Ennemis Rapprochés (TV) - Transcript

Ce transcript est inspiré du site lebunker.org, qui n'existe plus désormais


Voix off : Précédemment dans Largo Winch.
Images de flash back : Largo marche dans la nuit New Yorkaise en regardant le sommet du building du Groupe W… Sur l'écran de l'ordinateur Nério s'adresse à son fils dans son message d'adieu… Nério visionne le message une dernière fois….
Né : Si tu regardes ceci, c'est que je dois être mort. Il y a de fortes probabilités pour que j'aie été assassiné. Mais le plus vraisemblable est que j'ai été éliminé par un groupe extrêmement puissant : la Commission Adriatique

La cour du monastère de Sarjevane où le père Maurice affranchit Largo… la comparution d'Isa devant la Commission réunie…

PM : La Commission est une société secrète composée d'hommes d'affaire, de politiciens, d'intellectuels influents…

Gros plan sur une page du manuscrit… Largo tenant le manuscrit dans sa main gantée au moment de l'échanger contre Simon…

L : Quel est le rapport avec le manuscrit qu'on vous a volé ?

Conversation Père Maurice/Largo…

PM : Ah, ce document est notre seule preuve tangible. Tous les membres de la Commission y sont répertoriés. Il compte sur toi pour reprendre le flambeau et tu dois l'accepter. Tu es le seul au monde à pouvoir réussir là où tous les autres ont échoué.

Largo ganté de noir pointant son flingue face à la caméra, déterminé.

Une femme court comme une dingue dans un sous-bois dénudé, un papier chiffonné dans la main droite… alors que non loin de là, Largo attend à l'entrée du golf du Belmont Country Club Simon qui tarde à sortir. Simon finit par rejoindre Largo, un papier rose à la main…

L : Ah ben quand même, t'en as mis du temps, tu t'es perdu ou quoi ?
Si : Elle s'appelle Nathalie !
L : Vingt minutes pour lui soutirer son téléphone ?
Si : Et son adresse !

Simon file le papier à Largo qui s'empresse de l'empocher…

L : Remarque, elle en vaut la peine. Il y a trois ans, il m'auraient même pas laissé fouler leur gazon et maintenant ils sont prêts à me dérouler le tapis rouge !

Les deux hommes, casquette sur la tête et tenue de rigueur frisant la parodie… (Simon a évidemment mis la visière sur la nuque) rejoignent la voiture de Largo, un superbe cabriolet CLK Mercedes noir… ils balancent leurs sacs sur les sièges arrières et s'installent négligemment en commentant…

Si : Ah c'est dingue ce que quelques millions de dollars facilitent les rapports humains, hein ! Alors, tu t'inscris ?
L : Je ne sais pas trop, je ne me sens pas à l'aise dans ce genre de club huppé.
Si : Ouais, moi non plus. En plus il y a un des mecs avec qui t'as joué qu'était pas spécialement réglo. Les gens de ce club n'ont vraiment aucune morale.
L : T'as pas arrêté de tricher !
Si : Ouais, mais moi c'est un art ! Hé !

Largo se marre en démarrant tandis que Simon tout guilleret se retourne sur son siège pour tirer la langue à cet univers d'apparences…puis la Mercedes (VKY 722) suit sa route…et passe le long du bois une fraction de seconde avant que la femme au regard halluciné n'arrive au bord de la chaussée, à bout de souffle et clairement anéantie de ne pas avoir réussi à l'intercepter. Mais la femme n'a pas le temps de philosopher : une autre voiture arrive et la renverse alors qu'elle traverse pour essayer de s'échapper… deux gars en sortent et tentent de s'emparer d'elle mais elle se défend comme une diablesse et réussit à mettre le premier hors circuit. Le second sort alors une arme et la braque mais elle s'empare de la main qui tient le flingue et la bloque… Largo qui jette un coup d'œil dans son rétroviseur voit la scène…

L : Oh oh ! Problème !

…et fait immédiatement demi-tour sur les chapeaux de roue pour foncer au secours de l'inconnue qui parvient à repousser son second agresseur… mais le coup de feu part et la femme s'effondre. Les deux types reprenant leurs esprits et voyant foncer une voiture droit sur eux filent en 4e vitesse…

T1 : Allez viens, on se tire !

Largo pile devant la femme étendue au sol et Simon se précipite auprès d'elle.

Si : Appelle les secours, elle est blessée à la tête !

Largo se charge d'appeler calmement les secours sur son portable.

Voix off : Service des Secours, bonjour.
L : Il me faut une ambulance.
Off : Quelle est votre situation ?
L : Le Country Club de Glenmont. Une femme blessée à la tête par balle. Son état a l'air assez grave.
Off : Une ambulance sera sur place dans 5 minutes.
L : Dans 5 minutes ? D'accord.

Et pendant ce temps, Simon entreprend de prodiguer à la blessée bouche à bouche et massage cardiaque…

Si : Allez respirez, respirez. L'ambulance arrive, vous en faites pas, tout ira bien. Tenez le coup

La femme refait un peu surface et elle s'accroche à la main de Simon…

GÉNÉRIQUE

Largo appelle Sullivan depuis un point phone dans le couloir de l'hôpital.

L : Oui, John, je vais bien. C'est sur elle qu'ils ont tiré, pas sur moi .
Su : Mais qui est-ce ? Vous la connaissez ?
L : Non, non je ne la connais pas. Quoi qu'il en soit, elle a eu une chance phénoménale. La balle l'a juste effleurée en surface. À deux centimètres près, elle pénétrait dans son cerveau.
Su : Comment elle va ?
L : Pour l'instant elle est dans le coma à cause du traumatisme. On ne sait pas quand elle se réveillera.
Su : Vous rentrez quand ? Il faut qu'on voie cette histoire de contrat avec Avatar.
L : Écoutez, je vous rappelle dès qu'on a terminé.
Su : D'accord, j'attends. Très bien.
L : Au revoir

À quelques pas, un inspecteur en civil interroge Simon.

Si : On a juste entendu les coups de feu. Le temps qu'on arrive, ils étaient déjà partis.
Policier : Vous n'avez pas vu le visage de ses agresseurs ?
Simon : Non… non, non. Ça s'est passé trop vite.

Largo les rejoint.

Policier : Vous non plus, Monsieur Winch ?
L : Je n'ai pas eu le temps.
Policier : Vous êtes sûr que vous ne connaissez pas cette fille ?
L : Absolument oui. Pourquoi ?

Le flic sort de sa poche une coupure de presse chiffonnée avec Largo en photo…

Policier : Elle n'avait aucun papier d'identité sur elle. Mais on a retrouvé ça, dans la poche de sa veste.
L : « Largo Winch à un tournoi de golf de charité » !

Largo est Simon se regardent, consternés.

Pendant ce temps, dans Central Park, le chef passe un savon à ses mercenaires… Celui qui a tiré semble être le responsable de l'équipe…

Chef  : Je vous ai donné l'ordre de la ramener, pas de la tuer.
T1 : C'était pendant la bagarre, le coup est parti tout seul…
Chef : Et vous l'avez laissée au milieu de la route !
T1 : Il y avait une autre voiture qui se pointait.
Chef : Et le meilleur, c'est qu'elle est en vie !
T1 : Quoi ? Mais enfin, je comprends pas, elle a pris la balle en pleine tête !
Chef : Je bosse pour des gens pointilleux. Ils ont tendance à mal le prendre quand le boulot est fait à moitié.
T1 : On va s'en charger.
Chef : Oui, bonne idée. Sinon, je trouverai quelqu'un qui s'occupera de vous deux !

Et sur cette menace, il remonte en voiture et plante là les deux autres.

Au Groupe W, la nuit est tombée, mais Kerensky est toujours dans la tour… il fait les cent pas devant les ascenseurs… et finalement il abandonne et part d'un pas décidé… au moment où l'ascenseur arrive. Il a tôt fait de faire demi-tour pour aller à la rencontre de la splendeur slave qui en sort… en essayant sans succès d'arborer son air le plus tranquille et décontracté…

Kasha : Salut Georgy…

Ils se dévisagent, le sourire embarrassé…

Kasha : Tu as changé…

Kerensky ne peut empêcher son regard de descendre vars la main de la belle, orné d'une bague magnifique…

Kasha : Moi aussi, je vais me marier

Sous le sourire, Georgy semble affecté…et le ton est franchement sérieux quand il aborde la question du motif de la visite de la dame…

K : J'ai lu ça. Richard Carlyle, multimillionnaire, belle prise… et brillant avenir dans la politique anglaise. Qu'est-ce que tu veux, Kasha ?
Ka : L'aide d'un ami.


