Sous Le Charme (TV) - Transcript

(Page créée avec « Accueil du Groupe W. Un homme fait diversion en laissant tomber des documents de sa pochette devant le vigile pendant qu'une jeune femme équipée d'un gros sac de sport s'e... »)
 
 
Ligne 1 : Ligne 1 :
 +
<div style="background: #303030;border: 1px solid #333333; width: 80%; height: 40; margin-left: 10%; margin-right: 10%">
 +
<p align="center"><i>Ce transcript est inspiré du site lebunker.org, qui n'existe plus désormais</i></p>
 +
</div>
 +
 +
 
Accueil du Groupe W.
 
Accueil du Groupe W.
  

Version actuelle en date du 24 décembre 2011 à 16:29

Ce transcript est inspiré du site lebunker.org, qui n'existe plus désormais


Accueil du Groupe W.

Un homme fait diversion en laissant tomber des documents de sa pochette devant le vigile pendant qu'une jeune femme équipée d'un gros sac de sport s'engouffre dans l'escalier qui monte au toit.

Ben : Oups
Vigile : Je vais vous aider, attendez.
Ben : Merci.
Vigile : À deux ça ira plus vite
Ben : Hh je déteste les lundis matins

Salle du conseil.

Pendant ce temps, au Big Board, la situation est extrêmement tendue, Largo se fait malmener par Cardignac et Del Ferril.

Cardignac : On n'aura jamais le permis de construire. Notre chargé de mission sur place n'arrive pas à rencontrer les architectes de ce projet. Stracchelli était né dans ce village et c'est là qu'il a créé sa Madonna di Novara. À Novara même. Toute la ville est choquée par le geste de Largo.
ADF : Sans compter l'équipe de construction qu'on a déjà envoyée là-bas en Italie et qui nous coûte à peu près 100 000 dollars par jour, c'est dingue, non !
Largo : Écoutez, quand j'ai décidé d'offrir cette petite statue au Guggenheim, j'avoue que je ne savais pas que ça ferait un tel scandale
Cardignac : Oui, avant même d'avoir commencé à creuser les fondations on aura dépensé une grande partie de notre budget.
Largo : Bon, je crois que j'ai une idée. Je vais aller dès demain récupérer la madone au Guggenheim et puis je vais aller la remettre personnellement au Museo Reale di Novara. Qu'est-ce que vous en pensez ?
Cardignac : Et qu'est-ce que le Guggenheim va en penser ? C'est ridicule !

Largo est tiré d'affaire par l'irruption paniquée de Gabriella.

Gabriella : Il y a une jeune femme qui veut se jeter du haut de l'immeuble !
Largo : Quoi ?

Largo bondit , suivi de tout le conseil.

Toit de la tour du Groupe W.

Largo, arrivé bon premier, tente de raisonner la femme pour l'empêcher de se suicider, sous les regards figés des membres du conseil frigorifiés.

Largo : Mademoiselle, si vous avez un problème, je suis sûr que ça ne vaut pas la peine d'en arriver là !

La jeune femme qui faisait face au vide se retourne et regarde Largo droit dans les yeux.

Largo : Voilà, c'est bien, c'est une merveilleuse journée, ne restez pas sur cette corniche. Donnez-moi la main.

Mais, après un profond regard à Largo, la jeune femme saute dans le vide. Largo se précipite au bord du toit… juste à temps pour découvrir qu'elle avait un parachute et qu'elle s'amuse comme une folle au-dessus de NY. Il passe en un clin d'œil de l'horreur incrédule à l'admiration amusée lorsqu'il comprend…

GÉNÉRIQUE

Bunker.

Kerensky lit sur son écran le résultat de ses recherches et retrace à Joy l'histoire de la statuette.

Kerensky : La Madonna di Novara de Stracchelli a été coulée en or massif en 1721. Elle mesure 70 cm et on la considère comme un chef-d'œuvre intemporel de sensualité et de grâce. Stracchelli l'avait faite pour un doge qu'il connaissait et après cela elle disparaît pendant un certain temps mais un petit peu avant 1920 la voilà au Museo Reale di Novara. Grâce aux descendants de Stracchelli, et au cours de la seconde guerre mondiale voilà qu'elle disparaît à nouveau. Puis Nerio Winch l'achète dans une vente aux enchères en 1994, les papiers sont parfaitement en règle.
Joy : C'est rassurant. On sait qui était le vendeur ?

Mais Kerensky n'écoute pas la question. Il a soudain remarqué une petite barrette rose en forme de cœur à côté de son ordinateur et il est très troublé par cette présence.

Kerensky : Qu'est-ce que c'est que ça ?
Joy : Une barrette rose.
Kerensky : Je sais ce que c'est, mais qu'est-ce qu'elle fait là ?

Joy se moque gentiment : J'en sais rien Georgi, tu n'as pas eu des rendez-vous galants ces derniers temps ?

Kerensky : Tu es sûre qu'elle n'est pas à toi ?
Joy : Ah, c'est pas mon style !
Kerensky : Elle n'est certainement pas arrivée là toute seule !
Joy : C'est toi l'ex-agent du KGB alors trouve d'où elle vient.

Mais Joy sent que Kerensky ne goûte pas son humour et est extrêmement tendu.

Joy : Dis-moi, tu es sérieux, tu crois que quelqu'un a pénétré ici ?
Kerensky : Laisse tomber.
Joy : Bon avant de céder à la panique, je vais en parler à Simon.
Kerensky : Laisse tomber. C'est mon problème.

La discussion est interrompue par une sonnerie de téléphone. Joy prend la communication sur le pc de Kerenski.

Joy : Bunker.

Sullivan, de son bureau : Joy, est-ce que Largo est avec vous ?

Joy : Largo ? Non, il est avec Simon au Guggenheim pour discuter du Stracchelli.
Sullivan : Il n'est jamais arrivé, alors où il est ?
Joy : Je n'en ai aucune idée.

Poste de police – New York

En fait Largo a filé au poste de police avec Simon pour retrouver sa suicidée et essayer de la faire sortir… elle lui a visiblement tapé dans l'œil…

Simon : Pourquoi tu veux à tout prix sortir cette nana de taule ?
Largo : J'en sais rien, je crois que je m'ennuie un peu en ce moment. Elle m'a donné comme une décharge d'adrénaline [Il a pas dit d'hormones, mais ça se sent LOL]
Simon: Wouah elle t'a fait une sacrée impression !
Largo : J'espère qu'ils l'ont amenée ici.

Largo et Simon se faufilent dans l'agitation du commissariat, Simon ne manquant pas d'admirer la faune féminine qui s'y trouve pour diverses raisons peu avouables.

Simon : Je ne suis pas toujours la voie de la raison mais… (à une splendeur hors écran qu'il croise : « Salut, ça va ? » puis il revient à sa pensée initiale :) …pourquoi on ne laisserait pas Kerensky trouver où ils l'ont emmenée ?
Largo : Je ne connais même pas son nom

Simon a une fois encore l'esprit ailleurs… très précisément centré sur deux jeunes femmes trop clinquantes et trop sexy pour qu'il puisse s'agir d'autre chose que de prostituées de luxe…L'une examine ses ongles vernis tandis que l'autre passe le temps en suçotant une sucette rouge passion en forme de cœur. Largo, lui, fouille la salle du regard…

Largo : Simon, c'est mon problème, si tu veux t'en aller, vas-t'en.

Simon, d'un ton aussi convainquant que convaincu : Ah non non non non non, ça vaut le coup, je me sens brusquement une âme de missionnaire. Je ne sais pas, j'ai envie d'aider mon prochain…

Cette fois c'est Largo qui ne l'écoute plus, il a repéré celle qu'il cherche…Sa main part à l'aveuglette en quête de l'épaule de Simon, et en fait il lui caresse/tapote le visage… il est fasciné à la simple vue de l'inconnue…

Largo : Elle est là.

En effet, la dame est bien là, et elle semble loin d'être indifférente à notre beau mâle : leurs yeux ne se quittent plus pendant toute la conversation, tandis que Simon, oublié, se tourne sans attendre pour aller de son côté lier conversation avec le duo d'escort girls.

Largo : Hmmm Salut, je m'appelle Largo Winch et… c'est de mon toit que vous avez sauté tout à l'heure.
Tamara : Tamara Ross. Salut, je vous avais reconnu, c'est un endroit génial pour faire du parapente
Largo : Mais… Pourquoi vous avez fait ça ?
Tamara : Si j'ai fait ça c'est pour épater une bande d'amis. Oui, un pari, je ne pouvais pas dire non. Vous devriez essayer.
Largo : Oui… Vous… vous êtes dans le cinéma ?
Tamara : Non l'import-export, c'est un boulot stressant, le parapente est là pour évacuer cette tension.
Largo : Ou risquer de se tuer…non ?
Tamara : Oui, c'est tout l'intérêt justement, non ? Sans risque pas de plaisir… Vous voyez ce que je veux dire ?
Largo : Avant… j'étais comme ça.
Tamara : Je ne vous crois pas, j'ai toujours entendu dire que Largo Winch est un homme qui aime faire des folies.
Largo : J'adore m'amuser… Ça fait du bien, c'est vrai
Tamara : Et bien c'est mon point de vue à moi aussi, mais moi ce qui m'amuse est plus… extrême.
Largo : Ah je vois…

La discussion est provocatrice, Tamara bouffe Largo des yeux… et Largo est au bord de l'apoplexie…

Largo : Laissez-moi aller payer votre caution.
Tamara : Inutile, c'est déjà fait.

