

Kerensky et Simon arrivent à destination. Ils sortent de la voiture et commencent à s'approcher d'une maison cossue.

Si : On dirait que M. Capablanca s'en est plutôt bien sorti aux États-Unis !

À cet instant Grishenko sort de la maison, un gros sac de sport à la main.

K : C'est Grishenko !

Kerensky sort son arme, mais Grishenko est le plus rapide à faire feu. Kerensky s'écroule. Simon court vers Grishenko en tirant à son tour, mais le Russe disparaît derrière une haie et du linge qui sèche. Simon abandonne et se précipite vers Kerensky, étendu à terre.

Si : Kerensky ! Ca va ?

Kerensky se relève péniblement en grimaçant, avec l'aide de Simon, visiblement soulagé.

K : Oh ! Quel choc !

Si : J'ai bien cru que t'étais mort ! Kerensky examine le gilet pare-balle qui a arrêté le projectile : la balle est fichée en haut de la poitrine, à gauche : Grishenko sait tirer ! K : Oh ! Cela aurait été une faute de goût. Simon lui tape sur le ventre, sans plus s'occuper de ses grimaces douloureuses.

Si : Oh, bravo pour la veste !
K : Où est ce salaud ?
Si : Je l'ignore, je me suis surtout occupé de toi.
K : Vraiment touché ! Seulement il nous a échappé.

De leur côté, Largo et Anya arrivent également à destination. Ils sortent de la voiture, tenant des torches électriques et se dirigent vers la maison de Lasker [hors champ].

L : Il y a de la lumière, tu crois qu'il y a quelqu'un ?

[Bon, problème de VF, Largo tutoie Anya alors que le reste du temps ils se vouvoient respectueusement… C'est vrai qu'en anglais, la question ne se pose pas.] Largo frappe à la porte. Comme il n'obtient pas de réponse, il braque sa torche par un carreau de la porte pour observer l'intérieur.

A : Allons jeter un œil à l'intérieur.
L : Tout à fait d'accord.

Anya crochète la serrure pendant que Largo l'éclaire puis ils entrent dans la pièce, toujours munis de leurs torches qui éclairent les murs. Soudain le téléphone de Largo sonne. Toujours dans la pénombre, torche sous le bras, il le sort de sa poche et répond.

L : Ouais ?

À l'autre bout de la ligne, Joy observe le spectacle dans la 3e maison : Gros plan sur une semelle de chaussure, la caméra remonte le long d'un corps étendu sur le sol brut d'une cave.

J : Largo ? Je suis dans la maison de Morphy, il est mort.

Largo répète les informations à l'attention d'Anya, tout en continuant à parler à Joy au téléphone.

L : Morphy a été tué. Et où as-tu découvert son corps ?
J : Il était en bas, dans la cave.
L : Ah, dans la cave…

Largo éclaire de sa torche le visage d'Anya qui scrute l'extérieur par la fenêtre de l'entrée.

L : Bon, on va vérifier la cave ici aussi.

Tandis que Joy, toujours au téléphone inspecte la cave de Morphy, Largo et Anya s'engagent dans les profondeurs de la maison de Lasker, à la lueur de leurs lampes.

L : Attention à la marche !
J : J'ai trouvé autre chose. Quelqu'un a fait un gros trou dans un des murs de la cave. Il y a un compartiment secret derrière la cloison. Il n'y a rien dedans. C'est vide. Vous en êtes où ?

Largo et Anya arrivent dans la cave. La torche de Largo balaie le corps de Lasker, déjà éclairé par un superbe rai de lumière.

L : Pareil que chez toi !

De leur côté, Simon et Kerensky, toujours arme à la main, inspectent les alentours de la maison de Capablanca à la recherche de Grishenko, quand…

P1 : Plus un geste ! Restez où vous êtes !

Deux policiers avancent vers eux, arme au poing, nerveux.