À l'hôpital, Largo et Simon s'interrogent, au chevet de l'inconnue toujours dans le coma.

L : Pourquoi est-ce qu'elle voulait me voir ?
Si : Ça devait être important. Si quelqu'un était prêt à la descendre pour l'empêcher de te parler…
L : Faut que je fasse un saut au bureau.
Si : Hm
L : Notre bande de requins m'attend pour l'histoire des papiers Avatar. On y va ?

Largo sort de la chambre suivi par Simon qui se ravise dans le couloir…

Si : Tu sais, il est peut-être préférable que je reste avec elle.
L : Tu y tiens ?
Si : Oui oui…
L : Bon d'accord. Bon, tu me tiens au courant de l'évolution ? Et demande qu'on te prête une chemise.

Largo file vers l'ascenseur tandis que Simon s'apprête à passer une longue soirée à l'hôpital en essayant de trouver de la compagnie en la personne du garde posté devant la chambre, sans se préoccuper de l'agent d'entretien qui passe la serpillière dans le couloir

Si : Je vais prendre un café, vous en voulez un ?
Garde : Oui, avec plaisir.

L'ascenseur arrive, Largo y entre après avoir laissé sortir un type en blouse blanche qui n'est autre que le tireur maladroit de la première attaque…Le type s'avance vers la chambre avec un discret coup d'œil au laveur qui n'est autre que son comparse et il se débrouille pour pouvoir entrer…

T1 : Il faut que je lui change son goutte-à-goutte.
Garde : Allez-y.

Le faux médecin entre et commence à injecter quelque chose dans la perfusion, mais le garde soupçonneux survient...

Garde : Eh qu'est-ce que vous lui faites ?!

Assommé par le laveur, il n'a pas le temps de s'interposer davantage… Mais Simon revient tranquillement dans le couloir en sirotant son café, deux gobelets à la main. Il remarque immédiatement l'absence du garde et entre dans la chambre juste à temps pour voir le laveur traîner le garde dans un coin discret alors que le faux toubib recommence à injecter son produit dans la perf.

Si : Eh !

Aussitôt, Simon balance ses deux cafés à la tête du piqueur avant de se ruer à coups de poings contre les deux gars… Le toubib attrape un stéthoscope et il essaye d'étrangler Simon mais celui-ci parvient à empoigner une seringue et à la lui planter dans la cuisse pour lui faire lâcher prise. Les deux types voyant leur coup échouer se barrent sans demander leur reste tandis que Simon essaye de retrouver son souffle et que le gardien qui émerge tire à tout hasard dans leur direction. Ce qui provoque une intense panique chez la jeune femme qui sort brutalement du coma.

Ma : Ah ! ah ! ah !

Immédiatement, Simon essaye de la calmer et comme elle met les bras devant elle comme pour repousser un agresseur, il lui prend doucement les mains et les pose sur sa poitrine… tout en lui expliquant ce qui se passe.

Si : Tout va bien ! je ne vais pas vous faire de mal ! Ça va aller… vous êtes en sécurité… calmez-vous…vous n'avez rien à craindre…voilà, ça va…

Au contact des mains de Simon, la femme a un flash, elle se revoit serrer ces mains, allongée sur la route. Et elle se calme, les mains toujours pressées contre le cœur de Simon…

Si : Ça va ? Je ne vous ferai pas de mal. C'est moi qui vous ai sauvé la vie sur la route, tout à l'heure.
Ma : J'ai failli mourir ?
Si : Oui. Quelqu'un vous a tiré dessus. On a voulu vous tuer.

Nouveau flash, elle revoit le coup de feu et panique de nouveau avant de s'apaiser sous les paroles de Simon…

Ma : Ah ! ah ! ah !
Si : Vous êtes dans un hôpital à Manhattan. On vous soigne. Moi je m'appelle Simon. Comment vous vous appelez ?
Ma : …

La femme porte une main nerveuse à ses lèvres, ça ne vient visiblement pas et ça la panique…

Si : Votre nom ? Dites-moi votre nom… vous ne vous en souvenez pas ?
MA :…

Au Groupe W, Kerensky a emmené sa visiteuse dans son domaine… Elle observe l'équipement du Bunker d'un œil critique…et on sent une certaine tension entre eux.

Ka : C'est ici que tu travailles maintenant ? C'est tellement… américain.
K : On est en Amérique, il faut bien qu'on s'adapte.
Ka : On l'a perdue, n'est-ce pas Georgy ?
K : Qu'est-ce qu'on a perdu ?
Ka : Notre identité. Plus de pays, plus de futur, plus de rien.
K : Tout ce que j'ai fait, je l'assume Kasha. C'est toi qui veux renier ton passé.
Ka : C'est trop dangereux. Si on découvre que j'ai été agent au KGB pendant que Richard fait sa campagne c'est fichu pour lui.

[Incohérence… KGB / Services secrets bulgares plus loin]

K : J'ai toujours envié la facilité avec laquelle tu rayes les souvenirs encombrants de ta mémoire.

Kerensky s'installe devant son cher ordinateur et chausse ses lunettes… prêt à agir, même si le ton monte entre les ex…

KA : C'est à nous deux que tu fais allusion ? Tu crois que je t'ai oublié du jour au lendemain ? Parce que si tu veux savoir la vérité…
K : Surtout pas Kasha, je t'en prie. Laisse-moi mes illusions. Tu me connais, je suis un grand sensible…

Et Kerensky passe à l'ouvrage, il pianote sure son clavier tandis que le ton retrouve une froideur toute professionnelle.

Ka : Alors les dossiers qui me concernent, tu peux les faire disparaître ?
K : TOUT peut se supprimer.

Largo est de retour à l'hôpital, accompagné de Joy. Il fonce dès qu'il aperçoit Simon dans le couloir.

L : Simon ! Ça va ? rien de cassé ?
Si : Non, non, ne t'inquiètes pas pour moi !
L : Et elle, ça va ?
Si : Oui, à peu près, mais… elle ne se souvient pas du tout de ce qui s'est passé. Elle ne sait même plus comment elle s'appelle.
J : Amnésie ?
Si : Le neurologue dit que ça se produit couramment après un gros choc, à des niveaux variables. C'est pour ça qu'ils vont lui faire passer une autre IRM….

Tandis qu'ils discutent devant la chambre, des infirmiers sortent la blessée pour l'emmener passer ses examens. Immédiatement Simon se préoccupe de sa protégée, il lui caresse la joue pour replacer une mèche de cheveux… alors que Largo et Joy restent en retrait et observent…

Si : Eh… Alors ça va mieux ?
Ma : Oui.. sauf que je n'ai pas retrouvé la mémoire. Et ça m'inquiète.
Si : Ça reviendra, faites-moi confiance. Le médecin va bien s'occuper de vous.
Ma : Vous venez avec moi ?
Si : J'ai un truc à dire à mes amis, mais je serai là quand vous reviendrez, promis.

Dès que les infirmiers ont emmené la blessée, Simon se retourne vers Largo, fermement décidé à obtenir son appui. Mais Largo n'est pas chaud du tout…et Joy garde un silence totalement réprobateur…

Si : Il faut qu'on la protège. On ne peut pas la laisser repartir. Sinon, tu peux être sûr que les deux mecs l'auront.
L : C'est le boulot de la police, Simon.

Simon s'énerve, il refuse de lâcher et finit par arriver à ses fins. Largo n'arrive pas à lui dire non, au grand dam de Joy qui ne peut s'empêcher de tenter de raisonner Simon.

Si : Non, c'est nous que ça concerne. Elle est en danger à cause de nous. Donc c'est à nous de prendre la responsabilité de sa sécurité !… Largo, elle a failli laisser sa peau à cause de nous, deux fois !
L : Très bien. Je vais voir avec Sullivan ce qu'on peut faire.
J : On ne devrait pas s'en mêler.
Si : Pourquoi ?
J : On ne sait pas qui est cette fille. On n'a aucun renseignement sur elle. Imagine qu'ils essaient encore de la tuer et que c'est Largo qui est touché !

Finalement, tout le monde restant sur ses positions, la décision en revient à Largo, coincé entre les deux… mais incapable de se défiler face à la conviction de cœur de Simon.

Si : Largo ?
L : Non, non non. Je vais d'abord appeler Sullivan.