Tamara a commencé à lui tourner le dos pour rejoindre l'homme qui avait fait tomber ses documents pour lui permettre de passer inaperçue au Groupe W et qui vient de régler sa caution.

Ben : Ça y est, tout est réglé, Tamara.
Tamara : Très bien…

Largo est totalement désarçonné alors que Tamara fait les présentations :

Tamara : Ben Arnett, je te présente Largo Winch
Ben : Je suis ravi de vous connaître…

Largo, avec un manque de conviction pathétique: Oui, oui moi aussi.

Tamara : Bien, alors au revoir.

Et Tamara plante Largo sur place alors qu'il peine à articuler un « Hm »indistinct. Elle prend l'autre type sous le bras et sort sans autre attention pour notre pauvre bon samaritain.

Simon, se rapproche aussitôt. Visiblement sa petite discussion avec les deux demoiselles n'a pas été inintéressante : il a une superbe trace de rouge à lèvre sur la joue gauche et il suce délicatement la sucette rouge en forme de cœur… qui a changé de main.

Simon : Ça s'appelle faire un bide!
Largo : Ouais. Je me demande… Si elle avait déjà quelqu'un pourquoi elle a flirté avec moi …

Simon, avec sa trace de rouge à lèvre et le regard perdu dans sa sucette : Tu sais, il y a deux théories sur les femmes… et malheureusement, aucune des deux ne marche. (Il tend sa sucette à Largo)

Simon : T'en veux un peu ?

À défaut d'autre chose, Largo prend la sucette….

Groupe W.

Largo en a ras le bol, il rabroue sa secrétaire qui veut lui faire signer des papiers, sous l'œil critique de Joy qui s'occupe comme elle peut dans le bureau.

Largo : Gabriella, j'ai déjà signé tout ça hier !
Gabriella : Les originaux oui, mais pas toutes les copies. J'ai promis à M. Sullivan que nous aurons tout terminé avant votre départ pour l'Italie.
Joy : Oui, tu ne m'as toujours pas dit quand tu voulais partir. Les pilotes sont en stand-by et le Stracchelli est dans le hangar. On prend l'avion ce soir ?
Largo, énervé : Je ne sais pas.
Joy : Ok, demain matin alors.
Largo, encore plus sèchement : Je ne sais pas encore !
Joy, d'un ton de froid reproche : Tu ne sais pas encore.
Largo, au bord de la rupture : Non, je n'en sais rien du tout !

Joy et Gabriella échangent un regard consterné, Largo s'arrête de signer et se recale dans son fauteuil.

Largo : Je suis désolé, j..j'..j'ai eu une mauvaise journée. J'ai passé toute la soirée d'hier à refaire le point sur les contrats miniers avec Sullivan et toute la matinée avec Cardignac et Del Ferril et je peux t'affirmer que ces deux là, au saut du lit, c'est tout sauf un plaisir. J'ai l'impression que je ne fais que bosser… Gabriella, quand dois-je exactement être au Musée ?
Gabriella : Eh bien en fait la cérémonie est prévue samedi.
Largo : Eh bien alors pourquoi s'affoler ?
Joy : Parce que Simon m'avait dit que vous aviez prévu de passer une soirée tous les deux et que c'est à Pise. Il croit qu'on part ce soir.
Largo : Ah c'est vrai. J'ai promis depuis longtemps. Bon très bien on y va.

Largo se remet à signer sa pile de documents, calmé, quand soudain Tamara fait irruption de façon tout à fait décontractée dans le bureau et vient se pencher au dessus de lui devant sa secrétaire et Joy sidérées…

Joy : Excusez-moi, mais je peux vous aider ?
Largo : Ben ça alors…

Il n'a pas le temps d'en dire plus : Tamara l'embrasse goulûment…

Tamara : Désolée, je n'ai jamais su contrôler mes impulsions… J'avais envie de faire ça depuis hier.

Largo, loin de résister, s'accroche à elle. Son regard s'éclaire, traversé par le désir… tandis que Joy observe et a du mal à se contrôler

Largo : Pour tout vous dire, j'y ai pensé, moi aussi, je l'avoue !
Tamara : Et vous avez ramené ce laissez-passer à la sécurité…
Largo : Juste au cas où, on ne sait jamais.
Tamara : Ça m'a évité de grimper le long de l'immeuble.

Tamara s'assoit alors sur les genoux de Largo… qui ne se tient plus, et a soudain un besoin irrépressible d'une plus grande intimité.

Largo : Joy, Gabriella, vous pourriez attendre dehors ?
Gabriella : Oui Monsieur Winch.

Gabriella, très gênée sort au pas de course, suivie par Joy, qui ne dit pas un mot mais dont le regard exprime très largement sa désapprobation totale.

Largo : Alors.. Où est passé votre petit ami d'hier ?
Tamara : Ben ? C'est juste un ami avec qui je vis. Largo, j'aimerais beaucoup vous inviter à dîner ce soir.

Tamara appuie son invitation d'une caresse du doigt sur le contour du visage de Largo… qui a beaucoup de mal à refuser.

Largo : Malheureusement je dois refuser : je m'en vais à l'étranger pour un jour ou deux. À mon retour peut-être ?
Tamara : Je ne fais aucun projet aussi loin à l'avance, ça tue la spontanéité… Vous le regretterez..

Elle quitte les genoux de Largo et fait mine de partir... Largo bondit sur ses pieds se précipite après elle.

Largo : Attendez, je peux partir un peu plus tard. On dîne ensemble ce soir…
Tamara : Excellent.
Largo : … mais à une condition : on va boire un verre chez moi avant
Tamara : C'est de la provocation. Êtes-vous sûr de ce que vous faites ?

D'un geste, elle l'a rassis sur son bureau. Ils s'embrassent à pleine bouche, les mains de Largo descendent irrépressiblement des hanches aux fesses de la dame… Tamara écarte les bras de Largo et de nouveau elle plante là notre bonhomme…

Tamara : Il vaudrait mieux que je parte pendant que j'ai encore un petit peu de volonté…

Largo la regarde partir, le regard bovin et la bouche entrouverte… [les hormones ça peut être très cruel LOL].

Bunker.

Simon rejoint Kerensky, le pass entre les dents et les bras chargés de dossiers. Il jette un coup d'œil à l'écran mural dans le dos de Georgi qui pianote comme d'habitude sur son clavier.

Simon : Monte le son, on parle que de ça depuis ce matin.

D'un coup de télécommande dans son dos Kerensky le satisfait, sans lever le nez de son travail : la voix du journaliste envahit le calme du bunker tandis que Simon ne quitte pas l'écran des yeux.

Reporter : … les deux cambriolages dans cet élégant secteur d'habitude très calme. Tard hier soir des hommes masqués et armés ont escaladé la pente abrupte de la colline de Palisade. Ils ont terrorisé les résidents et ont fait feu sur l'un d'eux avant de repartir par le même chemin…

L'info ne semble pas passionner Kerensky qui est toujours tracassé par cette barrette d'enfant posée sur son bureau.

Kerensky : Tu sais comment cette barrette a atterri ici ?
Simon : Shhhhht. Quoi ?

Pendant ce temps le journaliste interroge un résident.

Témoin : Ils portaient des masques d'extraterrestres, ils ont fait irruption dans notre maison ! Alors nous, on est allé se cacher et plus tard on a entendu des coups de feu. Ils ont tiré sur mon voisin !
Reporter : Le mois dernier dans une affaire similaire les bandits portaient le même genre de masque et les autorités se demandent si ces différents crimes ont un lien entre eux. Le résident qui a été blessé est dan un état relativement grave et la police qui poursuit son enquête se demande où les malfaiteurs risquent de …

Simon qui a suivi ce qu'il voulait voir en grignotant des bretzels sous le regard glacé de Kerensky coupe la diffusion pour mieux commenter.

Simon : Ces types sont complètement fous. Tu sais ce que c'est d'escalader cette colline en pleine nuit ?

Mais Kerensky a d'autres questions en tête.

Kerensky : Alors tu ne sais pas comment elle est arrivée ici ?
Simon : Ah non, mais c'est quoi, c'est une question piège ? C'est jamais qu'une barrette. Elle est peut-être à Joy.
Kerensky : Elle a dit que non.
Simon : Ben alors à Largo !

Simon rit et s'assoit.

Kerensky : Oui c'est peut-être à lui mais il prétend ne l'avoir jamais vu avant.
Simon : Ben alors fais un examen de routine et tu verras ce que ça donne.
Kerensky : J'ai déjà fait de nombreux tests et je n'ai pas réussi à trouver d'empreintes ni quoi que ce soit d'inhabituel, mais en tout cas c'est à un enfant.

Simon fait rouler son siège auprès de Kerensky et regarde la barrette d'un peu plus près.

Simon : La femme de ménage. Peut-être. Elle veut pas te l'avouer. Elle a des enfants, je le sais.
Kerensky : Non. Elle prétend que non. Es-tu sûr qu'aucune de tes petites amies n'est descendue ici, une qui aurait justement une petite sœur ?
Simon : Tu crois que j'en suis au point d'amener mes nanas dans le Bunker ?
Kerensky : Réfléchis !

Simon se lève et va regarder la barrette à quelques centimètres de son nez.

Simon : Je pense que tu dramatises, c'est qu'une barrette…

Largo arrive en coup de vent, coupant court à cet échange enrichissant…

Largo : Ah, tu es là. Simon, il faut qu'on revoie l'emploi du temps.'

Simon revient s'asseoir.

Simon : On part toujours ce soir ?