P1 : Jetez vos armes et mettez vos mains sur la tête !

Simon et Kerensky obtempèrent, posant lentement leurs armes sur le sol.

K : Doucement les gars !

Les policiers leur passent les menottes.

Si : Vous faites une grosse erreur…
P1 : Tu diras ça à ton avocat !

Le premier agent regarde plus attentivement leur prise.

P1 : Eh ! J'ai déjà vu cette tête là quelque part ! Pas toi ?

Il braque sa torche sur visage de Kerensky.

P1 :Ouais, je crois qu'on tient le gars du portrait robot.

Grishenko qui a observé toute la scène, dissimulé derrière une haie, s'en va discrètement.

Retour à la conversation téléphonique entre Joy et Largo, qui continuent d'explorer les caves des hommes assassinés.

J : Alors qu'est-ce que tu en conclus ?
L : J'ai l'impression que ces deux gars gardaient un lourd secret. Ils ont construit des compartiments pour cacher un objet ou quelque chose dans ce genre. Je te parie qu'il y a la même chose chez les trois autres. Chacun d'eux avait un élément d'un ensemble. Reste à découvrir quel est cet ensemble.

[Woups, aux dernières nouvelles les agents infiltrés aux USA pour cette mission sont 4, or 2 + 3 = 5 ! Larinov fait partie du compte ?!] Chez Morphy, Joy inspecte le bric-à-brac entassé sur la table de la cave. Elle remarque une plaque métallique rouge qui porte le pictogramme du nucléaire.

J : Je viens de trouver une carte de signalisation de produits radioactifs.
L : Ce serait lié au nucléaire ?

Anya à cet instant trouve la même plaque chez Lasker.

A : Monsieur Winch ?

Elle la montre à Largo, qui braque sa torche dessus.

L : On a la même ici Joy !
J : Quoi ?
L : Alors cet ensemble serait… une bombe !
J : Oui, une bombe atomique.

Consternation générale…

Et PUB

New York by night. Entrée du penthouse. La porte s'ouvre, laissant passer Simon enjoué, en train de manger, un sac en papier à la main, suivi de Kerensky moins jovial.

Si : C'est nous ! La police a eu le rapport balistique de l'affaire de Wall Street, ils ont abandonné toutes les charges.

Largo est installé dans son fauteuil de bureau, Anya a pris un fauteuil invité, Joy est appuyée sur le côté droit du bureau, comme d'habitude. Sur le bureau, un plateau avec tasse, sucrier.. et un verre de lait aux 2/3 vide. Anya tient sa tasse sur ses genoux. Kerensky enlève sa veste.

K : Logique, la balle ne venait pas de mon arme.

Anya boit une gorgée.

Si : Ouais, j'étais sûr qu'il était innocent, moi, l'animal !
K : Mais la mauvaise nouvelle c'est que Grishenko est toujours dans la nature.
L : Tiens au sujet de mauvaises nouvelles on a bien pire.
J : Il est très probable que Endgame ait pour but de faire sauter une bombe atomique ici, à New York.

Joy commence à faire les cent pas.

Si : Quoi ! Arrêtez, vous êtes pas sérieux là ?
L : Franchement, est-ce qu'on à l'air de plaisanter ?
Si : Enfin, qui peut être assez barjo pour faire ça ?

Kerensky s'est appuyé sur le devant du bureau, sur la gauche et face à Anya.

K : Tu crois que la CIA aurait hésité à le faire si elle avait eu l'opportunité ?

Joy qui tourne le dos au bureau se fige, le regard noir.

J : Sans commentaires.
A : Depuis que l'URSS s'est effondrée, on fait tout pour nettoyer ce que le KGB a laissé comme reliquats et comme genre de dinosaures. Grishenko est un dinosaure. C'est un malade, mais c'est un malade super entraîné.

Simon pose sa veste et son sac en papier en vrac sur la partie droite du bureau désertée par Joy.