Joy et Simon échangent un regard qui n'a pas grand chose d'amical…

Au Bunker, Georgy et Kasha, assis côte à côte devant l'ordinateur, regardent les icônes des fichiers disparaître de l'écran…

K : Dépêche… Plus vite… Ça y est !
Écran : « Files deleted ». Kerensky s'assure que tout est en ordre en lançant une recherche « Kasha Vokov »
K : …Une vérification… Ah…

Les fichiers défilent sur l'écran… puis le résultat s'affiche : « Unknown name »

K : Et voilà, tous les fichiers sont effacés. Tu n'es plus qu'une inconnue.

Kasha est visiblement soulagée… elle se laisse aller à caresser la joue de Georgy avant de se ressaisir…

Ka : Tu me sauves. Merci !… Il faut que je rentre.

Kerensky la retient alors qu'elle allait se lever…

K : Pourquoi ?
Ka : Parce que j'ai envie de rester.

Georgy est fasciné par le sourire de la belle, il essaye de l'embrasser…

K : Kasha !…

Mais après une infime hésitation elle bat en retraite devant un Kerensky complètement figé sur son baiser inaccompli…

Ka : Non écoute. Il est fou de moi. Et moi je l'aime.

Elle se lève et file vers la porte… Au moment de sortir, elle se retourne une dernière fois…

Ka : Fais attention à toi.

Mécaniquement, Kerensky sort de sa torpeur et se remet au travail…


Dans une zone industrielle, la nuit, au milieu des vapeurs et des pylônes, les agresseurs malchanceux attendent leur patron… Ils repèrent un couple qui s'embrasse dans une décapotable noire

T2 : Mais où est Kirsh. Pourquoi il nous a donné rencard ici ?

T 1: Je ne sais pas , mais il avait l'air assez énervé.

Ils repèrent un couple qui s'embrasse dans une décapotable noire

T1 : Ah ben il y en a qui s'ennuient pas !… Il y a des hôtels pour ça !

La femme de la voiture se lève et les apostrophe…

Nana : De quoi je me mêle ?
T1 : C'est à moi que tu parles ?
Nana : Ouais ! Je déteste qu'on me dérange !

Et dans la foulée, elle et son copain se font un carton rapide sur les deux idiots qui n'ont pas le temps de dire ouf… puis ils se réinstallent tranquillement dans la voiture en rempochant leur flingue…

Nana : Ce que les gens peuvent être mal élevés !

Et le type sort son portable pour rendre compte.

Nick : Monsieur Kirsh ?
Kirsh : Oui ?
Nick : Votre problème est résolu.
Kirsh : Et l'autre problème ?
Nick : On s'occupe tout de suite du reste.
Kirsh : Bien.
Nick : Deux de moins, il n'en reste qu'un.
Nana : Je sens que cela va être une excellente soirée.

Elle démarre…

Au Groupe W, Largo est allé voir John dans son bureau. Installé dans le fauteuil des invités, il tripote toute ce qui lui tombe sous la main… en commençant par les lunettes de John qui étaient posées sur le bureau…

Su : Si j'ai bien compris vous êtes prêt à prendre des risques énormes pour une femme dont vous ne connaissez même pas le nom. Vous vous exposez à des éventuelles représailles, des ennuis avec la justice…
L : Je ne peux pas lui tourner le dos, John. Ce n'est pas mon style. Est-ce qu'il y a une procédure ?
Su : Oui, il y en a une. J'ai eu le commissaire Daniels, c'est l'un de mes vieux amis. Et il a accepté qu'elle soit placée sous votre garde.
L : Bien, d'accord. Et on pourra la faire sortir de l'hôpital dans combien de temps ?
Su : Dès que vous aurez signé l'autorisation de sortie. Je l'imprime…

Pendant que Sullivan se lève pour attendre la feuille qui sort péniblement de l'imprimante, Largo s'est levé… et il s'est emparé d'une loupe posée sur un meuble, vision sherlock-holmesse d'un Largo qui regarde droit à travers la loupe… pendant que Sullivan s'impatiente devant l'imprimante.

Su : Les ordinateurs sont bien lents aujourd'hui…
L : C'est un nouveau système…ou alors vous vous y êtes mal pris…

Largo repose la loupe… et s'empare maintenant d'un des deux presse-papiers sur le bureau de John. Il le retourne et regarde dessous… mais ça dérange Sullivan…

Su : Largo.. Non, reposez-le où il était, j'y tiens, n'y touchez pas…

Largo repose donc son trophée pendant que Sullivan lui ramène le papier à signer… Sullivan replace minutieusement son presse papier symétriquement à l'autre… avant de poursuivre.

Su : Vous signez en bas. À mon avis, c'est une erreur. Vous ne devriez pas l'emmener chez vous.

Largo s'exécute avec le stylo prêté par John en justifiant sa décision.

L : C'est mieux gardé que la Maison Blanche !…
Et au moment de partir, il se ravise et annonce calmement :
L : Oh, Programmez-moi une réunion en fin de journée qu'on règle l'histoire Avatar une fois pour toutes.

Sullivan est agréablement surpris

Su : Boulot ? Vous êtes sûr que vous serez libre ?

Largo a une moue espiègle

L : Hm, j'arriverai à trouver trente secondes !

Sourire approbateur de Sullivan…

Su : D'accord.

Largo et Simon sont confortablement installés dans le salon du penthouse, en quinconce, face à face. Ils lisent les journaux… quand Joy arrive avec l'inconnue. Immédiatement Simon se lève tandis que Largo pose son journal.

Si : Ah voilà les plus belles !
Ma : Vous êtes tous tellement gentils. Je suis désolée de vous déranger.
Si : Non non, non, on est ravis de vous aider, n'est-ce pas ?
L : Absolument. Dites-moi, d'un point de vue pratique, il faudra bien qu'on vous trouve un nom puisqu'on ne sait pas encore comment vous vous appelez…
Si : À l'hosto, ils l'ont prise sous le nom de Jeanne Dow, on peut l'appeler Jeanne... si vous êtes d'accord bien sûr…
Ma : Oui, oui, va pour Jeanne.
Si : Très bien, Jeanne. Venez, je vais vous faire visiter la maison.
MA : D'accord.

Simon emmène Jeanne faire le tour du propriétaire tandis que Joy et Largo s'offrent un face à face réaliste et pratique, lui les poings devant le visage et elle debout, avec ces petits mouvements de rotation bien à elle…

J : Ils ne savent pas quand elle retrouvera la mémoire. Ça peut être dans quelques jours comme dans plusieurs mois.
L : Je veux que tu lances toutes les recherches possibles pour savoir qui elle est.
J : C'est déjà en cours. J'ai envoyé ses empreintes sur les fichiers de toutes les personnes disparues répertoriées à ce jour. J'ai donné ses vêtements au labo en demandant un maximum d'infos. Bref tout ce qu'on pourrait analyser et je voulais aussi envoyer deux hommes de la Sécurité à Glenmont pour diffuser sa photo.
L : Bonne idée… Et si on offrait une récompense ? Disons... dans les dix mille dollars…

Joy se détend et sourit.

J : Pour dix mille dollars, je te fais son arbre généalogique !

Largo un tantinet provocateur se détend lui aussi et lui rend son sourire.

L : Quoi ? Tu ne me dis même pas que je suis inconscient ?

Joy a le regard qui pétille…

J : Pour quoi faire ? C'est pas la peine que je m'énerve, elle est déjà là.

Largo savoure l'ironie de leur discussion…il ne résiste pas à l'envie de titiller Joy

L : Tu ne crois pas que sa présence ici met ma vie en danger ?

Joy déguste le réalisme inconscient de Largo…

J : C'est une évidence.
L : Mais tu fais avec, n'est-ce pas ? Ça a beau être complètement idiot de ma part, le boss fait ce qu'il veut…

Joy atteint au sommet de la jubilation intérieure

J : Sans commentaire.

Largo se renverse dans son fauteuil au comble de la satisfaction avec la moue appréciatrice qui sied, le regard au plafond tandis que Joy prend le chemin de la sortie…

L : Tu ne sais pas à quel point j'apprécie cette preuve d'amitié.