Largo, gêné : Euh.. Non finalement je ne peux pas.

Simon, blasé : Ah j'y crois pas. C'est pas à cause de… de cette fille, là… Comment elle s'appelle… ?

Largo : Tamara, on sort ensemble ce soir.

Largo a un petit sourire mi-gourmand mi-coupable… qui déclenche un sourire aussi moqueur que compréhensif chez Simon.

Simon : Ok, je vois et comme je suis seulement ton meilleur ami, tu peux me laisser tout seul, je sais ce que c'est, t'inquiète pas.
Largo : Simon, je t'adore. Je monte me préparer.

Largo a déjà filé, sûr de l'amitié et de la compréhension de Simon, qui tout à coup se rappelle quelque chose et lui court quand même après.

Simon : Euh Attends !

Pendant ce temps, Kerensky fixe toujours la barrette, l'air sinistre… visiblement quelque chose le hante et il n'arrive pas à s'en défaire.

Penthouse, le soir.

Largo prépare un cocktail [ah le pull blanc où on voit pointer ses seins…] et, pendant qu'il se démène avec le shaker, lui et Tamara cherchent à se piéger sur un endroit où l'autre ne serait pas allé :

Largo : Attends, je réfléchis.
Tamara : Essaie encore. Je parie que mon passeport a plus de visas que le tien.
Largo : Katmandu ?
Tamara : Je l'ai. L'Everest ?
Largo : Euh ouais, j'y suis allé.
Tamara : Je l'ai escaladé, c'était un pari.
Largo : Comment ça ?
Tamara : J'accepte tous les défis… À part les demandes en mariage. Le mariage n'est pas encore sur ma liste d'expériences à tenter…
Largo : Pas assez extrême, je suppose.

Tamara prend une rose rouge dans un vase et pendant que Largo est concentré sur sa préparation elle sort sur la terrasse et se balade sur le muret qui borde le vide en haut de l'immeuble. Les verres servis, Largo ne la voit plus…

Largo : Tamara ?

Tamara joue les équilibriste et lâche sa rose au dessus du vide. Largo l'aperçoit et s'approche prudemment

Largo : Tamara, ne fais pas l'idiote !
Tamara : J'adore faire l'idiote, ça m'amuse, allez Largo, viens t'amuser avec moi !

D'une brusque détente, Largo l'attrape par le bras pour la faire basculer vers lui, il la rattrape alors par la taille et la rentre dans l'appartement en la portant dans ses bras…

Largo : Pourquoi est-ce que tu fais ça ? Parce que tu as envie que je vole à ton secours? Hein, c'est ça ? [toujours prêt, notre homme !]
Tamara : Certainement pas…

Le ton de Tamara est soudain très froid, déçu.

Tamara : Je n'ai pas envie que tu voles à mon secours. Mais je vais te raconter quelque chose. Il y a quelques années j'étais dans un bus qui a eu un accident. Il a dévalé tout le long de la pente. Et il a explosé. Tous les passagers ont été tués au moment de l'impact. Tous… sauf moi. Ça change tout, tu sais.
Largo : Ça, j'imagine.

Il lui caresse les cheveux, protecteur.

Tamara : Je me sens indestructible depuis que c'est arrivé. Et j'en profite un maximum. C'est celui qui est le plus fou qui gagne et voilà…

Largo la sonde du regard, mais leurs visages se rapprochent et ils échangent un nouveau baiser passionné, assis sur le bureau de Largo…où ne manque pas de retentir le téléphone… Sans parvenir à détacher ses lèvres de celles de Tamara, Largo se lève et cherche à tâtons le combiné.

Largo : Ne bouge surtout pas !

Il décroche en se laissant tomber dans son fauteuil.

Largo : Oui ?

Sullivan, de son bureau : Largo, nous aurions déjà dû revoir les accords avec les syndicats, je me demandais si… Largo ?

Tamara s'est glissée sur les genoux de Largo qui a bien du mal à se concentrer sur l'appel entre les baisers dans le cou dont le couvre la jeune femme

Largo : Quoi ?
Sullivan : .. si vous pouviez descendre voir. Ça ne prendra pas très longtemps.

Largo peine à articuler…

Largo : Euh Je voudrais bien mais.. je suis très occupé pour l'instant.

Il est interrompu par un baiser sur la bouche…

Largo : Un peu plus tard peut-être.

Sullivan essaie d'identifier les bruits qui lui parviennent et regarde sa montre d'un air désabusé.

Sullivan : Oui mais vers quelle heure ?

Largo répond en urgence, avant de ne plus rien maîtriser.

Largo : Je vous rappelle !

Et il raccroche aussi maladroitement que précipitamment sous l'effet d'une Tamara très entreprenante… Cette fois c'est lui qui reprend l'initiative des ébats, mais Tamara recule un instant sous ses baisers fougueux.

Tamara : Eh… T'as un magnétoscope ?

Ils poursuivent leurs ébats sur le bureau, devant une K7 des exploits de Tamara et sa bande en vol à voile et en rafting. Largo s'est allongé sur Tamara qui regarde sa K7 la tête en bas. Il semble plus intéressé par les courbes de la jeune femme et son décolleté que par la télévision, il la bécote avec la passion d'un jeune chiot, mais elle se redresse à côté de lui pour lui parler de son groupe entre deux baisers.

Tamara : Attends, il faut que tu voies ça. Regarde c'est la première balade qu'on a faite. L'équipée sauvage dans les rapides de Sumatra
Largo : L'équipée sauvage ?
Tamara : Oui. C'est comme ça qu'on s'appelle entre nous. On est sept au total et on aime tous vivre dangereusement.
Largo : C'est ce que j'avais crû comprendre..

Largo lui dépose un nouveau baiser dans le cou puis sur l'épaule…

Tamara : Tu as vu Ben, il est dans le commerce. Il y a un avocat, deux créateurs de programmes informatiques. On est tous passionnés par l'aventure. Tu vas les aimer.

Largo continue de la couvrir de baisers.

Largo : Pas autant que toi.

Il lui a repris les lèvres…Mais une nouvelle fois ils sont dérangés par le téléphone. Cette fois, c'est le portable de Tamara. Elle échappe un peu à Largo pour répondre tandis qu'il continue de la couvrir de baisers, ignorant tout de la conversation…

Tamara : Allo ?
Ben : T'as vu le dernier journal ? Le type est mal en point. Ils savent pas s'il va s'en sortir. C'est un meurtre, Tamara. Est-ce que tu m'écoutes, au moins ? C'est toi qui a fait tout ça. Tu aurais dû te calmer un peu. Mais non, il a fallu que tu en rajoutes. Mais là, tu es allée trop loin.

Tamara n'a rien montré de son agacement, elle sourit toujours alors que Largo s'attaque délicatement à sa nuque… mais elle envoie sèchement promener l'importun.

Tamara : Au revoir Ben.

Elle raccroche t et fait basculer Largo sur le dos pour le chevaucher…

Tamara : Qu'est-ce que je vais faire de toi ?

Largo complètement liquéfié : Voyons voir… J'ai envie que tu viennes avec moi en Italie, on part demain.

Tamara descend le long de son corps … tandis qu'un parachutiste se jette dans le vide du haut d'une falaise sur la vidéo. Largo se laisse aller, la tête à l'envers, pendant qu'elle lui fait des choses insupportablement exquises…

Largo : C'est pas une mauvaise idée…

[On ne saura jamais s'il parle de l'invitation qu'il a lancée, des initiatives de la dame ou de ce qui passe sur la K7]

Musée Reale de Novara, Italie.

Largo fait un speech devant tout le gratin local pour la remise de la statuette… Tamara, Joy et Simon sont dans l'assistance.

Largo : Je suis vraiment très heureux de pouvoir remettre cette merveilleuse œuvre d'art à l'endroit qu'elle n'aurait jamais dû quitter, sa maison, la casa di Francesco Stracchelli.

Tamara ne semble pas passionnée par le laïus, elle compose un SMS sur son téléphone. Simon, lui, grignote des biscuits apéritifs…..

Largo confie enfin la statuette et salue la foule… avant de tirer son téléphone de sa poche de poitrine pour lire le mini-message qui vient de lui parvenir : « Je ne porte aucun sous-vêtement » Un membre éminent du clergé discute juste dans son dos tandis qu'il assimile ce qu'il lit et cherche l'auteur du regard… Enfin il voit Tamara qui agite son téléphone… Il se fraye un chemin pour la rejoindre, mais Simon l'accoste, tout frétillant.

Simon : Largo, il va y avoir un vin d'honneur un peu plus tard dans les salons de la mairie.

Largo n'a d'yeux que pour Tamara.

Largo : Oui, écoute, tu pars devant, je te retrouverai.

Il parvient enfin jusqu'à la jeune femme qui l'attire contre elle en le prenant par la veste et lui frôle le cou de son souffle à chaque parole.

Largo : Alors ?
Tamara : Je suis si heureuse d'être ici avec toi.
Largo : Oui. Écoute, il y a une réception à laquelle je dois assister. Tu n'as qu'à venir avec moi
Tamara : Non J'en ai marre de tous ces gens là. Pourquoi tu ne me montrerais pas le musée ? Je veux le voir seule avec toi.

Sans attendre de réponse, Tamara s'échappe vers la galerie. Largo la suit au pas de course en criant à Simon de ne pas s'inquiéter.

Largo : Je reviens dans une minute. Non, ne t'inquiète pas !

Il s'enfuient dans la galerie en se tenant par la main, comme des collégiens, sous le regard paternaliste du gardien.