Si : Bon, il faut faire quelque chose, prévenir la police !
L : Et on va leur dire quoi ? On n'a aucune preuve, ils nous mettront direct à l'asile !
Si : Et cette bombe, on connaît sa puissance ?
J : Je pense qu'il s'agit d'un cylindre d'un mètre environ et son poids doit être de 70 kg à peu près.
Si : Euh, ça ne me dit pas grand chose.
K : Oh ! Un petit cratère de 600 mètres de diamètre, la destruction de tous les buildings sur un kilomètre à la ronde, ça donne des incendies jusqu'au fond du New Jersey. Dès l'explosion il y aura 610 000 tués, un chiffre que tu peux multiplier par cinq dans les semaines qui suivront et cela à cause des radiations.
Si : Il faut bouger, on prévient le FBI au moins !
L : Simon, tu crois vraiment qu'il feront évacuer tout New York uniquement sur nos dires ?
J : Sans compter qu'il sera trop tard pour agir. Nous avons la certitude qu'il fera tout sauter dans moins de 3 heures. [??? Ah bon ? Quelle certitude au milieu de la nuit !]
Si : On a des indices, on peut essayer de les convaincre ! Anya, vous êtes un agent russe, votre gouvernement peut confirmer l'histoire !
K : Non, ils vont la nier !

Kerensky se met aussi à faire les cent pas.

A : Il a raison, jamais ils ne l'admettront, ils avoueraient un acte de guerre !
L : On ne peut pas gaspiller les prochaines heures à essayer de convaincre une bande de bureaucrates arrogants que New York est sur le point d'exploser. Il faut qu'on retrouve Grishenko.
Si : Oui bien sûr. Seulement là, on parle d'une bombe atomique, elle peut être cachée n'importe où.
L : La première fois que Grishenko a été vu c'était dans les environs de Wall Street n'est-ce pas ? Pourquoi se trouvait-il là-bas ?

En écoutant raisonner Largo [qui a récupéré son verre de lait et bu, puisque celui-ci est maintenant devant lui et quasiment vide ;o) ], Joy commence à voir clair. Kerensky aussi.

J : Aucune des taupes russes ne vivaient là.
L : Il était donc à cet endroit pour une autre raison.
K : Wall Street est le cœur des États-Unis, c'est ce que les Américains disent !

Dans sa camionnette, Grishenko assemble méthodiquement sa bombe. Puis il sort du véhicule, au milieu des gratte-ciel, traînant un sac aussi lourd qu'encombrant.

Le Club des Cinq arrive à son tour au point de départ de toute l'histoire. Simon se gare et sort de sa voiture, suivi de Kerensky. Largo se gare derrière et les rejoint, suivi de Joy et Anya. Ils font le point devant le Caffe Amelia.

L : Alors Georgi ? Grishenko était où quand tu l'as aperçu ?

Kerensky désigne l'endroit.

K : Il était là, il allait traverser.
L : Bon très bien, on va se séparer. Joy et Simon vous allez par là, nous on se charge de se coin-là.
A : Et on cherche quoi au juste ?
L : Ça on le saura quand on l'aura trouvé ! Allez, en piste !

Kerensky encourage Simon d'une tape sur l'épaule de au moment de la séparation. Joy et Simon partent dans un sens. Largo, Anya et Kerensky dans l'autre. Sur un hochement de tête, Joy et Simon se séparent rapidement, chacun prenant la nouvelle avenue dans un sens.

Largo, Anya et Kerensky traversent une grande avenue. Largo jette un vague coup d'œil à un bâtiment légèrement sur leur gauche puis l'équipe vire à droite et commence à remonter le trottoir. Ils avancent vite, mais soudain, Largo s'arrête et se retourne pour regarder une façade imposante devant lauquelle ils viennent de passer. De grands drapeaux à damiers portant l'une l'inscription « The White Queen » et l'autre une représentation d'une Reine blanche sur fond noir sont suspendus au fronton de ce qui est visiblement un club d'échecs.