Dans la salle du Conseil, le Big Board est réuni et Largo fait les cents pas derrière son siège. Une fois de plus il fait l'objet de l'hostilité générale soigneusement traduite par un Cardignac en pleine forme, dans un silence glacial…

C : À moins d'être tous tombés sur la tête, aucun d'entre nous n'acceptera jamais le rachat de cette compagnie.
L : Avatar propose un papier d'une qualité tout à fait remarquable à base d'algues marines. Nous allons révolutionner l'industrie tout en sauvant des millions d'hectares de forêts qui sont sacrifiés tous les ans.
C : Vous avez lu le dossier ? Ils ont perdu 30 millions de dollars l'an dernier !
L : Oui je reconnais qu'ils ont un peu de mal à s'implanter dans le secteur.
C : Juste un peu ?
L : On les rachète. Et du coup ils couvrent tous les besoins en papier du groupe W, c'est bon, plus de problème.
C : Je ne suis pas sûr que tout le monde soit prêt à faire son courrier sur des algues marines pour l'instant !
Cardignac gagne la première manche : toute la salle rit à sa dernière boutade sauf Sullivan qui depuis le début assiste à tout ça dans un silence nerveux… mais une baisse brutale d'éclairage fait diversion pendant quelque secondes

Mais qu'est-ce qui se passe encore ? C'était prévu ?

Ça m'étonnerait !

Cardignac reprend tout de suite la main…

C : Je suis vraiment navré Largo. C'est bien gentil de défendre l'écologie mais ça n'a jamais été notre but premier. On est là pour faire de l'argent !
L : Moi également. C'est pourquoi j'ai fait un premier versement de cinquante millions pour bloquer l'affaire.

Regard sidéré de del Ferril qui en reste bouche bée, tandis que Cardignac à côté d'elle s'est levé sous le choc du culot de Largo.

C : QUOI !? Vous l'avez fait sans l'accord du Conseil, vous n'avez pas le droit !
L : Toujours est-il que je l'ai fait. Donc maintenant soit le Conseil approuve le rachat, soit il dit adieu au pré-paiement et devra en expliquer la raison à tous nos actionnaires.

Largo renifle de plaisir devant les mines effarées autour de la table, Cardignac renifle de dépit… et Sullivan ne semble pas joyeux joyeux devant ce passage en force. Dans un silence de mort qui signe sa victoire, Largo se rassoit tandis que Cardignac a un vague geste du doigt signant sa capitulation toute provisoire.

Aussitôt la réunion terminée, Sullivan sort, clairement agacé. Largo le rappelle en le voyant filer aussi vite.

L : John ?

Sullivan marque un temps d'arrêt pour rassembler ses arguments et canaliser sa colère. Il se retourne d'un bloc, agressif et amer…

Su : C'est le genre d'exercice de haute voltige qui peut vous être fatal !
L : Je sais. Mais j'ai gagné puisqu'ils ont appuyé la transaction.
Su : Imaginons qu'ils aient dit non. Et là, qu'auriez-vous fait ?
L : Je n'en sais rien, mais j'étais prêt à prendre le risque.
Su : Ce n'est pas une méthode ! Là, vous faites du chantage aux membres du Conseil pour qu'ils approuvent vos décisions ! Il faudra que vous appreniez à faire des compromis de temps à autre !
L : Mon père…
Su : Savait que diriger une multinationale ne signifie pas forcément régner en maître absolu ! Il faut parfois avoir l'intelligence de plier. Sinon, tôt ou tard, vous finirez par casser.

L'arrivée de Gabriella, la secrétaire, tombe à point nommé pour Largo que la rage de Sullivan a rendu muet… il regarde John prendre une autre victime avec un regard éteint, sans même se sentir soulagé de ne plus être la cible…

Ga : Monsieur Sullivan ? C'est de pire en pire !
Su : Qu'est-ce qui est de pire en pire ?
Ga : L'informatique. tous les services sont touchés.
Su : J'ai appelé le service de maintenance. Ils ne sont toujours pas venus réparer ?
Ga : Si les cinq techniciens sont là, mais ils n'arrivent pas à résoudre le problème.
Su : Et bien dans ce cas vous n'avez qu'à les rappeler en leur disant d'envoyer quelqu'un de compétent, d'accord ?!

Dans l'appartement, Jeanne feuillette l'album où Nério conservait les photos de Largo. Simon vient s'asseoir à côté d'elle sur le canapé, Jeanne essaye de garder un ton enjoué, mais elle est au bord des larmes et par moment sa voix se casse… tandis que Simon essaye doucement de l'apaiser.

Si : Qu'est-ce que vous regardez ?
Ma : Je regardais les photos.
Si : Ah, il y en a des gratinées… Ah… Largo à 10 ans…
Ma : C'est des chouettes souvenirs…
Si : Oui… mais pas toujours. Vous savez, Largo n'a pas été élevé par ses parents. Là c'est son père avec lui, mais il le voyait qu'une fois par an.
Ma : N'empêche qu'il sait d'où il vient.
Si : Jeanne… On saura bientôt qui vous êtes. Je vous le promets.
Ma : Oui… Je ne sais même pas si je suis mariée, ou si j'ai des enfants ou si j'ai de la famille ou des amis. Est-ce que quelqu'un a au moins remarqué mon absence ? J'ai l'impression d'être dans la peau d'une autre femme. Je ne sais pas quelle musique j'écoute, je ne sais pas quel genre de livres je lis, tout ça est… Ou bien je me dis que personne ne me recherche pour la bonne raison que tous ceux que je connais sont…
Si : Je n'y crois pas une seule seconde.
Ma : En tout cas si j'avais un mari, il aurait déjà essayé de me contacter, c'est sûr. Et pourquoi on essaye de me tuer, c'est pas logique. La seule personne qui me cherche, c'est pour essayer de…
Si : Arrêtez.
Ma : Ou alors…
Si : Ça ne sert à rien.
Ma : Je ne suis peut-être pas quelqu'un d'aussi gentil que ça. Après tout je ne suis peut-être pas quelqu'un de très fréquentable, qu'est-ce qu'on en sait en fait ?
Si : Je suis sûr du contraire…
Ma : MAIS VOUS NE ME CONNAISSEZ MÊME PAS !

Jeanne craque, elle repousse Simon qui essayait de lui prendre les mains… et la brutalité de son geste fait tomber un vase qui se brise. Immédiatement, elle a un nouveau flash d'un autre coup de feu et d'un homme qui s'effondre.

Ma : Un coup de feu ! On a tiré sur quelqu'un !
Si : Oui sur vous. C'est sur vous qu'on a tiré.
Ma : Non, sur un homme. Un homme jeune.

Les yeux dans le vague elle essaie de se souvenir…

Ma : Je vois son visage. Ah, il y a une drôle d'odeur. de l'alcool, ça empeste le vin rouge.
Si : Vous savez qui est cet homme ?
Ma : Non.
Si : Est-ce que vous savez qui l'a tué ?
Ma : …

Jeanne hésite devant l'horreur de sa vision : elle se voit regarder froidement l'homme à terre…

Si : Qu'est-ce qu'il y a ?… Quoi ?… Quoi, qu'est-ce qu'il y a ?
Ma : C'est moi qui l'ai tué.

Dans le couloir, Largo Simon et Joy tiennent leur conseil de guerre. La tension est nette entre Joy et Simon. Largo s'applique à rester neutre, entre eux, en léger retrait, tandis que Simon qui sent qu'hélas Joy a raison se défend avec agressivité

J : J'en ai marre d'avoir raison.
Si : Attends, on sait pas qui c'est le mec qu'elle a flingué. Elle l'a peut-être fait pour se défendre. C'est peut-être lui qui a voulu la buter.
J : Oui et peut-être qu'il n'a rien fait….
Si : Ah alors qu'est ce que tu suggères ? Qu'on la jette dehors à coups de pieds ?
J : Non ! je soulignais juste qu'il y a quelque chose de louche. On n'a trouvé aucun fichier correspondant aux empreintes, ni au service des permis de conduire ni aux personnes disparues. On n'a pas la moindre info, on n'a pas la moindre identité.
Si : Je ne vois pas ce que cela prouve.

Largo tente de calmer le jeu.

L : Et le type qu'on a envoyé à Glenmont pour montrer sa photo, ça donne quoi ?
J : Ça ne donne rien. Ils sont trop riches pour s'intéresser à la récompense.
Si : On devrait peut-être augmenter la prime.
L : Non, j'ai une meilleure idée. On va laisser Kerensky l'interroger…. enfin, si j'arrive à le joindre !

Largo s'écarte un peu et sort son portable pour joindre Kerensky.

Au bunker, Kerensky bataille visiblement contre son PC qui ne cesse de refouler ses tentatives d'une voix métallique et déformée

K : Qu'est-ce qu'il y a !
Ordi : Veuillez changer votre code.