Tamara : Tu as vu ce garde ? C'est une antiquité ! Qu'est-ce qu'il fera si on vient le cambrioler, il n'a même pas de flingue.

Tamara plaque Largo contre le mur de la galerie pour mieux l'embrasser alors qu'il tente de répondre en récupérant son souffle et sa langue entre chaque baiser

Largo : Il n'en a pas besoin… il n'a qu'à agiter son petit doigt… et aussitôt une alarme se met en route… et c'est la police qui débarque…. Mieux vaut ne pas leur donner de flingue dans ce cas-là.

Ballet de baisers-poursuites-caresses dans les couloirs et les salles du musée au fil de la discussion… Le duo erre en se bavouillant dans le cou, Tamara menant le bal et Largo suivant l'écume aux lèvres…

Tamara : Je trouve que tu n'aurais pas dû offrir une œuvre d'art inestimable à un musée incapable de la protéger.

Largo reprend un instant la direction du bal et enlace Tamara en lui susurrant sa vision des choses contre la nuque.

Largo : Je crois que tu as beaucoup joué aux gendarmes et aux voleurs. Ce n'est pas facile à cambrioler ici. On doit d'abord réussir à entrer et ensuite pouvoir neutraliser l'alarme, et au moment même où tu entres.. elle se déclenche et c'est foutu !

Tamara se dégage toujours joueuse…

Tamara : Pas si tu décides de passer par le toit. Tu vois cette lucarne, là-haut ? Tu crois qu'elle est grillagée ?

À vrai dire Largo est trop occupé à la ceinturer de nouveau pour admirer vraiment la lucarne, mais puisque pour continuer de jouer il faut donner son avis…

Largo : Euhh non, tu as peut-être raison.

Tamara profite qu'il a le nez en l'air pour le pousser dans un fauteuil qui lui tend les bras et venir s'asseoir sur l'accoudoir avant qu'il ait pu esquisser le moindre geste pour se rattraper.

Tamara : Et n'importe quel petit spéléologue avec le matériel adéquat pourrait facilement réussir…
Largo : Et ensuite quoi ? Comment est-ce qu'il sort son butin ? Il faut que les sacs soient tout petits, il faut les faire passer dans la lucarne.

Il tire Tamara sur lui, gourmand, et la caresse…

.Tamara : Non, tu n'y es pas du tout. Une fois qu'il n'y a plus de sécurité et plus de garde, il n'y a qu'à passer par les portes de derrière. Si on allait voir ?

Elle fait mine de se lever mais Largo la tire de nouveau à lui.

Largo : Tu as vraiment beaucoup d'imagination ! J'avais espéré que tu l'aurais utilisée ici.

Mais il reste sur sa faim, elle se relève.

Tamara : Hm hm Suis-moi Largo, je veux aller voir si j'ai raison. Largo s'extirpe du fauteuil et retourne à la chasse, plein d'ardeur…

Bureau de Sullivan.

L'heure n'est pas à l'euphorie, même si Cardignac dissimule mal une certain jubilation maléfique…

Sullivan : Et quoi encore ?
Cardignac : Attendez ! Et c'est pas tout, hein ! Alors après ça le maire attend Largo pour faire le tour de leur fameux vignoble en tant qu'invité d'honneur, et Largo lui dit qu'il a d'autres plans !
Sullivan : Qu'est-ce qui lui prend ?! Il sait bien qu'il est là pour aplanir les difficultés, non ?.
Cardignac : Alors maintenant on a le maire et les anciens de Novara qui se sentent insultés et le responsable du projet n'arrive même pas à s'approcher de lui !
Sullivan : Mais qu'est-ce qu'il a dans le corps ?!!!

Et là, Cardignac enfonce le clou, penché sur le bureau de Sullivan, le regard triomphant :

Cardignac : Non, c'est cette fille, celle qui est complètement folle, vous savez. Elle est avec lui là-bas…
Sullivan : Hhh d'accord, d'accord. Ça suffit, ça suffit. Michel, vous n'en parlez surtout pas !
Cardignac : Ah non non non, bien sûr que non.
Sullivan : Très bien.

Sullivan décroche le téléphone pour appeler Kerensky, et Cardignac, satisfait de son rôle d'oiseau de mauvais augure, file assombrir d'autres cieux… Au bunker, Kerensky prend l'appel.

Kerensky : Bunker.
Sullivan : Kerensky, je veux que vous me fassiez une recherche très complète sur cette fille qui accompagne Largo.
Kerensky : Tamara Ross. C'est déjà envoyé à Joy qui voulait la même chose hier.

Kerensky chausse ses lunettes et lit la fiche sur son écran

Kerensky : Elle travaille pour Rogers-Wellflet, un gros bureau d'agents de change. Elle a eu des amendes pour excès de vitesse ainsi que pour avoir fait des sauts en parapente à partir de plusieurs édifices publics. Elle a été jusqu'en terminale, elle préfère la viande à ce qui est bio, elle prend la pilule, elle met deux sucres dans son café au lait, elle a… Elle a bien failli mourir après un grave accident de la route, il y a environ 10 ans. C'est la jeune américaine typique de sa génération.
Sullivan : Alors dites-moi pourquoi il est fou de cette Tamara.

Gabriella vient d'entrer dans le bureau de John.

Gabriella : Vous avez un appel.
Kerensky : Je ne spécule pas sur les sentiments des gens. Si vous me demandez de découvrir si elle a ou non des pratiques sexuelles qui sont hors..
Sullivan : Non non non non, ça suffira, merci infiniment.

Kerensky regarde la barrette sur son bureau

Kerensky : Oh mais j'oubliais, vous êtes descendu dans le Bunker ces derniers temps ?
Sullivan : Oui, pourquoi, il y a un problème ?
Kerensky : Vous n'y avez rien laissé ?
Sullivan : Euh je ne crois pas non, pourquoi ?

Gabriella insiste discrètement auprès de Sullivan

Gabriella : C'est très urgent
Sullivan : Euh écoutez, j'ai un appel assez urgent, c'est important…
Kerensky : Ça ne fait rien.

Ils raccrochent. Kerensky fixe de nouveau la barrette, toujours aussi tendu, il commence à avoir des visions : un visage de fillette s'affiche en surimpression sur le logo du groupe W de son écran de veille… Il envoie voler la barrette à travers le Bunker, complètement ravagé.

Terrasse d'un café, Italie.

Largo et Tamara prennent du bon temps… en jouant à celui qui tiendra le plus longtemps le dos de sa main sous la cire coulant de la bougie tenue par l'autre… Tarama craque la première…

Tamara : T'as gagné.

Aussitôt, Largo se verse un pichet d'eau sur la main couverte de cire fondue

Largo : Je t'avais prévenue.
Tamara : Tu dois faire partie de l'équipée sauvage. Tu es comme nous, c'est l'évidence. Tu as besoin de nous. Tu t'amuseras.
Largo : Oui mais pour l'instant je m'intéresse exclusivement à nous deux.

Il l'embrasse et elle lui rend son baiser.

Tamara : Ah oui mais attention, je suis peut-être dangereuse pour toi.
Largo : C'est un risque à courir !

Tamara, provocante : Bien. Tu sais ce que j'ai envie de faire ?

Largo : Tu veux qu'on aille faire le tour du lac, regarder le soleil se coucher ?
Tamara : Je veux faire l'amour !
Largo : Ou bien peut-être…
Tamara : Je veux faire l'amour !
Largo : Toi, tu sais exactement ce que tu veux…
Tamara : Ça te dérange ?

Largo hoche la tête.

Largo : J'adore les femmes qui ont du caractère.

Nouveau baiser…

D'une voiture, Simon et Joy les épient. C'est Joy qui est au volant.

Simon : Je me sens très mal à l'aise à espionner Largo. Il n'a pas besoin de nous, là.
Joy : Elle n'a pas dit son dernier mot. On est là pour la surveiller, être sûrs qu'elle lui ne glisse rien dans son café.
Simon : C'est pas ce qu'elle a l'air de faire…
Joy : Je vois, je vois, elle a tout pour plaire, c'est ça ? Regarde-la bien, tu verras qu'elle a quelques défauts.
Simon : Waouh, tu serais pas jalouse ?
Joy : OK oublie. Je suis sûre qu'elle est géniale toute nue, mais je pense que Largo mérite un petit peu mieux.
Simon : Ce que Largo mérite, c'est une chance de s'amuser, et avec cette fille il l'a.

Simon reporte son attention sur Largo et Tamara qui se bécotent toujours.

Largo : Et si on allait faire un tour ?

Il se lève, suivi de Tamara.

Simon : Alors on peut rentrer maintenant ?
Joy : Nnnnon…

Largo fouille sa poche et en tire les clefs d'une somptueuse Ferrari rouge mais Tamara se dirige résolument du côté conducteur.

Tamara : Laisse-moi le volant. Je veux que tu aies les mains libres pour autre chose…

Pendant ce temps, Joy poursuit sa pensée…

Joy : Je voudrais qu'il soit avec une autre qu'elle…
Simon : Ah oui, quelqu'un comme… toi ?

Joy, sèchement : C'est pas ce que je veux dire.

Tamara démarre sur les chapeaux de roues et Joy attache sa ceinture.

Joy : Oui, en tout cas je ne l'encouragerais pas à se couvrir les mains de cire brûlante

Simon, dans un profond soupir : T'y connais rien aux préliminaires !

Joy lui donne une tape mi-choquée mi-vexée…

Simon : Eh ! c'est exactement ce que je veux dire !