L : C'est là ! La Reine Blanche ! Il a de la suite dans les idées !

Georgi et Anya l'ont rejoint. Kerensky monte les marches du perron en courant.

K : C'est ce qui causera sa perte !

La porte du bâtiment est fermée et une pancarte annonce que l'endroit est en travaux [Closed for renovations]. A l'intérieur, des échiquiers dans tous les sens, et des bâches en plastique pour protéger les lieux pendant les travaux. Dans une deuxième salle, Grishenko bricole les minuteries de sa bombe.

La porte grince, des silhouettes se découpent en ombres chinoises à travers les bâches en plastique opaque. Kerensky repousse une bâche pour entrer, arme au poing, suivi d'Anya puis de Largo. Grishenko est inquiet. Il a entendu le plastique. Il prend son arme et commence à aller voir ce qui se passe, mais il aperçoit la silhouette de Kerensky derrière une bâche et se ravise. Il retourner finir d'armer sa bombe. Il déclenche la minuterie, réglée à 6 minutes, puis il manœuvre pour prendre ses visiteurs indésirables à revers. Mais en se déplaçant, il bouscule un échiquier sur lequel il ne restait qu'un pion, un fou et une reine noirs… et il fait tomber la reine. Alerté, Largo plonge juste à temps pour éviter le tir de Grishenko

L : Attention ! Il est là !

La fusillade s'engage, Largo, Kerensky et Anya tirant par des déchirures dans les bâches. Soudain, Anya sort de derrière les bâches pour avoir un meilleur angle de tir.

K : Anya mets-toi à couvert !

Trop tard. Anya touchée par une balle s'effondre le long d'un mur. Kerensky voit rouge.

K : Anya !

Il tire et réussit à toucher Grishenko à la cuisse. La fureur retombée, l'angoisse sourd.

K : Anya !

Il se précipite vers elle, tandis que derrière la bâche Largo essaie de les couvrir car Grishenko tire toujours. Mais sous l'emprise de la douleur, le tir de ce dernier a perdu beaucoup de sa précision, Grishenko préfère donc tenter de s'enfuir. Kerensky a rejoint Anya, qui est assise appuyée au mur. Elle se tient le bras gauche.

K : Est ce que ça va ?
A : C'est bon, c'est rien, occupe-toi de lui !

Kerensky laisse Anya et se lance à la poursuite de Grishenko, qui malgré sa blessure court comme un lapin.

K : Piotr ! Piotr ! Rends toi, tout est fini !

Grishenko se réfugie derrière des cantines empilées, les balles de Georgi ricochent sur le métal. Largo, à son tour, a rejoint Anya, prêt à lui porter secours. Mais la jeune femme a d'autres priorités.

A : La bombe ! Elle est là-bas, vite !

Largo se précipite vers la bombe. Il pose son arme sur la table et sort son… mobile ! Il appelle fébrilement un numéro en mémoire en marmonnant.

L : Allez, réponds vite ! Joy ?

Dans la rue, Joy marche au pas de course.

J : Largo ? Où es-tu ?
L : À la Reine Blanche, sur la 8e. Je suis en face de la bombe, qu'est-ce que je fais ?

[Grmbl ! Il a Georgi et Anya à portée de voix et il appelle Joy ? Bon d'accord Georgi est occupé… mais Anya pourrait le guider mieux que Joy puisqu'elle semble voir la bombe d'où elle est ! Bon je me tais mais n'en pense pas moins !]

J : Qu'est-ce que tu vois ?

Largo étudie la bombe.