Kerensky pianote de plus belle

Ordi : Code incorrect accès rejeté.

Le téléphone sonne clairement au mauvais moment.

K : QUOI ?!
L : Kerensky, ça fait des heures que je t'appelle, qu'est ce que tu fabriques ?! J'ai une nouvelle mission pour toi.
K : C'aurait été avec joie, mais là tu tombes mal.

Largo ne se laisse pas démonter et enveloppe sa demande d'un poil de douceur ferme à laquelle Kerensky ne peut pas résister.

L : C'est très important. Tu veux bien monter nous rejoindre ?
K : Très bien…

Tout le monde se retrouve dans l'appartement et Largo fait les présentations puis son regard vole avec curiosité de Kerensky à Jeanne et réciproquement tandis que la conversation s'engage.

L : Jeanne, je vous présente Georgy.
K : Rassurez-vous, je ne mors pas, je veux juste vous poser quelques questions…
Ma : Ah oui ? Quel genre de questions ?
K : Eh bien par exemple : come si sente dopo la aggressione ? ("comment vous entez vous après l'agression ?")
Ma : La testa mi fa male, ma è sano. Va bene (« j'ai mal à la tête, mais elle n'a rien, je vais bien »)
K : Meglio (« bien »). Vous voulez vous asseoir ?

À l'arrière plan, les bras croisés, Joy, Simon et Largo restent bouche bée devant la tournure prise par l'interrogatoire. Joy finit par arriver à réagir pour demander des explications, un peu vexée.

J : Attends.. Comment tu as su…
K : Elle a un léger accent italien.
Si : Italien ? J'avais pas remarqué…
K : Normal, c'est à peine audible. Il faut avoir l'oreille exercée… ou avoir appris aux agents russes comment s'infiltrer partout en Europe, ce qui était l'un de mes nombreux talents. Ça risque de prendre un bout de temps, allez donc à côté vaquer à vos occupations.

Simon n'a pas envie de laisser sa protégée seule avec ce diable de Kerensky, mais Georgy insiste…

Si : Je vais rester avec vous je ne ferai pas de bruit.
K : Je vous ferai signe dès qu'on aura fini.

Alors Largo vient prendre Simon par le bras et le tire vers la porte pendant qu'il rassure une dernière fois la jeune femme…

L : Simon !
Si : Je reste près de la porte.

Avec un échange de sourire, l'entretien commence dans une atmosphère détendue.

Ma : Si inizia ? ("on commence ?")
K : Si iniziamo ("oui nous commençons")


Toujours dans la zone industrielle, nouveau rendez-vous entre le couple de tueurs et leur patron qui s'impatiente devant l'absence de résultats.

Kirsh : Alors ? Pourquoi c'est pas encore réglé ?
Nana : Winch l'a emmenée au dernier étage du groupe W.
Kirsh : Quoi ? Chez lui, dans son appartement ?
Nick : La surveillance est costaud…
Kirsh : Si Winch découvre qui elle est et ce qu'elle sait…
Nick : On a besoin de temps.
Kirsh : Vous avez 24 heures.


Dans l'appartement, Jeanne tourne le dos à Kerensky qui continue de l'interroger froidement mais calmement… tandis que Simon revient, suivi de Largo.

K : Ça vous reviendra plus tard.

Jeanne est visiblement nerveuse, elle s'en va en voyant arriver le duo.

Si : Jeanne ?
Ma : Fichez-moi la paix !

Immédiatement, Simon s'en prend a Kerensky qui n'apprécie pas et riposte, glacial.

Si : Qu'est-ce que tu lui as fait ?!
K : Rien. Si tu ne me crois pas, t'as qu'à lui demander.
Si : Je vais me gêner !

Simon file à la recherche de Jeanne tandis que Largo interroge Kerensky pour savoir ce qu'il a découvert.

L : Qu'est ce que tu as trouvé ?
K : Je sens que ça ne va pas te plaire.
L : Raconte toujours…

Kerensky résume tout en récupérant une cassette dans le magnétoscope… tandis que Largo s'assoit sans détacher son regard de Georgy.

K : Elle est née de père français et de mère italienne. Elle est probablement née en Italie, peut-être en Sicile mais elle a passé une grande partie de son enfance sur la côte d'Azur, ce qui explique qu'elle parle si bien la langue. Plus récemment, elle a passé quelque temps en France, à Paris, pour être précis. Elle a fait une grande école de commerce, elle s'y connaît en politique, en droit, en économie, en langues…
L : Et quelle est la mauvaise nouvelle ?
K : J'ai eu une idée pour réactiver sa mémoire. Je lui ai montré plusieurs reportages concernant des faits d'actualité pour voir si ça déclencherait des souvenirs, et elle a violemment réagi à trois d'entre eux.
L : Lesquels ?
K : L'arrestation de Jakob Santos, l'assassinat d'Antonio Pistelli et la tentative de meurtre de John Sullivan.
L : Tous les trois orchestrés par la Commission Adriatique…
K : Exactement… et il y a encore plus curieux. J'ai eu une intuition et je lui ai montré une dernière vidéo… L'enterrement de Nério.
L : Et ?
K : Il y a une phrase qui lui a échappé. Quand je l'ai interrogée, elle a juste dit que c'était sorti tout seul.
L : Et qu'est-ce qu'elle t'as dit ?
K : Elle a dit « C'est l'homme qu'on a tué, c'est lui, c'est l'homme qu'on a tué. »

Soupir et grimace éloquente de Largo qui pivote sur son siège pour mieux s'isoler dans ses pensées sordides.

Dans l'appartement, Largo assis en face de Jeanne l'interroge plutôt fermement tandis que Simon suit la conversation, perché sur le coin du bureau et que Joy debout en retrait surveille.

Ma : Je n'ai jamais entendu parler de la Commission Adriatique.
L : Pas plus que vous n'avez entendu parler de la mort de mon père…
Ma : Non.
L : Alors pourquoi avez-vous dit « c'est l'homme qu'on a tué » ?
Ma : J'en sais rien, ça m'est venu comme ça ! je ne sais même pas ce que ça voulait dire.

Largo, à bout, jaillit de son fauteuil, prêt à chopper Jeanne par le col mais immédiatement Simon s'interpose et essuie la tension de Largo.

Si : Eh, eh, ça va ! Du calme !
Ma : Je veux la vérité !
Si : Elle ne s'en rappelle pas.
L : J'ai besoin de savoir si elle est impliquée dans la mort de Nério !
Si : Elle t'a dit tout ce qu'elle savait.
L : Tu en est sûr ?

Jeanne, elle aussi, sort de ses gonds et se lève pour arrêter les deux hommes

Ma : Ce n'est peut-être pas la vérité. C'est peut-être moi qui ai tué votre père ! Je suis peut-être une criminelle ou une psychopathe qui a fit une crise de démence !

Et elle sort, laissant les fauves tourner en cage devant leur impuissance à résoudre le problème.

Au Bunker, la situation s'aggrave aussi, Kerensky vole d'un PC à l'autre, l'air hagard.

Ordi : Code incorrect.
K : C'est pas vrai !!!

Et tout à coup tout s'éteint, même la lumière

K : [juron en russe ? du genre :] « Shalamlasha ! »
Ordi : Déconnection du système

La lumière revient, Kerensky reste figé debout quelques instants avant de s'asseoir et de remonter ses lunettes sur son front avec un rictus amer d'impuissance.

Dans la rue en bas de la tour du Groupe W, le couple de tueur attend dans la décapotable. Nick observe l'appartement de Largo à la jumelle, de nuit.

Nana : C'est prêt. On a même bénéficié d'une nouvelle technique d'écoute extra-sophistiquée. Il suffit qu'il décroche son téléphone et on se met en route. Ensuite ça fonctionne comme un micro normal, sauf que là c'est absolument indétectable.
Nick : Et si jamais quelqu'un d'autre l'appelle ?
Nana : Encore mieux, on pourra entendre ce qu'il dit lui aussi.
Nick : J'adore la technologie.


Assis à son bureau, Largo se pince les sinus avec un manque d'enthousiasme évident tandis que Joy continue de tourner le problème dans tous les sens…

J : Comment on peut être sûrs qu'elle ne nous mène pas en bateau ? Qu'est ce qui nous dit que tout cela ne fait pas partie d'un coup monté ? les coups de feu, l'histoire à l'hôpital et tout le reste… c'est peut-être toi qu'elle vise.