Simon chausse ses lunettes de soleil et Joy se lance à la poursuite des tourtereaux. Tarama conduit comme un folle, elle lâche le volant pour papouiller Largo à pleine vitesse.

Tamara : Youhouhhh ton cœur bat vite !

Largo rattrape le volant de justesse…

Largo : Eh eh eh !

Il est scotché sur son siège, pas loin d'être paralysé de frousse

Tamara : … Aussi vite que le mien !
Largo : Fais pas la folle, attrape le volant !

Elle reprend le volant en riant et Largo s'amuse de ses enfantillages.

Largo : Tiens bien le volant.

Mais elle accélère encore, colle à l'arrière-train d'une autre voiture qui refuse de lui céder la route et s'énerve en essayant de la dépasser, jouant du klaxon alors que Largo s'accroche à sa portière.

Tamara : Barre-toi de là ! Dégage !
Largo : Eh ! Ralentis !
Tamara : Pourquoi ? T'as pas confiance en moi ?
Largo : Ça suffit, on a assez ri.

Pour toute réponse, elle enfonce encore l'accélérateur.

Largo : C'est bon, arrête !

Mais loin d'obtempérer elle passe en force et manque d'envoyer l'autre voiture au fossé en la doublant. Largo ne s'amuse plus du tout, il se retourne pour s'assurer que l'autre véhicule s'en sort avec un tête à queue alors que Tamara pousse un cri de triomphe. Largo se fâche vraiment cette fois.

Largo : Je te dis d'arrêter !
Tamara : Ne me dis pas ce que je dois faire !
Largo : C'est bon ça suffit !

Il attrape le volant et lui écrase le pied sur le frein. La voiture pile, ils règlent leurs comptes.

Tamara : J'y suis pour rien. T'as pas vu ce qu'il a fait !
Largo : C'était une raison pour l'envoyer dans le fossé ?! T'aurais pu le tuer ! Pour prendre ce genre de risque il faut être folle ! Maintenant ça suffit !
Tamara : Moi ? C'est drôle, je croyais que tu avais le goût du risque, où il est ? Il a disparu brusquement ? Tu parles d'un aventurier, tu fais pitié, tu es aussi bidon que ce pauvre Ben !

Largo, froidement : T'as fini ?

Tamara : Non, tu descends !

Largo s'exécute et se retrouve planté au milieu de la route…[Hm c'était pas sa voiture ? ? ?]

Arrivent Simon et Joy, klaxonnant…légèrement moqueurs… dans leur coupé bleu décapotable.

Simon, compatissant : Hey.

Largo, en regardant devant lui, plutôt gêné : Qu'est-ce que vous faites là ?

Joy : On était en route pour Pise.

Simon: Oui, on voulait s'adosser à la tour pour essayer de la remettre en place… Alors, tu viens, ou…?

Largo regarde la route déserte devant lui

Simon : Ah j'ai compris, je me mets derrière…

Simon se glisse derrière les deux sièges dans le petit espace arrière. De sa position en hauteur, il domine Largo qui prend sa place à côté de Joy. Discrètement il lui donne une tape fraternelle sur l'épaule et ils échangent un bref regard, puis Largo fixe à nouveau la route devant lui alors que Joy l'observe du coin de l'œil.

Joy ironique : Alors tu y es ? C'est parti…

Salle du conseil

Largo est rentré, regard sombre, bras croisés, on ne peut pas dire qu'il s'éclate dans les affaires…

Sullivan : On a une bonne et une mauvaise nouvelle aujourd'hui. La mauvaise nouvelle, c'est l'article dans le journal. Quelqu'un a dû commettre une indiscrétion…

Par réflexe, Alicia regarde Cardignac, qui se frotte nerveusement la paupière…

Sullivan : La bonne nouvelle nous vient de Novara où la construction a enfin commencé.
Cardignac : Oui. À propos de cet article dans le journal, John, cela tend à prouver que l'image est vraiment importante et qu'il ne faut pas la démolir…

Largo attend la suite. Depuis le début il laisser couler l'orage, l'air absent, vide, à peine amusé/écoeuré… Tous les regards sont braqués sur lui pendant que Cardignac poursuit implacablement..

Cardignac : …Il faut hélas reconnaître qu'à la lumière d'événements très récents, j'ai la nette impression que l'image du groupe W a eu tendance à souffrir.

Et pour arranger les choses, Tamara fait irruption comme une folle dans la salle du Big Board, en tenue vulgaire et complètement déjantée…chemisier rose transparent sur soutien-gorge noir, et pantalon noir moulant. Elle essaye d'échapper aux vigiles tout en suppliant Largo

Tamara : S'il te plaît.. Largo, je t'aime… J'ai fait une terrible bêtise, je le sais maintenant… Largo, je t'en prie, j'ai perdu mon calme, je suis désolée.

Largo, gêné et mal à l'aise, regarde les gardiens la saisir dans un silence assourdissant de réprobation collective. Son regard s'écarte irrépressiblement.

Largo, maîtrisant sa voix : S'il te plait je te demande de sortir et vite.

D' un simple hochement de tête, il fait signe aux gardes de l'évacuer…

Tamara hurle : Nonnn, t'as peur de moi, t'as la frousse, admets-le. Tu crois que tu vas te débarrasser de moi comme ça ? Tu crois que c'est la fin ?

Les gardiens l'extirpent de la salle et Cardignac jubile…

Cardignac : Voilà, je ne dirai rien de plus…

Largo ravale sa déception, sa honte et sa rage…

Penthouse.

Simon fait irruption dans la matinée pour tenter de secouer Largo qui tourne à vide depuis qu'il a viré Tamara.

Simon : Hey, Largo ?

La chambre est dans la pénombre, les stores sont baissés, Largo sort de la salle de bain, torse nu, serviette rouge autour des hanches, brosse à dents dans la bouche, encore mouillé de la douche…

Largo : Je suis là.
Simon : Ben, t'es pas encore prêt ? Qu'est-ce qui se passe ?
Largo : Rien, j'ai le droit de dormir.
Simon : Ah bien sûr. C'est tout ce que tu fais depuis que tu es revenu d'Italie… Mais si tu vas pas au bureau aujourd'hui, ça me dérange pas (il balance un dossier sur le lit), on peut aller à la gym, aller au bowling, à la piscine…

Largo, va reposer sa brosse à dents, sans le moindre enthousiasme.

Largo : Peut-être… Peut-être !
Simon : Écoute, elle est plus là, c'est peut-être mieux comme ça. Au moins, t'es toujours vivant…

Largo se tamponne les lèvres, avec un manque de conviction flagrant.

Largo : Si tu le dis…
Simon : T'étais pas amoureux d'elle, si ?
Largo : Nonnn… (Puis plus franchement après réflexion) Non, mais elle m'amusait la plupart du temps. J'aurais dû pouvoir la…
Simon : Quoi ? La contrôler ? La dompter ?

Largo secoue la tête, le téléphone sonne, interrompant une fois encore les débats. Largo balance la petite serviette sur le lit et attrape le téléphone sur la table de nuit. Il l'envoie à Simon, moyen infaillible de montrer qu'il ne veut pas répondre mais n'a pas envie de l'entendre sonner. Simon attrape le combiné au vol et prend l'appel.

Simon : Oui ?

Ben, de son appartement : Monsieur Winch ? Ici Ben Arnett..

Simon : Qui ? Ben Arnett ?

En entendant le nom, Largo laisse tomber le maillot de corps qu'il s'apprêtait à enfiler et se sort soudain de sa léthargie pour réclamer son téléphone à Simon.

Largo : Donne ! Je sais qui c'est. Allo ?

Ben, stressé: Bonjour. Je suis désolé, je sais qu'on ne se connaît pas mais je ne sais plus quoi faire. Je tiens beaucoup à Tamara et vous aussi, je crois.

Largo : Bon, maintenant dites-moi ce qui ne va pas.
Ben : Voilà, d'après moi vous êtes la seule personne qui réussira à la convaincre.

Largo, sèchement : Vous vous trompez, je suis désolé.

Ben : Non, non, écoutez ! Vous devez l'empêcher d'agir et les autres aussi ! Il faut que vous le fassiez !

Largo essaie de comprendre : Empêcher qui ?

Ben : La bande de sauvages. Je sais qu'elle a essayé de vous impliquer. Elle a dû vous parler de tout ce qu'on a déjà fait ?!
Largo : De vos exploits sportifs ? Oui, bien sûr.
Ben : Non. Pas de ces exploits là. Les autres trucs, vous savez !

Largo, intrigué et agacé : Non, je ne sais rien du tout.

Ben : Jusque là on a eu de la chance. Personne n'a été tué. Mais elle veut toujours aller plus loin.

À cet instant, Tamara entre dans l'appartement. Ben l'aperçoit, il coupe court à la discussion.

Ben : Ça ne fait rien, je dois raccrocher, je vous rappellerai.

Cet appel interrompu laisse Largo songeur…

Largo : C'est bizarre, toute cette histoire. Je vais vérifier.

Le ton enfin décidé de Largo ne laisse rien présager de bon à Simon.

Simon : Ne t'approche pas d'elle. Tu as… un boulot important à faire.

Largo repose le téléphone sur sa base, méditatif.

Largo, dans un soupir : C'est vrai. C'est vrai, j'ai beaucoup à faire.

Il attrape de nouveau son maillot de corps et commence à l'enfiler.

Largo : Je dirai à Kerensky de s'en occuper.