L : Il y a un cylindre… deux, non trois minuteries. Deux aux extrémités du cylindre et une au milieu. Il nous reste moins de 3 minutes.
J : OK, c'est une antiquité ! Les deux chargent doivent partir simultanément, il faut que tu débranches le coordinateur qui synchronise la mise à feu.
L : Comment est-ce que je le reconnais ?
J : C'est une boîte, elle doit être placée au milieu, est-ce que tu vois des fils ?
L : Non pas un seul !
J : Oh, Seigneur ! Alors ils sont à l'intérieur ! OK, tu dois ouvrir cette boîte et couper les fils.

Largo pose son téléphone pour essayer d'ouvrir le boîtier qui est sur la portion médiane de la bombe. Mais il n'y arrive pas à mains nues. Il reprend son mobile.

L : Joy, il y a une tuile ! La boîte est verrouillée, j'arrive pas à l'ouvrir !
J : Trouve un moyen !

Pendant ce temps, côté fusillade, les choses n'ont guère évolué : Kerensky est à l'abri derrière des panneaux de bois, Grishenko derrière ses cantines.

K : Ça ne sert à rien Piotr ! Tu es fichu !
G : Nous sommes tous fichus Georgi, nous le sommes depuis que notre patrie est morte !

Largo se bat toujours avec la bombe. Il a trouvé un tournevis et essaie de faire levier mais… le tournevis casse alors que la minuterie affiche 1:40.

Le duel marque une pause : les adversaires changent leur chargeur.

G : Mais sois tranquille Georgi, nous aurons notre vengeance, ce n'est plus qu'une question de secondes !

Largo, en désespoir de cause, a fait appel à son couteau suisse. À force d'insister, il finit par réussir à ouvrir le boîtier. Il soulève précautionneusement le couvercle, révélant un large faisceau de fils multicolores. La minuterie indique 1:19. Il reprend le téléphone..

L : Ca y est, c'est ouvert !
J : Parfait ! Maintenant, trouve un fil blanc avec des rayures rouges ou alors un fil vert.
L : Fil rouge ou vert…je te perds Joy ! J'entends plus !

Joy regarde son téléphone. Elle fait demi-tour dans l'espoir de trouver une zone de meilleure réception.

J : Largo ! Cherche un fil blanc avec des rayures rouges ou un fil vert !
L : Rouge et blanc, je l'ai !

Largo glisse un doigt sous le fil pour l'isoler des autres.

J : Coupe-le tout de suite !

Largo qui a trouvé une magnifique pince coupante [on va mettre ça sur le compte de sa bonne étoile, comme d'habitude !] pose le téléphone et sectionne le fil mais la minuterie continue imperturbablement et passe sous la minute. Largo se jette de nouveau sur son téléphone, l'angoisse s'installant doucement.

L : L'horloge ne s'est pas arrêtée !
J : C'est normal ! À présent ce n'est plus synchronisé donc ce n'est plus une bombe atomique. Et là ça reste une bombe et elle va exploser. Tu dois neutraliser les détonateurs !
L : Qu'est ce que je neutralise ?

Joy crie dans son mobile.

J : Détonateurs ! Les détonateurs !

Toujours à l'abri derrière ses caisses, Grishenko consulte sa montre. La position des deux hommes n'a pas évolué.

G : Je vais mourir heureux Georgi ! Est ce que tu peux en dire autant Camarade ?

Dopé par le temps qui passe, Grishenko se découvre un peu pour tirer quelques coups de feu, mais Kerensky reste bien dissimulé.

L : Je coupe quel fil ?
J : Quelles sont les couleurs ?
L : Oh ! Mais j'en vois des millions !

À cet instant, Joy, qui traversait la route, concentrée sur sa conversation avec Largo, se fait renverser par une voiture. Elle n'a pas grand mal, mais son téléphone a volé sur la chaussée. Largo qui ne se doute de rien s'étonne et s'impatiente…

L : Joy ! Joy ! Tu es là ? Je coupe lequel ?

Joy se relève précipitamment sans s'occuper du passant qui tente de lui venir en aide.

Passant : Ça va ? Vous n'avez rien ?

Elle se rue sur son mobile.