Le téléphone sonne et Largo décroche…

L : Allo ? Allo ?

Mais comme il n'y a pas de réponse, ils reprennent le fil de leur conversation… tandis que dans la voiture le couple reçoit impeccablement leurs propos.

L : Tu disais ?
J : Ça ressemble beaucoup aux méthodes de la Commission…
L : Ça ne tient pas debout. Si elle avait voulu me tuer, elle aurait eu des dizaines d'occasions.
J : D'accord, admettons qu'elle ne soit pas venue pour te tuer… Mais si elle fait partie de la Commission, je ne vois pour quelle autre raison elle serait là.

De son côté, Simon essaye toujours de soutenir Jeanne qui médite dans le noir.

Si : Ça va Jeanne ?
Ma : Allez-vous en. Partez.
Si : D'accord.

Toujours à son bureau, Largo reçoit un nouveau coup de fil, d'un black qui appelle d'une cabine. Joy patiente sans le quitter des yeux…

Inconnu : Largo winch ?
L : C'est moi.
Inc : On m'a dit que vous cherchiez des infos concernant une fille et qu'il y a une récompense à la clef.
L : En effet.
Inc : Il se trouve que je connais la fille en question. Mais je vous préviens que ça va vous coûter beaucoup plus cher que dix mille dollars.
L : Dites-moi votre prix.
Inc : Je veux trois cents mille dollars.
L : Vous avez le sens de l'humour.
Inc : Croyez-moi, ça les vaut. Je serai dans l'ancienne usine abandonnée près de la 39e rue demain matin, à l'aube. Si vous voulez en savoir plus, n'oubliez pas le fric.

Largo raccroche, songeur.

J : C'était qui ?
L : Un homme qui prétend savoir qui est Jeanne.

Dans la décapotable, le couple a tout entendu. Immédiatement Nick sort son portable…

Nick : Monsieur Kirsh ?
Kirsh : Qu'est ce qui se passe ?
Nick : Je crois qu'on a un petit problème.

Largo fait irruption dans la bureau de Sullivan où deux informaticiens s'activent sans grand succès. Sullivan fonce à sa rencontre.

L : John ! J'ai besoin de liquide !
Su : Oh, vous tombez bien Largo, on est dans un pétrin sans nom. Pour commencer le système d'exploitation ne tourne plus qu'à dix pour cent de sa capacité habituelle. Et en plus comme si ce n'était pas suffisant, à chaque fois qu'on ouvre un dossier la machine se met à le dupliquer encore et encore, à tel point que nos disques durs sont déjà complètement saturés.
L : C'est à cause d'un virus ?
Su : Je n'en sais rien. et ce qui m'inquiète, c'est que les techniciens non plus n'ont pas trouvé la cause. Et il y a plus grave : étant donné que toutes les filiales sont en réseau, ça s'est propagé partout. La Winch Airlines a dix avions de 300 places complètement bloqués à cause d'une seule réservation. Ça a même affecté le système électrique et c'est pour ça qu'il y a eu des coupures de courant toute la journée.
L : Euh… Allez... Allez voir Kerensky.

Sullivan est un peu énervé par cette suggestion…

Su : Pourquoi voulez-vous que je m'adresse à lui ? J'ai plus de trente spécialistes payés pour assurer la maintenance.
L : C'est le plus grand spécialiste informatique que je connaisse. De toute façon faites comme vous voulez, mais moi j'ai besoin d'argent. Trois cents mille dollars. Et pas de discussion…

Sullivan a un petit soupir…

Su : Oh ça fait longtemps que je ne dis plus rien.

Dans l'entrepôt désaffecté, à l'aube, Largo et Joy attendent dans le cabriolet, tous les deux en veste de cuir…

J : T'aurais pas pu lui donner rendez-vous à la réception du groupe W ?
L : Non, j'adore ce petit côté aventure. Comme dans les vieux films… je joue Bogart et toi Laureen Bacall

Largo sourit à cette évocation… mais leur contact arrive et se gare à côté du cabriolet, en sens inverse. Largo et le type discutent par la portière…

Inc : L'argent, vous l'avez amené ?
L : Que je voie d'abord ce que j'achète.
Inc : J'dirai rien tant que j'aurai pas le fric.
L : Très bien, voilà ce qu'on va faire. Vous me donnez une partie de l'histoire et je vous donne une partie de l'argent. Vous m'en dites plus, je vous en donne plus… vous comprenez la règle ?

Le type descend de sa voiture et s'avance devant le cabriolet de Largo. Largo en fait autant, suivi de Joy.

Inc : Elle s'appelle Martine Duclerc. Elle a été la maîtresse d'un banquier parisien qui a mis fin à ses jours. Sauf qu'il ne l'a pas fait tout seul.
L : Et comment le savez-vous ?

Le gars fait signe qu'il veut du fric. D'un signe de tête Largo lui indique où chercher, dans le centre d'une grosse bobine de câble électrique

L : À l'intérieur de la bobine.

Après avoir trouvé une grosse enveloppe et avoir jeté un coup d'œil à l'intérieur le type répond en empochant le paquet.

Inc : Je le sais parce qu'elle m'a engagé pour le faire.
L : Vous êtes un tueur à gage ?
Inc : Je l'étais à l'époque. Pourquoi croyez-vous que j'aie besoin d'argent.
L : Pourquoi voulait-elle s'en débarrasser ?

Nouveau frottement de doigts, nouveau signe de Largo dans la direction de la deuxième enveloppe.

L : En dessous de la caisse.

Deuxième enveloppe, deuxième coup d'œil à l'intérieur, deuxième poche.

Inc : C'est les mecs pour qui elle bossait qui voulaient le rayer de la carte. Parce qu'il ne voulait pas coopérer.
L : La commission Adriatique… Pourquoi veulent-ils l'éliminer, elle aussi ?
Inc : Où avez-vous mis le reste du pognon ?

Largo met la main dans la poche intérieure de son blouson. Immédiatement le gars est sur ses gardes et Joy esquisse un geste à la recherche de son arme…

L : Du calme.

Largo sort une troisième enveloppe. mais au moment où le type va pour la prendre il relève le bras, bien déterminer à ne pas la remettre avant d'avoir eu la réponse. Le type s'exécute…

Inc : Après la mort du banquier, elle a eu des ennuis avec sa conscience. Elle a voulu arrêter, ils ont dit non.
J : Personne n'arrête.

Satisfait Largo lâche l'enveloppe et tout en vérifiant le contenu, le type leur donne un dernier conseil…

Inc : Moi je prendrais un garde du corps, enfin, si j'étais vous…

Mais il est interrompu par un coup de feu tiré dans son dos. Il s'effondre. Joy et Largo plongent à l'abri derrière des caisses et Joy confie un flingue à Largo. Ils repèrent leurs agresseurs, le couple de la décapotable…

J : Là-bas !
J : Couvre-moi, je vais essayer de me rapprocher.

Les coups de feu volent bas. Finalement Largo parvient à toucher l'homme mais la femme a déjà regagné sa voiture. Elle démarre et récupère le blessé qui se jette par dessus la portière… avant de prendre le large sous les tirs de Joy et Largo.

Nana : Nick ! Monte !

Au Bunker, Kerensky qui s'était endormi devant son PC est réveillé par l'entrée de Sullivan. Il espérait visiblement avoir fait un cauchemar mais la dure réalité l'assaille.

Su : Vous avez une minute ?
K : Ahh c'était vrai !
Su : Largo pense que vous êtes en mesure de nous aider. On a des problèmes d'informatique.
K : Je suis au courant…
Su : J'ai demandé des experts et ils ne trouvent pas ce qu'il y a. Et si on doit éteindre le système ne serait-ce qu'une journée, ça va nous coûter des millions.
K : C'est ma faute, John.
Su : Comment ça, c'est votre faute ?

Kerensky croise les bras et commence calmement à s'expliquer, devant un Sullivan qui passe petit à petit du sourire vaguement compréhensif au rictus amer

K : J'ai voulu rendre service à une de mes amies qui faisait partie des services secrets bulgares [/KGB supra !!!] et qui voulait que j'efface son dossier. Ne cherchez pas à savoir pourquoi. Les Bulgares sont connus pour envoyer des virus extrêmement coriaces. Mais moi, avec mon expérience, j'étais sûr de passer au travers ou, au pire, de tout nettoyer en deux temps trois mouvements. Sauf que là, je me suis bien planté.