Chez Ben, Tamara affiche la mine fermée des mauvais jours, tandis que Ben fait comme si tout était normal.

Ben : Bonjour. Je croyais que tu allais t'entraîner.

Tamara, d'un ton soupçonneux : Oui, je devais, mais je ne sais pas, j'ai eu un pressentiment. À qui tu parlais ?

Ben : À un des gars du boulot, ils vont monter un truc, des commerces, une start-up…
Tamara : J'ai modifié l'emploi du temps, Ben. Es-tu avec nous ?

Elle fouille dans un tiroir.

Ben : Je t'ai dit qu'après les Palisades je n'en étais plus. Je veux bien t'aider pour l'argent, mais je ne fais plus de casse. Dis-moi ce que tu veux ?

Tamara, sortant le nez du tiroir : Mon passeport.

Ben : Je les ai mis dans la table de nuit avec le mien. Je vais les chercher. [Erreur de traduction, passeport = le… Papiers = les… Faut choisir et s'y tenir LOL]

Ben part dans la chambre chercher les papiers de Tamara, et elle profite qu'il a le dos tourné pour vérifier ses soupçons. Elle décroche le téléphone et appuie sur la touche « bis ». Largo décroche.

Largo : Allo… Allo ?

Tamara raccroche, le regard glacé. Elle a reconnu la voix de Largo.


Groupe W.

Largo est à son bureau, plongé dans les dossiers à signer. Simon lui apporte un verre de lait et des biscuits…

Simon : J'ai pris du lait !
Largo : Ça fait léger …
Simon : J'ai aussi les cookies…
Largo : Ahhh bon !

Largo dissimule mal sa tension derrière son ton faussement jovial. Simon feint de ne rien remarquer.

Simon : Ah regarde-toi, te voilà redevenu le grand capitaine, celui qui reprend les rênes…

Largo prend le verre de lait et regarde Simon en face.

Largo : Je fonctionne, rien de plus que ça !

La réalité rétablie, il boit à grand traits, mais le téléphone retentit. Il repose le verre alors que Simon, assis sur le coin du bureau, a pris l'appel le temps qu'il avale sa gorgée.

Simon : Ouais ?

L'appel vient de Joy, au Bunker. Largo écoute, tout en recommençant à signer ses dossiers.

Joy : Kerensky a terminé la recherche financière. J'ai là son rapport. C'est intéressant.

Largo lève le nez de sa paperasserie pour écouter plus attentivement.

Largo : Vas-y. je t'écoute.
Joy : Apparemment, Tamara et ses amis font tous des investissements grâce à Ben Arnett et sa société. Mais ça ne correspond pas à ce qu'ils déclarent au fisc. Il y a beaucoup plus d'argent qui circule. Beaucoup plus qu'ils n'en gagnent en travaillant. Alors s'ils n'ont pas gagné à la loterie, c'est qu'ils ont fait des trucs louches.
Largo : Merci.

Il coupe l'appel et attrape au passage un biscuit en se levant.

Largo : Viens avec moi. Je vais rendre une petite visite à Ben Arnett.

Simon le regarde attraper sa veste sans bouger.

Simon : Je croyais que t'y pensais plus ?

Largo finit son gâteau sans le moindre vacillement de la flamme déterminée qui allume son regard, il est déjà en route.

Largo : Laisse tomber, j'y vais tout seul.

Simon se précipite pour le suivre, non sans attraper au vol un biscuit qu'il engouffre dans la foulée. Il est hors de question qu'il laisse Largo se fourrer dans les ennuis sans lui!

Simon : Hm hm hm hm Attends moi

Bunker.

Kerensky, des disquettes pleins les bras et jusqu'entre les dents, se fraie une chemin jusqu'à son poste de travail. Joy le voit arriver les bras chargés.
Joy : Tu veux que je t'aide ?
Kerensky : Merci, oui.

Joy dégage un coin de la console pour qu'il puisse se débarrasser, et ce faisant elle tombe à nouveau sur la barrette.

Joy : Ah cette barrette est encore là ?
Kerensky : La femme de ménage l'a trouvée sur l'étagère et l'a posée là. J'ai tout sur mes cassettes de surveillance, mais elle n'est pas à elle.

Joy, choquée : Tu as fait mettre une surveillance vidéo dans le bunker ?!

Kerensky : Oui, et alors ?

Joy l'observe regagner sa place nerveusement.

Joy : Cette histoire te perturbe. Le grand Kerensky est tenu en échec…
Kerensky : C'est exact… Alors j'ai fini par en conclure qu'elle a été mise là par un fantôme.
Joy : Un fantôme ? Je pensais que tu ne croyais pas aux fantômes.
Kerensky : Il y a des morts qu'on n'arrive jamais à enterrer.

Joy regagne son pupitre, songeuse.

Joy : Tu penses à un fantôme en particulier ?
Kerensky : Je n'ai aucune envie de parler de ça.
Joy : Tu sais je fais des mauvais rêves moi aussi, comme tout le monde. Tu n'es pas le seul à avoir un squelette derrière la porte. C'est le propre des agents en action.
Kerensky : Je ne suis pas un agent en action.
Joy : Mais tu l'étais…
Kerensky : L'interrogatoire est terminé.
Joy : Bien. Pourquoi tu ne veux pas en parler ? Ça te soulagerait. Ça ne peut pas te faire plus mal, tu souffres déjà. Je finirai pas le savoir… J'en ai les moyens
Kerensky : Tu n'arriveras jamais à trouver ce que c'est.

Joy s'est levée et commence à tourner autour de Kerensky, qui est sur la défensive.

Joy : Oh tu serais surpris, j'ai fait mon boulot correctement et je sais tout de toi. Ton dernier poste comme agent actif était Madrid. Tu es parti après une purge particulièrement sanglante. Un type du KGB, un assassin, a été exécuté. Il ne méritait peut-être pas cette mort là.

Kerensky, plus sombre que jamais : Si, il l'avait méritée, mais sa petite fille non. Elle devait être à l'école mais elle était dans la voiture piégée. Et il y a eu cette explosion. Je n'ai rien vu. J'ai trouvé sa petite barrette rose en plein milieu de la rue. Elle venait d'avoir huit ans.

La voix de Georgi le trahit sur la fin, et il quitte ses lunettes pour dissimuler son visage au bord des larmes derrière ses mains. Sans mot dire Joy pose ses mains compatissantes sur les épaules de Kerensky qui se ressaisit.

Immeuble cossu de NY.

Largo et Simon arrivent chez Ben… Ils entrent par la porte qui n'est pas fermée à clef et observent les lieux.

Largo : Il y a quelqu'un ?

Simon siffle : Hhhh c'est classe…. J'ai un pressentiment. Pourquoi Ben voulait-il te parler ?

Largo : Il était inquiet pour Tamara et ses amis, pour ce qu'ils voulaient faire.

Largo arrive à la salle de bain, suivi comme son ombre par Simon : ils découvrent Ben, torse nu, le dos en sang, agenouillé devant la baignoire, la tête pendante dissimulée sous un masque

Simon tâte son cou sans grand espoir de trouver un pouls tandis que Largo attrape un mouchoir en papier et le lui tend.

Simon : Ouis, je crois qu'il est mort.

Il prend le kleenex pour enlever le masque et découvrir le visage du cadavre.

Simon : Ben Arnett… avec le masque des bandits. Je me demande si Tamara en fait partie.

Sa question n'attend pas vraiment de réponse. Sombre et muet, Largo, agenouillé près de lui, le regarde examiner la boite de gélules éparpillées sur le rebord de la baignoire. Entre ce masque et les griffures sanglantes dont le dos de Ben est couvert, difficile de penser un seul instant qu'il s'est suicidé en avalant un poignée de médicaments après une séance sado-maso! [il y a des accessoires SM sur la barrière du pied du lit qui expliqueraient les zébrures sur les épaules de Ben ou faut que je me fasse soigner les yeux et/ou le cerveau ?] La minute de silence qui s'impose n'est pas respectée, le portable de Largo sonne dans la poche de sa veste. Largo lit songeusement à mi-voix le texto qu'il vient de recevoir [Wild ones 1 – Stracchelli 0 – Arriverderci.].

Largo : "Équipée sauvage 1 – Stracchelli 0."
Simon : Qu'est-ce que c'est ?
Largo : Un au revoir de Tamara. On va chercher Joy et ensuite on repart en Italie.

Jet / bureau de Sullivan.

Largo appelle Sullivan.

Largo : John ? Largo.

Il n'a pas le temps de dire un mot, Sullivan lui saute dessus, furieux.

Sullivan : Largo, mais bon sang qu'est ce qui se passe ? Si c'est encore à cause de cette malade…

Largo, glacial : Quand bien même ça le serait ?

Sullivan : Et bien si jamais ça compromet le projet, je vous jure que je… je… C'est inacceptable, vous entendez ce que je dis ! Et je ne vous défendrai pas à la réunion du conseil.

Largo, froidement amer : Vous n'aurez pas à le faire, John. Si ça tourne mal je démissionne. Bonne nuit John.

Les deux hommes raccrochent, pensifs.

Simon, philosophe : C'était un boulot sympa tant que ça a duré.

Largo ne relève pas et enchaîne, pragmatique.

Largo : Bon, qu'est-ce que les policiers savent ?
Joy : D'après mon copain, ils sont sur les lieux après avoir reçu un coup de téléphone anonyme.
Simon : C'était le mien.
Largo : Ils pensent que c'est un suicide ?
Joy : Ils n'ont rien voulu dire, mais son ex-amie Tamara Ross a été convoquée pour être interrogée. Apparemment elle s'est envolée pour l'Europe.