J : Coupe les tous !

Mais le téléphone ne fonctionne plus. Largo, en sueur, coupe la ligne désormais inutile, alors que Joy est furieuse.

L : Quelle mouise !

Dans la rue , elle interpelle des passants, mais son air complètement hystérique ne l'aide pas à trouver une âme charitable.

J : Vous avez un téléphone ? Un téléphone ? Vous avez un téléphone ?

De son côté, Largo cherche un autre guide.

L : Kerensky !

Toujours derrière ses caisses, Georgi entend l'appel, mais la tension entre lui et son adversaire le dissuade de répondre et de se déconcentrer.

Toujours dans la rue, Joy arrête maintenant carrément les passants en les attrapant à bras le corps pour les forcer à répondre.

J : Attendez ! Il me faut un téléphone !

Mais soudain, elle avise un marchand de glaces ambulant qui est en train de téléphoner. Elle lui arrache le mobile des mains. L'homme est tellement surpris qu'il ne réagit pas.

J : Excusez-moi, je vous l'emprunte une seconde !
Marchand : Eh ! Qu'est ce que vous faites ? Eh !

Joy se met vivement hors de portée tout en composant fébrilement le numéro de Largo.

J : Allez, plus vite !

Largo ; impuissant regarde les secondes s'égrener. 0:23. Son téléphone sonne. Largo se jette une nouvelle fois dessus, alors que Joy hurle.

J : Coupe les tous ! Coupe les tous !

Largo balance le mobile et s'active. Il coupe tous les fils dans le boîtier et les écarte. 0:12. Le décompte continue. Largo attrape de nouveau le mobile.

J : Largo ?

0 :09

L : La minuterie continue à tourner !
J : Alors dégage de là !

Largo ne se le fait pas dire deux fois. Il s'éloigne en courant puis plonge à terre. Arrêt sur image en plein vol. La minuterie décompte les deux dernières secondes. Il se produit alors un misérable court-circuit, quelques étincelles, un petit bruit ridicule et un peu de fumée. Largo reprend sa course dans les airs et atterrit au sol. C'est fini. Il reprend se téléphone. Joy est à bout de souffle et d'angoisse.

J : Largo, ça va ?
L : Tout va bien.
J : Que s'est-il passé ?

Largo regarde la bombe, entre soulagement et incrédulité. Le boîtier fume vaguement, quelques étincelles s'attardent.

L : Rien à part peut-être un son de pétard mouillé.

Joy rit nerveusement, sous l'œil réprobateur du marchand ambulant qui cette fois a la conviction d'avoir affaire à une cinglée. J : Oh ! Oh Seigneur ! De son côté, Largo se relève, ramené à la réalité par la fusillade qui continue. Joy quant à elle jubile. Elle rend le téléphone au marchand apitoyé qui se dit qu'elle ne devrait pas se promener toute seule dans la rue… Et elle l'achève d'une bise énergique qui le laisse interloqué.

J : Dix ans dans une cave humide, ça rouille tous les circuits !

Largo rejoint le théâtre de l'affrontement, après avoir récupéré son arme . Il écarte un plastique et fait signe à Georgi, pouce levé, que tout va pour le mieux. Kerensky se ressaisit, dopé par la nouvelle.

K : Il y a un petit imprévu on dirait ? Hein Piotr ?

Grishenko regarde sa montre, vert de rage !

G : Non c'est impossible, ça ne pouvait pas rater !
K : Dix années de mise au point minutieuse, dix années d'attente et le résultat : encore un échec, un de plus !

C'en est trop Grishenko devient fou.

G : Noooon !

Il sort de son abri et vide son chargeur droit devant lui, de rage pure. Kerensky attend le clic annonçant que le chargeur est vide, puis il sort à son tour, froidement et l'abat d'une seule balle bien placée. Largo sort de derrière son plastique et les deux hommes s'approchent du corps de Grishenko tandis que la caméra s'attarde sur un fou noir en gros plan. Les deux hommes regardent froidement l'adversaire à terre.