Sullivan se contient et reste factuel…

Su : Si c'est un virus, il doit y avoir un moyen de l'identifier et de l'anéantir.
K : J'ai déjà essayé de l'isoler. Il n'apparaît nulle part. Ce programme a été conçu pour qu'on ne puisse pas le détruire.
Su : Alors qu'est-ce qui va se passer ?

Kerensky avec le calme de la résignation devant l'inévitable…

K : Les fichiers vont continuer à s'auto-dupliquer jusqu'à ce qu'il n'y ait plus une place de libre sur le disque dur et le virus va donner l'ordre de réinitialiser.

Cette fois, Sullivan fulmine.

Su : Toutes les données seront écrasées. Vous avez une idée de la somme que ça représente ?!
K : Oui, il n'y a rien à faire…

La rage de John devient froide et c'est posément qu'il conclut :

Su : Oh si, moi je peux faire une chose… Vous êtes viré du Groupe W. Débarrassez le plancher !

Kerensky, assis les bras croisés, encaisse la décisions sans broncher, un pli amer au coin des lèvres.

Dans l'appartement, ambiance feutrée et lumières tamisées, Simon et Jeanne parlent doucement. L'atmosphère est presque romantique, mais le sujet est toujours le même…

Ma : Je suis désolée…. Je sais que vous attendiez autre chose de moi et je regrette de vous avoir déçu.
Si : Non, non…
Ma : C'est très déstabilisant. J'ai toutes ces images se baladent dans ma tête et je ne sais plus si… Enfin c'est assez…
Si : Des images précises ?
Ma : Oui.
Si : Quel genre d'images ?
Ma : Eh bien, je ne comprends pas toujours ce qu'elles veulent dire mais je pense que votre ami a raison. Il est clair que j'ai fait partie de la Commission.
Si : Pourquoi vous vouliez voir Largo ?
Ma : Je crois que c'est parce que je voulais en sortir. Et c'était la seule personne à pouvoir m'aider.
Si : Il n'y a qu'une seule façon d'en sortir. C'est de détruire la Commission, en la sortant de l'ombre. Elle est composée de gens les plus riches du monde, les plus puissants du monde.
Ma : Moi je ne les connais pas. Et je ne sais pas si je les ai déjà vus.
Si : Vous savez, les noms de tous ses membres sont inscrits sur un manuscrit très ancien.

Jeanne se concentre sur ses bribes de souvenirs, mais cette fois elle n'a plus de flashs, tout se fait plus tranquillement et plus sereinement…

Ma : Un vieux manuscrit ?
Si : Oui. La couverture est en cuir… et tous les reliefs sont…
Ma : …en or…
Si : Vous l'avez vu !?
Ma : Je ne suis pas sûre… Je ne suis pas sûre…
Si : Faites un effort. Essayez de vous rappeler.
Ma : Il est dans un coffret en bois, c'est ça ?
Si : Oui !
Ma : Oui, oui… dans un endroit sombre… un endroit sans fenêtre, c'est peut-être une cave.
Si : Peut-être une cave…
Ma : Et il y a des dizaines et des dizaines de caisses en bois sur le sol… plutôt des tonneaux de vin.
Si : Des tonneaux de vin ? Ici à New York ?
Ma : Non, c'est pas à New York… Je crois que c'est à Paris… Oui, je suis sûre que c'est à Paris.
Si : Et vous pourriez dire où à Paris ? Il faut qu'on le retrouve, c'est trop important.

Dans la nuit New Yorkaise, le couple de tueurs est toujours dans la décapotable, Nick est prostré sur son siège et la femme est extrêmement calme…

Nick : J'ai mal. Il faut que je voie un médecin.
Nana : On ne peut pas, c'est une blessure par balle. Ils sont obligés de le signaler aux flics.
Nick : J'ai besoin d'aide.
Nana : Je sais…

Elle l'embrasse sur la joue… sort son flingue et le descend froidement.

Nana : Je suis désolée mon ange mais le boulot passe avant.

Et elle redémarre en le laissant sur la route.

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Dans l'appartement de Largo, Joy repose le téléphone sur sa base, avant de se poser comme Largo sur le coin du bureau…

L : Alors ?
J : Le vigile dit qu'ils sont partis avec la voiture de Simon il y a environ une heure.
L : Et partis pour où ? Pourquoi est-ce qu'ils n'ont pas laissé de message ?
J : Parce qu'il est en train de faire une grosse bêtise. D'ailleurs le vigile a entendu Simon prononcer le mot « aéroport ».
L : Vraiment une grosse bêtise.
J : Mille dollars qu'elle l'a berné et que ça a un rapport direct avec son passé.
L : Notre informateur a dit que c'était la maîtresse d'un banquier à Paris.
J : Tu me dois mille dollars.

Joy se lève avec un petit signe de victoire et Largo la suit, bon joueur…

L : Est-ce que je peux te faire un chèque ?

Au Bunker, Kerensky est en train de faire ses cartons quand Largo débarque, suivi de Joy qui reste sur la plate-forme d'entrée.

L : Kerensky, j'ai besoin de toi !… Qu'est-ce que tu fais ?
K : Je fais un peu de ménage avant de partir.
L : Pourquoi ???

Kerensky s'affaire sans lever les yeux vers Largo, sauf une fraction de seconde, quand il annonce son renvoi…

K : Le virus dans le système du Groupe W, c'est moi le responsable. Sullivan m'a foutu à la porte.

Largo lui prend le carton des mains et le laisse tomber derrière lui. Puis il prend Kerensky par les épaules et le guide fermement vers son siège… Il met les choses au point posément, en le regardant droit dans les yeux, la main toujours sur l'épaule.

L : Tu ne travailles pas pour lui. Tu travailles pour moi ! Simon et Jeanne sont partis à Paris en amoureux. Je veux le numéro du vol qu'ils ont pris et l'heure d'atterrissage. Et je veux savoir où ils vont après.
K : Il n'y a plus une seule machine en état !

Largo est déjà sur le chemin de la sortie…

L : Trouve une solution. Appelle-moi dans le jet.

Kerensky regarde les ordinateurs devant lui… il cogite déjà…

Tour Eiffel… à Paris Simon et Jeanne errent au petit bonheur dans un quartier d'entrepôts en observant un peu partout…

Si : C'est par où ?
Ma : Je ne sais plus…

Dans le Jet, Largo et Joy sont en liaison vidéo avec Kerensky, ils font le point, comme d'habitude et comme si rien ne s'était passé…

L : Qu'est-ce que ça donne ?
K : Toutes les bécanes du Groupe sont hors service. Donc j'ai ressorti mon portable. Il n'est pas aussi puissant mais c'est largement suffisant. Jeanne et Simon ont atterri à Paris il y a un tout petit peu moins d'une heure.
L : Qu'est-ce qu'ils ont fait en sortant de l'aéroport ?
K : Je n'en ai pas la moindre idée.
J : On sait que le vrai nom de Jeanne c'est Martine Ducleure
L : Duclerc.
J : Duclaiir ! T'as trouvé autre chose ?
K : L'ex petit copain s'appelait Christian Pascal et c'était un banquier. Ils ont vécu quelque temps ensemble avant qu'il ne se tire une balle dans la tête. Ce monsieur avait pas mal de biens. J'ai fait la liste de tout ce qu'il possédait à Paris. Ça vous aidera peut-être.
L : Télécharge-moi le fichier.


De leur coté, Martine et Simon progressent. Ils longent un bâtiment devant lequel s'entassent des casiers à bouteilles et des tonneaux vides … Arrivés devant la porte, il s'arrêtent.

Ma : C'est là.
Si : T'es sûre que c'est là-dedans ?
Ma : Hm je reconnais la porte… je ne pourrais pas le jurer à 100 %.

Simon jette un regard à la chaîne et au cadenas. Il sort son petit matériel et s'active… En quelques instant le cadenas s'avoue vaincu et la porte s'ouvre… Simon entre le premier. Après un moment, Martine reconnaît les lieux…

Ma : Oui, c'est bien là. Je m'en souviens maintenant. Par là.

Elle se dirige vers un alignement de grandes cuves toutes semblables et en ouvre une, puis elle s'écarte…

Ma : Il doit y être.

Simon plonge la main à l'intérieur et en ramène le coffret de bois contenant le manuscrit.

Si : Bien joué !

Simon ouvre le coffret et Martine en sort le manuscrit…

Si : Ça y est, on l'a !