Largo, le regard dans le vide : C'est à moi qu'elle le lance ce défi.

Simon : Ne le relève pas. Si tu es sûr qu'elle va cambrioler le musée, tu devrais aider la police, même indirectement
Largo : Pas de police.
Joy : Largo, si elle a vraiment prévu ce casse…

Largo, le regard toujours dans le vague : Alors je peux être considéré comme complice. Elle m'a utilisé pour repérer la place . J'étais bête. Maintenant c'est personnel.

PUB

Musée de Novara.

Un camion élévateur déployé dans la cour permet aux longues silhouettes noires masquées de s'introduire dans le musée par le soupirail qu'avait repéré Tamara. Un des gardiens qui a entendu quelque chose vient vérifier.

Veilleur : Eh Marco, c'est toi ?

Il a à peine le temps d'apercevoir les cordes de rappel qu'il est proprement assommé et ligoté. Tamara ôte son masque, rayonnante.

À couvert derrière quelques arbres bordant la cour, Simon, Joy et Largo observent. À l'aide de jumelles à infrarouge, Simon repère un des veilleurs qui fait paisiblement sa ronde dans la galerie.

Simon : À mon avis, ils ne sont pas encore là, c'est calme.

Joy, sarcastique : À moins qu'elle ne soit cachée en haut de cette échelle, qu'elle nous ait repérés et qu'elle soit en train de se foutre de nous.

Largo prend les jumelles des mains de Simon .

Largo : Je peux voir ?

Il inspecte le toit dont le soupirail est resté ouvert.

Largo : En tout cas, maintenant elle n'est plus sur l'échelle. Elle est entrée, elle a réussi.

Simon, étonné : Hein ?

Il reprend les jumelles pour vérifier.

Joy : Super. Combien sont-ils dans la bande ?
Largo : Ils sont sept.

Simon, pratique : Moins Ben, ça fait six.

Joy : C'est toujours ça de moins. Ils sont armés, qu'est-ce que tu en penses ?
Largo : Je ne sais pas du tout.
Joy : Hm, génial !
Largo : Sérieux, je n'en sais rien.
Simon : Je suppose qu'un gars doit surveiller les moniteurs pendant qu'un autre surveille le périmètre. Le mieux c'est d'attaquer des deux côtés. On a aussi besoin de savoir comment on va entrer.

Joy sort son arme et vérifie son chargeur.

Largo : Ne montre pas ton arme, ça risquerait de les provoquer. Si on entre avec une arme pointée, j'ai peur de leur réaction.

Joy, posément : Si on me tire dessus, j'ai l'intention de répliquer.

Simon, réaliste : Moi aussi.

Largo : À mon avis, ils seront trop occupés par leur vol, ils ne nous remarqueront même pas.

Largo donne le signal du départ.

Poste de surveillance du musée.

Le câble de l'alarme a été coupé. La caméra de surveillance retransmet les images de la galerie déserte. Un des gangsters masqués joue avec le trousseau de clefs sous le regard angoissé de l'un des deux gardes ligotés et bâillonnés. Le deuxième n'a pas encore repris conscience.

Dans les salles, le grand déménagement à commencé. Les voleurs défilent les bras lourdement chargés. Tamara dévalise avec un plaisir évident une vitrine de bijoux anciens.

À l'extérieur, toujours à la limite du couvert des arbres, Largo, Joy et Simon s'approchent prudemment d'un bandit qui fait le guet dans la cour

Largo : C'est bientôt l'aube, ils ne vont pas tarder à sortir. Quand celui-là bouge, Simon, tu passes par devant. Simon ?
Simon : Oui, je suis là.
Largo : Baisse-toi. Joy et moi, on prendra le côté. Kerensky a dit qu'il y a une rampe d'accès. Donne-nous une minute.

Simon a ressorti ses jumelles, il inspecte à nouveau le musée, alors que Joy fait une dernière tentative pour convaincre Largo de renoncer, tant qu'ils sont encore accroupis à l'abri.

Joy : Et si on appelait la police ? Écoute, je sais que ça ne te fera pas plaisir, mais elle est dangereuse.
Largo : C'est non.

Il a parlé calmement mais d'un ton définitif. Il s'explique aussitôt.

Largo : Elle m'attend à l'intérieur. Je veux l'arrêter. Je veux la sauver !

Joy, sarcastique : Ah ça c'est la meilleure ! Tu veux la sauver des flics ?!

Largo : Non, d'elle-même. Elle ne peut plus faire marche arrière. Elle se fera tuer plutôt que de se faire arrêter et je ne veux pas que cela arrive. Vous êtes prêts ?

Sans attendre de réponse (le regard de Joy est suffisamment explicite sur sa réprobation pour que cela se passe de commentaire) Largo se lève et court en silence en direction du musée, suivi comme son ombre par Joy, pistolet au poing malgré les consignes de son patron. Simon les suit à quelques pas, lui aussi a sorti son arme.

New York de nuit. Bunker.

Kerensky, au bord de la crise de nerf marmonne des excuses profondes, les yeux rivés sur la barrette rose qui trône sur son bloc de papier, à côté de son clavier.

Kerensky : Je suis désolé. Je suis vraiment, vraiment désolé.

Il est tellement plongé dans son monde qu'il n'entend pas Sullivan entrer. Surpris de le trouver prostré, John fait un pas en avant et Georgi le remarque enfin. Il détourne la tête pour masquer les larmes qu'il peine à refouler.

Kerensky : Qu'est-ce que vous venez faire ici ?

Sullivan, comme s'il n'avait rien remarqué : Euh Je désire un maximum d'informations sur McQueen, le médiateur que je vais rencontrer. Et si je l'avais sur mon bureau dès demain matin, j'apprécierais.

Comme Kerensky ne parvient toujours pas à parler et reste de dos, John meuble…

Sullivan : J'ai l'impression qu'il est un peu trop gentil avec certains des….

Il s'est approché lentement de Kerensky et voit soudain la barrette sur le bloc.

Sullivan : Ah ça alors, mais qu'est-ce qu'elle fait là ?

John ramasse la pince, tout content de sa trouvaille. Kerensky tourne vers lui un visage plus glacé et qu'un baril d'azote liquide à la pression mal contrôlée.

Sullivan : Bon sang, c'est trop stupide ! Quand vous m'avez demandé si je n'avais rien oublié ici, je n'ai pas pensé à ça…

Le rire de Sullivan se fige sous la vague glaciale qui irradie de Georgi qui se contient à grand peine de lui sauter dessus pour l'étrangler… Sullivan tente de s'expliquer pour rompre ce silence oppressant.

Sullivan : Je.. j'en ai acheté quelques unes pour la petite fille de ma nièce.

Il recule lentement vers la porte au fur et à mesure que Kerensky s'approche.

Sullivan : Je suppose qu'elle est tombée de ma poche ou bien d'ailleurs. Heureusement, ça n'était pas important, hein ?

Le regard de loup de Georgi n'étant pas fait pour le rassurer sur ce point , il s'empresse de filer.

Sullivan : J'attends les documents demain matin, d'accord.

Kerensky le regarde fuir, un sourire dérisoire aux lèvres… Tout cela à cause de cela…

Novara. L'aube se lève.

Le guetteur dehors a soulevé son masque. À l'intérieur le défilé de tableaux continue. Joy, à l'affût, laisse le voleur se décharger de son fardeau dans la camionnette avant de le déranger.

Joy : Alors ça va ?

Il n'a pas le temps de se retourner qu'elle le met KO en deux coups bien appliqués avant de le traîner à l'abri derrière une pile de caisses pour attendre tranquillement le suivant…

Simon, dans la cour n'est pas en reste, il profite d'un moment de déconcentration du guetteur pour se glisser près de lui, arme au poing. Sans un mot, il le culbute d'un bon coup de pied derrière le mollet et l'assomme pour le compte. Il l'abandonne sur place après avoir soigneusement récupéré le masque et l'arme du misérable.

Joy finit à peine de ficeler sa première victime que les deux suivantes se présentent. Les deux hommes sont trop occupés à veiller sur la statue de chat qui leur encombre les bras dans l'escalier pour sentir la présence de Largo dans leur dos. Tout comme Joy, il attend qu'ils aient déposé leur précieux chargement avant de les aligner de deux coups de poings magistraux. Sans un mot, la jeune femme bondit afin de lui prêter main forte pour faire disparaître rapidement les deux nouveaux endormis aux côtés du premier, avant que le suivant n'arrive.

Dans la salle de garde, une silhouette noire masquée entre en faisant un petit signe amical au bandit qui a pris ses aises devant l'écran de surveillance, il le rejoint sans s'occuper des gardiens ficelés assis au sol et passe son bras autour de ses épaules.

Simon, masqué : Alors, tout va bien ?

Brigand : Oui tout baigne.

Il n'a pas le temps d'en dire plus, Simon l'a brutalement tiré en arrière par le cou, le faisant tomber de sa chaise, et l'assomme sous l'œil ahuri des deux gardiens bâillonnés qui n'en mènent pas large. Simon enlève alors son masque pour leur faire un grand sourire.

Dans l'entrepôt, Largo et Joy eux, finissent leur ménage. Largo aide Joy à se redresser.

Joy : Merci. Bon, il en reste trois, c'est cool.
Largo : Attache-les bien. On va laisser la police s'en occuper.