K : Echec et mat !

Bureau du penthouse. Gros plan sur un bras en écharpe, celui d'Anya, assise dans un fauteuil invité. Simon parade dans le fauteuil directorial, largo est assis sur l'avant du bureau, en face d'Anya et Joy est debout à sa gauche. L'atmosphère est détendue…

A : Officiellement mes supérieurs ont condamné mon choix de conduire avec vous cette opération, ainsi qu'avec le Groupe W.
L : Mais ce n'était pas avec la CIA, c'est déjà ça.

Joy sourit.

A : Mais officieusement, ils étaient très satisfaits. Grishenko était un malade mental dangereux qui aurait pu détruire nos nations s'il avait réussi.
J : Et si nous avions échoué.

Le téléphone du bureau sonne et Simon décroche.

Si. : Oui, oui très bien. Votre troïka vous attend.
A : Je tiens à tous vous remercier pour tout !

Anya se lève pour les saluer. Simon se lève et lui baise la main, sourire charmeur aux lèvres.

Si : Spassiba !

Largo aussi s'est levé. Anya lui serre la main, chaleureusement.

A : Merci !
L : Au revoir !

Puis elle serre la main de Joy

J : Au revoir !
A : Merci !

Juste comme Anya s'apprête à quitter la pièce Kerensky entre. Trois paires d'yeux se braquent sur Anya et Kerensky, alors que Largo, Simon et Joy, appuyés contre l'avant du bureau attendent visiblment beaucoup de l'échange entre les ex-amants. Mais Anya et Georgi restent fermés, mal à l'aise.

K : Tu t'en vas ?
A : Je dois faire mon rapport à Moscou.
K : Hum…

Regards qui n'arrivent pas à sourire.

A : J'ai décidé de leur parler Georgi, de leur dire qu'ils se trompent sur toi, autant hier qu'aujourd'hui.

Kerensky ne réagit pas, ils se séparent sans se toucher, ni baiser, ni poignée de main…

K : Au revoir.
A : Au revoir.

Et elle quitte la pièce.

Toujours sous les regards appuyés des trois autres, Kerensky reste immobile près de la porte. Largo se lance, avec un air de reproche.

L : C'est tout ? Rien de plus ? Tu vas encore une fois la laisser sortir de ta vie !
K : Avec tout le respect que je te dois Largo, saches que ce ne sont pas tes oignons !

Joy lance un regard ironique à Largo, la situation lui rappelle quelque chose ?

K : Bien ! Voulez-vous m'excuser une minute ?

Kerensky sort à son tour d'un bon pas.

Anya entre dans l'ascenseur, bouche amère. La porte se referme lorsque Georgi la bloque du bras. Anya ressort. Les masques sont toujours là.

K : Alors on doit se quitter ainsi ? Il n'y a rien d'autre à dire ?
A : A propos de nous ? Tu es venu en Amérique parce que tu voulais combler le vide qu'il y avait dans ton cœur Georgi, est-ce que tu y es parvenu ?
K : Non…pour l'instant, non.
A : Je ne peux pas combler ce vide, c'est une charge que je ne peux pas prendre.

Kerensky hoche la tête en silence, puis fait demi-tour et s'éloigne lentement. Anya le rappelle.

A : Georgi ?

Il s'arrête. Anya s'approche alors de lui, lui écarte une mèche de cheveux, (la caméra s'attarde sur les splendides chevilles de la jeune femme et un pied qui se cambre pour mieux se hisser sur la pointe) Elle embrasse Georgi sur la joue délicatement puis repart vers l'ascenseur.

A : Rejoins tes amis, je sais qu'ils t'aideront de leur mieux.

La porte de l'ascenseur se referme. Le visage fermé, Kerensky s'éloigne doucement dans le couloir.

FIN

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