Mais les réjouissances sont courtes… Ils sont braqués par Kirsh et dans leur dos, un second type assomme Simon…

T5 : C'est bien. Maintenant on ne bouge plus pour la photo finale.

Dans le jet, Largo et Joy, assis côte à côte, étudient le listing envoyé par Kerensky.

J : Voyons voir…
L : Résidence… résidence… immeuble de bureaux…il a beaucoup investi dans la pierre pour un financier.
L : ou il avait une agence immobilière…
L : Il n'aimait pas que la pierre… Entrepôt de stockage et de distribution de vin !
J : Est-ce que Jeanne n'avait pas fait allusion à une odeur de vin ?
L : Oui…quand elle s'est rappelé avoir tué son petit ami.

Échange de regards victorieux…


Dans l'entrepôt la situation est nettement moins positive. Simon et Martine sont ficelés sur deux chaises et Kirsh, le manuscrit en main, savoure sa victoire. Martine se tient raide, le menton très haut. Il est clair qu'elle est loin d'avoir capitulé et elle affiche son mépris et son amertume devant Kirsh qui s'énerve peut à peu face à son assurance.

Kirsh : Alors, finalement tu es revenue. Tu as eu tort de t'enfuir. Tu m'as fait passer pour un idiot. J'avais confiance en toi.
Ma : C'est pour ça que tu as voulu me tuer ?
Kirsh : Un regrettable accident. En vérité, c'est la Commission qui voulait te tuer. J'ai essayé de les en empêcher tant que j'ai pu. Je voulais pas qu'un autre te touche.
Ma : C'est pour ça que tu m'as obligée à coucher avec Christian, à devenir sa maîtresse ? Avant de me laisser me débrouiller pour faire le sale boulot…
Kirsh : C'était les ordres. Tu crois que ça m'a fait plaisir ? C'était le prix à payer pour faire partie de la Commission et tu le savais.
Ma : Je sais.
Kirsh : Dis-moi, qu'est ce que je dois faire maintenant ? Tu nous a trahis, tu nous as vendus à notre pire ennemi. Et tu l'as mené au manuscrit ! Est-ce que tu imagines les conséquences si lui ou son ami avait le manuscrit entre les mains ?! Dis-moi ce que je dois faire de toi !
Ma : Je me suis enfuie, je ne savais plus ce que je faisais et quand je me suis réveillée à l'hôpital j'ai compris que j'avais fait la plus grosse erreur de ma vie, mais il était trop tard. Winch était déjà là et je me suis retrouvée coincée. Alors j'ai fait semblant d'être amnésique et… ils sont tellement naïfs qu'ils ont tout gobé. Et lui je l'ai emmené parce que c'était le seul moyen pour que je m'échappe. Et j'avais un plan !

Regard de Simon qui ne sait plus ce qu'il doit penser… Est-ce qu'elle les a vraiment bernés à New York ou est-ce maintenant qu'elle joue la comédie.. Elle est diablement convaincante et ça n'est pas fait pour le rassurer…

Kirsh : Un plan ?
Ma : La Commission cherche à contrôler Winch. Ça nous faciliterait les choses d'avoir son meilleur ami de notre côté, non ?
Kirsh : Ah ah ! Si j'ai bien compris tu nous l'a ramené… pour qu'on essaye de le recruter !
Ma : Oui !
Kirsh : Ingénieux ! C'est bien gentil, mais qu'est-ce qui me dit que je peux te faire confiance ?
Ma : C'est le risque à courir…
Kirsh : J'aimerais tellement te croire, Martine ! Je t'assure, mais j'ai besoin d'une preuve… Tue-le !

Kirsh ouvre son couteau à cran d'arrêt, il tranche les liens de Martine et lui donne le couteau… sous le contrôle de ses deux hommes de main qui la braquent. Martine passe derrière Simon, elle l'empoigne par les cheveux pour lui tirer la tête en arrière et plaque le couteau contre son cou.. mais au lieu de finir son geste elle balance un coup de pied chassé au type qui se tient le plus près d'elle et immédiatement elle le rattrape pour s'en faire un rempart et un otage…

Ma : Posez vos flingues ou je le tue !
Kirsh : Tu sais vraiment ce que tu fais ?

Kirsh tire et atteint son acolyte avant de braquer son flingue sur Simon… prêt à le descendre. Simon se tortille sur son siège, sûr de son sort…

Kirsh : Je te croyais plus intelligente que ça !

Mais l'équilibre des forces est vite rompu par l'arrivée de la cavalerie : Largo tire dans le bras armé de Kirsh pendant que Joy arrive par derrière et pointe son flingue contre la nuque du 3e homme avant de lui piquer son arme.

L : On ne bouge plus !
J : Donne ça !

Joy repousse le type pour mieux le tenir en respect tandis que Martine se précipite pour détacher Simon qui ne perd pas le nord…

L : T'as l'air soulagé !
Si : Ah tu m'étonnes ! Récupère le manuscrit !

Mais la nana de la décapotable surgit comme une dingue en canardant à tout va…

L : Attention !

Tout le monde se rue à l'abri tandis que Joy et Largo ripostent, dans une belle pagaille. Finalement, Largo réussit à descendre la femme qui s'effondre au milieu des casiers vides…

Le trio se rassemble devant la caisse de bois fermée tout en inspectant les alentours à la recherche d'un nouveau danger. Simon a récupéré un pistolet… mais tout est désert… Ils fixent la boîte sans vraiment y croire, tendus…

J : Tu crois qu'il est dans la boîte ?

Largo ouvre la boite du bout de son flingue… mais elle est vide. Dans un geste de dépit, il plante la pointe du canon au fond…

L : Envolé !

Simon jette un œil alentour et constate sans grand surprise…

Si : Ouais, et Martine aussi !

À l'extérieur de l'entrepôt, grouillement de flics et de pompiers… Joy et Largo répondent aux questions des enquêteurs.

Policier : Je voudrais savoir à quelle heure vous êtes arrivés ici.
L : Je ne sais plus, il devait être trois heures…
J : Trois heures, trois heures et demie
Policier : Marque trois heures.

Le portable de Largo sonne, lui offrant une bonne excuse pour échapper à la corvée…

L : Oui ? Excusez-moi…

Il s'isole un peu pour parler tranquillement avec Kerensky qui déambule dans le Bunker, satisfait…

L : Oui ?
K : Le réseau est opérationnel.
L : Comment tu as fait ?
K : J'ai fini par comprendre le mode de fonctionnement du virus. Il s'attaquait à notre système parce qu'il nous prenait pour des envahisseurs. Alors j'ai piraté un autre système que j'ai lancé en parallèle pour que le virus l'attaque en croyant que c'est lui l'envahisseur. Résultat des course, il est allé se régaler ailleurs et il nous fiche la paix.
L : Et l'autre système ?
K : Eh bien, ça doit être la panique générale.
L : Et qui est-ce ?

Kerensky, pince sans rire…

K : Le centre des impôts.

Largo savoure la plaisanterie dans un grand sourire… mais l'expression de Kerensky est redevenue neutre…

K : Je pense que j'aurai remballé toutes mes affaires pour demain soir.

Immédiatement Largo retrouve tout son sérieux.

L : Pourquoi ? Tu veux déjà nous quitter ?
K : Si je reste, je tiens à rembourser les dégâts.

Soulagé Largo a de nouveau les yeux qui pétillent.

L : Et bien dans ce cas laisse-moi faire le calcul… On va dire que je te retiens un dollar sur ta paye jusqu'à la fin de ta vie, ça te convient ?

Kerensky est tellement ému qu'il ne fait pas confiance à sa voix et s'abstient de répondre, les larmes aux yeux.

Simon, les mains dans les poches et ma mine déconfite, rejoint Largo qui rempoche son portable

L : Toujours aucun signe ?
Si : Non. Ce qui me tue, c'est de ne pas savoir si elle a réintégré la Commission ou si elle s'est évanouie dans la nature…

Largo lui passe le bras autour des épaules et ils rejoignent Joy qui en a fini avec la police…

L : Ton intuition, qu'est-ce qu'elle te dis ?

Si Oh j'en n'ai pas beaucoup sur ce coup là !

Largo tapote l'épaule de Simon puis le trio rembarque en voiture et Joy démarre, Largo à se côtés et Simon à l'arrière, plongé dans ses pensées moroses… tandis qu'en face, cachée entre les piles de casiers à bouteilles, Martine qui a tout suivi laisse doucement retomber la pression, le manuscrit bien serré contre sa poitrine…

FIN

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