Ils manquent d'être surpris par une silhouette masquée qui jaillit à leur côté. Dans un réflexe salvateur Joy braque son arme sur l'arrivant… qui brandit la main pour l'arrêter alors que surgit la voix de Simon sous le masque :

Simon : Tut tut tut ! Mets-en deux sur mon compte.

Simon ôte son masque.

Joy : Ça nous laisse Tamara.

Simon, glissant son flingue entre ses reins : Oui, juste elle. Bon, on appelle les marines ?

Largo, résolu : Non, je la garde pour moi. Trouvez où sont les gardes et mettez-les à l'abri.

Joy lui lance un de ces regards désapprobateurs dont elle a le secret, l'attitude de Simon est tout aussi critique, même s'il reste plus réservé, mais Largo reste imperturbable et continue d'exposer comment il voit la suite.

Largo : Je veux être sûr que vous ne risquez rien. Je suis son invité d'honneur. C'est moi et moi seul face à elle maintenant.

Il a déjà tourné le dos, mais Joy le rappelle.

Joy : Largo, au cas où les fleurs ne lui plairaient pas…

Elle lui lance son pistolet. Il attrape l'arme au vol et leur fait un petit signe d'adieu alors qu'ils le regardent filer, les bras ballants.

Tamara est arrivée dans la salle où trône la Madone de Stracchelli. Elle brise la vitrine et s'empare de la statuette au moment où Largo arrive.

Largo : C'est comme ça que tu te venges ?

Tamara, avec un petit rire excité : Ah Largo ! Voilà maintenant je m'amuse vraiment. Regarde je t'ai récupéré ta petite madone.

Largo, froidement : À quoi est-ce que tu joues, Tamara ?

Tamara, provocante : Tu sais exactement ce qui me motive. Tu es le premier homme qui a réussi à me comprendre sinon tu ne serais pas là.

Largo : C'est faux. Je suis là pour t'empêcher de te détruire.

Tamara, les yeux rivés dans ceux de Largo comme un chat regarde la souris qu'il va boulotter dès qu'elle ne bougera plus : Oh ! En d'autres mots je t'intéresse encore ?

Largo, touché par la question, détourne d'abord pudiquement le regard, puis il pose des yeux radoucis sur Tamara.

Largo : Mais bien sûr !
Tamara : Génial. Alors comme ça tu entres dans mon plan!

Collée contre lui, Tamara profite de son trouble pour le délester de l'arme de Joy qu'il avait glissée à sa ceinture. Elle lui brandit sous le nez, sarcastique.

Tamara : Ah le méchant, un pistolet dans la poche, tu n'es pas content de me voir, tu as essayé de me tromper.

Largo, qui reste le plus calme possible : Tu ne t'en sortiras pas Tamara, pas cette fois.

Tamara : Ne sois pas stupide, tu sais que je pourrais te tuer… Tu crois que je vais le faire ?

Elle balade le pistolet de haut en bas de sa cible, telle une caresse SM à distance, avant de ramener le canon à hauteur du visage de Largo qui reste patient et calme.

Largo : Je crois que tu ressens exactement ce que je ressens. Tu ne veux pas me voir mourir…et je ne veux pas te voir mourir…

Tout en parlant, il commence à avancer vers elle, la poussant à reculer si elle ne veut pas le toucher et devoir tirer…

Tamara : Trop tard. Oui, moi je suis déjà morte, je suis morte il y a dix ans quand ce bus a dévalé la colline…
Largo : Il te faut de l'aide, Tamara, des professionnels s'occuperont de toi…

Tamara riant : Ah ah ah mais vas-y, j'ai vu des dizaines de psys. Tu sais ce que le dernier a trouvé ? J'ai le syndrome du survivant, qu'il a dit. Ça veut dire que je ne mérite pas de vivre. Mais pourquoi c'est moi qui suis restée en vie ce jour-là ?

Largo s'arrête, il tend la main vers l'arme.

Largo : Qu'est-ce que tu essaies de prouver ? Ça suffit, donne-moi cette arme.

Elle remonte à nouveau l'arme à hauteur du visage de Largo, déterminée à lui montrer qu'elle ne cèdera pas.

Largo : Ça suffit comme ça maintenant, Tamara, arrête. Donne- moi cette arme.
Tamara : Tu n'es pas assez fou, Largo

Avec un sourire gourmand, elle se retourne soudain et tire dans l'alarme, qui se déclenche. Elle profite de la surprise de Largo pour lui lancer la statuette et s'enfuir en courant.

Tamara : Attrape !

Largo attrape la précieuse statuette et la pose précautionneusement dans un vase antique avant de s'élancer à la poursuite de Tamara qui s'est élancée dans les escaliers, en direction du toit. Ils arrivent sous les combles. Tamara, acculée, tire quelques coups de feu en l'air pour stopper son poursuivant.

Largo, agacé : Ça va, tu t'amuses bien ?

Tamara riant follement : T'es vraiment drôle, c'est sans doute ça qui m'a attirée !

Largo marche droit sur elle. Elle se réfugie vers la porte-fenêtre ouverte et jette un œil vers la cour.

Largo : Viens-là !
Tamara : Je suis désolée, j'ai envie de m'amuser.

À quelques mètres, en face, se trouve la nacelle du camion élévateur. Tamara estime la distance, elle s'apprête à sauter…

Largo, pressant : Non Tamara, arrête, ne fais pas l'idiote, tu vas le rater !

Tamara, se retourne une dernière fois vers Largo, tout sourire, alors qu'en bas, dans la cour, Joy et Simon accourent.

Tamara: Souviens-toi : sans risque pas de plaisir.

Elle se place et mesure l'espace du regard, Joy et Simon s'immobilisent, incrédules. Tamara saute… sous le regard horrifié de Largo. Elle se rattrape de justesse à une barre sous la nacelle…

Largo se rue à la fenêtre, il l'entend rire

Largo : Tamara !

En bas, Joy et Simon observent, sidérés. Mais la barre commence à lâcher. Tamara tente un rétablissement pour regagner la cabine au-dessus d'elle mais la barre à laquelle elle s'est accrochée commence à céder. Sans hésiter, Largo prend ses appuis pour sauter à son secours.

Joy hurle : Largo, ne saute pas

Largo prend son élan, il adjure Tamara à voix basse.

Largo : Attends.

Simon implore dans une prière chuchotée: Fais pas ça Largo, fais pas ça !

Mais Largo ajuste son coup… Il saute et il réussit à s'accrocher à la rambarde de la nacelle. Aussitôt il tend la main à Tamara.

Largo : Donne-moi la main… Ne fais pas l'idiote, donne-moi la main !

Tamara hésite puis finit par attraper sa main… de sa main gantée.

Largo : Bien. Tiens bon…Tiens bon ! Attends…

Mais Tamara sent qu'elle va lâcher. Les images défilent dans sa tête, regards, course en voiture, promenade sur le parapet du penthouse rose à la main, baiser, saut du toit du Groupe W. Elle regarde une dernière fois Largo…

Tamara : C'est pas de ta faute, Largo…

Et elle laisse glisser sa main du gant que Largo serre de toutes ses forces…

Largo horrifié la regarde tomber : NOOON !!!

La main crispée sur le gant vide, Largo regarde Tamara désarticulée au sol. Au loin, une sirène approche…. Trop tard.

Groupe W dans la nuit New-Yorkaise.

Dans les couloirs déserts… Simon et Joy raccompagnent Largo jusqu'à son appartement, sac de voyage sur l'épaule. La mine longue et fatiguée, Largo fouille ses poches à la recherche de son passe. Mal à l'aise, Simon se tourne vers Joy, il a déjà son propre passe à la main.

Simon : Bon, ben je crois qu'il va mieux, on va pouvoir aller se coucher.
Joy : Ouais…

Largo tape son code. Il se retourne au moment d'ouvrir la porte du penthouse, et revient vers eux, mal dans sa peau.

Largo : Écoutez… Merci…Je vois toujours son visage…
Joy : Hh Largo… Tu as fait tout ce que tu as pu, tu pouvais pas faire mieux.

Largo, le regard dans le vide : J'en sais rien… Tout ce que Tamara ressentait pour la vie, je le ressens moi aussi…tout comme toi, Simon, j'en suis sûr. On recherche le frisson dans la nouveauté, les bagarres, les courses… Elle m'a fait comprendre ce que je savais déjà.

Simon : Oui, mais ELLE a repoussé les limites un peu trop loin.
Largo : Les différences entre nous n'étaient pas si grandes…

Joy sourit doucement: Elle avait des tendances suicidaires. Toi, tu aimes la vie. J'avais un grand-père à moitié Cherokee qui nous disait "Toute journée passée sur la terre est une bonne journée !"

Simon et Largo sourient, fragiles.

Largo : Je m'en souviendrai.

Simon donne une tape amicale à Largo.

Simon : Allez, à demain, dors bien.
Largo : Ouais.

Largo le regarde entrer dans l'appartement d'à-côté, touché. Puis il se tourne vers Joy, sérieux, alors quelle aussi prend la direction de ses pénates.

Largo : Eh…

Joy se retourne, silencieuse. Largo la regarde droit dans les yeux, son calme retrouvé.

Largo : Merci de m'avoir fait prendre conscience de mes faiblesses.
Joy : C'était un plaisir, Largo…

Après un dernier sourire elle repart, dans son dos, Largo hoche doucement la tête, appréciateur.

FIN

Vous cherchez quelque chose?

Utilisez le formulaire ci-dessous pour chercher le wiki:

 

Vous ne trouvez toujours pas ce que vous cherchez? Laissez-nous un commentaire sur un post ou contactez-nous!